Sanne Cant encore championne de Belgique, la preuve par dix

1. Elle a réussi un exploit. En devenant championne de Belgique pour la dixième fois de suite, elle a égalé le record établi chez les hommes par Roland Liboton dans les années 1980. "Je n’ai jamais cru après mon premier titre que neuf autres suivraient", dit-elle. "Les statistiques ne m’intéressent pas. Je penserai à ce record plus tard, mais ça fait certainement une belle liste sur ma page Wikipedia."

2. Elle a rempli son rôle de favorite. Pourtant, la jeune Lilloise n’avait pas eu jusqu’ici la saison espérée et sa préparation a été perturbée par les séquelles d’une chute, une semaine plus tôt à Bruxelles, qui aurait pu la faire douter.

3. Elle a gagné sans problème. Si l’on pensait que Loes Sels pourrait la menacer, il n’en a finalement rien été. Cant a pris d’emblée la tête des opérations et elle a contrôlé sa seule rivale de bout en bout.

4. Elle écrase la concurrence. Malmenée parfois cette saison par l’une ou l’autre de ses compatriotes, la Campinoise a cette fois écrasé ses rivales, repoussées très loin sur un terrain où sa puissance et ses qualités techniques ont fait mouche.

5. Elle peut faire autre chose. Même si elle est totalement focalisée sur le cyclo-cross, Cant peut aussi briller en VTT (en 2009, elle fut championne de Belgique) ainsi que sur la route. D’ailleurs, elle avait été sélectionnée pour l’Euro sur route au Danemark en 2017 et, l’an passé, elle s’est classée 3e du National sur route à Binche. Elle a toujours dit que son rêve serait de disputer une version féminine de Paris-Roubaix.

6. Elle est n°1 mondiale. L’Anversoise domine toujours la hiérarchie internationale où elle précède Marianne Vos et Annemarie Worst. Mais attention, celles-ci disputent moins de cyclo-cross que la Belge. Pour conserver son statut à l’issue de la saison, Sanne Cant se doit de confirmer à Hoogerheide et au Mondial.

7. Elle peut encore gagner le Mondial. Sanne Cant est très capable de remporter un troisième titre mondial consécutif, dans trois semaines. Le tracé de Bogense, au Danemark, lui convient. Elle y a enlevé, en novembre 2017, la manche de Coupe du monde. "Je ne me compte pas parmi les favorites, ce sont les Néérlandaises, Marianne Vos et Lucinda Brand, surtout et même Denise Betsema, même si elle moins bien ces temps derniers."

8. Elle va s’y préparer spécialement. Sanne Cant fera dimanche prochain l’impasse sur l’avant-dernière manche de Coupe du monde, qui aura lieu à Pont-Château. "Un déplacement superflu, je ne peux plus enlever le classement final et au pire, je finirai 3e au lieu de 2e. Je préfère partir deux semaines en Espagne pour me préparer au Mondial."

9. Elle a décalé son pic de forme. Son succès au National n’est que le 8e cette saison, contre 13 et 15 à la même date en 2018 et 2017. "J’ai encore besoin d’arriver au sommet de ma forme et ce stage est important pour cela", concède-t-elle.

10. Elle a encore un bel avenir. Sanne Cant n’a que 28 ans; elle a donc encore de belles années devant elle. De plus, en Belgique, la relève tarde à se manifester. À l’exception de Laura Verdonschot, ses principales rivales sont plus âgées qu’elle et dans les catégories de jeunes, aucun grand talent ne pointe le bout du nez. "Je prends l’avenir comme il vient", assure Sanne Cant. "Mais ce sera certainement difficile d’égaler mon record pour quelqu’un d’autre." D’autant que Roland Liboton la voit faire mieux encore. "Elle est encore jeune et va certainement battre mon record. Sanne le mérite vraiment."