Mondiaux de cyclo-cross: Van Aert le tenant, Van der Poel le favori, Aerts l'outsider
Les mondiaux de cyclo-cross se déroulent à 15h! Qui de Van Aert, Van der Poel ou Aerts va gagner?
- Publié le 03-02-2019 à 13h17
- Mis à jour le 03-02-2019 à 14h12
Les mondiaux de cyclo-cross se déroulent à 15h! Qui de Van Aert, Van der Poel ou Aerts va gagner?
Voici pourquoi ils pourraient perdre... ou gagner!
Wout Van Aert, le tenant
“J’ai besoin d’un miracle, mais j’y crois”, assure le triple champion sortant qui rêve d’un 4e maillot arc-en-ciel.
Les chances de voir Wout Van Aert conquérir dimanche sur le circuit danois de Bogense un quatrième titre consécutif de champion du monde sont minces.
Pourquoi il peut conserver son titre Van Aert est un homme du Mondial. Toutes catégories confondues, il va disputer sa 8e course arc-en-ciel consécutive. Il y a toujours conquis une médaille (4 d’or, 2 d’argent et 1 de bronze). Il connaît donc la méthode et, après sa saison en demi-teinte, il n’aura rien à perdre, au contraire. Même s’il ne s’est imposé que quatre fois cet hiver (toujours en l’absence de Van der Poel), Van Aert n’est pas non plus hors de forme. Dimanche à Hoogerheide, c’est encore un souci qui l’a contraint à une longue et vaine poursuite.
“J’avais encore les séquelles de mon stage en Espagne dans les jambes, mais je suis dans la condition que je voulais”, dit le Belge qui peut aussi profiter d’un tracé qui va devenir de plus en plus lourd et difficile au fil des jours et des courses.
Pourquoi il va perdre le maillot Depuis ses débuts, le Campinois n’avait jamais connu un hiver aussi compliqué. Les séquelles de son divorce avec son ex-équipe ont pesé mentalement. Comme sa tentative de combiner la route et le cyclo-cross l’empêche sur le long terme d’effectuer une véritable coupure. Il manque de fraîcheur et d’explosivité. En plus de celle de Van der Poel, il a dû accepter, régulièrement, la domination de Toon Aerts, comme lors du championnat de Belgique ou en Coupe du monde.
Ce qu’il en dit “Mathieu est le grand favori, toute la saison, il s’est montré supérieur, mais la pression est sur lui”, avoue-t-il. “J’aurai besoin d ‘un miracle, mais je crois aux miracles. J’ai alterné les bons et les moins bons moments cette saison, mais dimanche, je serai à mon meilleur niveau. Je n’ai rien à perdre. Ce n’est pas la première fois que je ne suis pas favori et je me suis quand même imposé ces dernières années car un Mondial reste un Mondial, une course vraiment spéciale.”
Mathieu Van der Poel, le favori
“Je suis pleinement confiant”, dit le Néerlandais, qui s’est toutefois raté lors des trois derniers Mondiaux.
Ce Mondial de Bogense doit couronner l’exceptionnelle saison de Mathieu Van der Poel, “l’ogre des labourés”.
Pourquoi il va gagner Le Néerlandais a dominé la campagne hivernale plus encore que les précédentes. Outre son abandon sur blessure à Lokeren, seule la course du Koppenberg lui a échappé. Il est le grandissime favori, sur un circuit rapide et technique qui entre totalement dans ses capacités contrairement à celui de Valkenburg, il y a un an.
“J’aurais signé pour un tel parcours”, dit-il. “C’est un tracé roulant qui doit me convenir.”
Plus détendu, plus professionnel qu’autrefois sous des dehors bon enfant, il a eu une meilleure préparation. Le coureur de Corendon-Circus a ainsi fait l’impasse sur le début de saison et plus récemment sur la Coupe du monde à Pontchâteau pour s’offrir un stage de deux semaines. Malgré les séquelles de celui-ci, ressenties en début de course, il a rétabli la situation et dominé la finale à Hoogerheide, il y a une semaine.
Pourquoi il peut perdre Van der Poel ne peut que perdre, dimanche, plus encore que ce fut le cas ces trois dernières saisons. “Une deuxième place ne me suffit plus”, dit-il. Même s’il s’en défend, MVDP aura plus de pression que ses rivaux et devra faire face au souvenir de ses échecs répétés. Un incident technique ou une chute peuvent gripper la belle mécanique.
Ce qu’il en dit “Je suis pleinement confiant”, dit-il. “Je sais bien que le Mondial n’est pas une course comme les autres, tout le monde veut y être au sommet. Pour moi, Aerts et Van Aert sont sur la même ligne, comme rivaux, mais je ne crois pas que les Belges vont former un bloc. Jusqu’ici, ma saison a été encore meilleure que les précédentes et j’ai bien fait de faire l’impasse sur Pontchâteau. Je ne ressens pas la pression, malgré mes précédents Mondiaux ratés, cela deviendra peut-être un problème si je devais encore me manquer dimanche.”
Toon Aerts, l'outsider
“Si je me surpasse, je peux lutter pour le titre”, affirme le champion de Belgique
On le présentait en septembre comme le troisième homme, derrière Van der Poel et Van Aert. Quatre mois plus tard, Toon Aerts peut franchir un nouveau palier, dimanche.
Pourquoi il peut créer la surprise “À Hoogerheide, Toon n’était pas inférieur à Van der Poel”, dit Van Aert à propos du champion de Belgique. Aerts a réussi une saison au-delà de ses espérances avec cinq beaux succès et la conquête de la Coupe du monde. Dimanche passé à Hoogerheide, son désir de reprendre la Coupe du monde à Van Aert lui a coûter la victoire face à Van der Poel qu’il fut le seul à suivre et même à mettre sérieusement en difficulté un long moment.
Pourquoi il ne gagnera pas Toon Aerts va manquer d’expérience. Ce n’est que son premier Mondial chez les élites. Devenu l’un des principaux prétendants, va-t-il encaisser la pression dont il était jusqu’ici préservé ? Des trois principaux favoris, c’est au Campinois que le tracé de Bogense convient le moins techniquement. Il aurait fallu au coureur de Telenet-Fidea un “bain de boue”, comme au National de Kruibeke, ou un circuit difficile et particulièrement dur comme ceux du Koppenberg, d’Overijse ou de Valkenburg l’an dernier.
Ce qu’il en dit “Quoi qu’il arrive dimanche, ma saison est une réussite”, affirme le coureur de Rijkevorsel. “Mais je peux lutter pour le titre, à condition que je me surpasse comme ce fut le cas au National. Sans cela, Mathieu Van der Poel sera imbattable, comme toujours. Mais il s’agit du Mondial où il se passe toujours des choses particulières.”