Critérium du Dauphiné: comme un parfum de juillet…
À un mois du Grand Départ du Tour à Bruxelles, le Dauphiné aura valeur d’ultime test pour plusieurs favoris de la Grande Boucle.
- Publié le 08-06-2019 à 08h02
- Mis à jour le 09-06-2019 à 14h41
À un mois du Grand Départ du Tour à Bruxelles, le Dauphiné aura valeur d’ultime test pour plusieurs favoris de la Grande Boucle. Huit cent kilomètres ont beau séparer notre capitale d’Aurillac, un parfum de gaufre de Bruxelles risque bien d’envahir les ruelles de la ville du Cantal dimanche. À un mois du Grand Départ du Tour de France, le Critérium du Dauphiné aura, encore une fois, valeur d’ultime galop d’essai pour de nombreux prétendants à la victoire finale sur les Champs-Élysées.
Un parcours dynamique
Si, depuis plusieurs saisons, ASO avait pris soin d’entretenir certains parallélismes entre le Dauphiné et son grand-frère de manière à attirer les plus grands noms sur l’épreuve de juin, le tracé de celle-ci ne présentera cette année aucune similitude avec celui du Tour.
"C’est vrai que, en 2018, l’étape menant à La Rosière avait permis à beaucoup de coureurs de pendre certains repères dans la perspective de juillet", analyse Thierry Gouvenou, le directeur de course du Dauphiné et du Tour.
"Nous ne serons pas dans la même logique cette année, même si le tracé du chrono individuel de mercredi (NdlR : 26,1 km autour de Roanne) sera assez comparable à celui de Pau (27 km) sur la Grande Boucle. Le parcours de ce Dauphiné se veut dynamique et balancé avec des étapes vallonnées dès les premières journées de course, deux journées de plus de 200 kilomètres idéales pour travailler le fond dans la perspective de juillet et un ultime week-end en montagne au format court puisque les deux dernières étapes feront respectivement 133 et 113 kilomètres. Paris-Nice nous a démontré, en mars, qu’il s’agissait là d’une formule qui marche plutôt bien… (rires)"
Froome et Thomas jouent à cache-cache
Après avoir partagé fin mai et début juin un second stage en altitude sur les pentes du Teide, à Ténérife, Chris Froome et Geraint Thomas se sont donné rendez-vous à Bruxelles le 6 juillet prochain. Comme depuis le début de la saison, les deux leaders du Team Ineos semblent soigneusement éviter de devoir cohabiter en course avant leur grand objectif commun : le Tour.
Si Chris Froome, déjà vainqueur de l’épreuve à trois reprises (2013, 2015 et 2016), a choisi le Dauphiné, le vainqueur sortant Geraint Thomas lui a préféré le Tour de Suisse. Un indice quant à la hiérarchie au sein de l’équipe britannique qui s’est toujours servie de l’épreuve française comme ultime test avant juillet (Wiggins, Froome et Thomas l’ont tous remporté avant de s’imposer sur les Champs-Élysées) ? Sans doute pas…
"Je n’avais pas participé au Dauphiné l’année dernière car je sortais alors du Giro, mais je suis très heureux de faire mon retour sur cette épreuve… et d’avoir suivi le Tour d’Italie devant la télé", sourit le quadruple vainqueur du Tour. "Il m’est difficile de situer précisément le niveau de ma condition physique car je ne me suis plus aligné en course depuis un petit moment maintenant (NdlR : le Tour du Yorkshire qui s’est refermé le 5 mai dernier), mais j’ai le sentiment d’avoir franchi un cap lors de mon second stage en altitude. Cela a d’ailleurs déjà souvent été le cas dans le passé. Le parcours de ce Dauphiné est très équilibré et j’aimerais être suffisamment bien que pour y jouer la victoire finale au général."
Tom Dumoulin encore en rodage
Dauphin de Chris Froome sur le Giro en 2018, Tom Dumoulin ne devait initialement pas être au départ de ce Dauphiné puisque le Néerlandais avait décidé de retenter, cette saison encore, le doublé Tour de France-Tour d’Italie. Une chute lors de la 5e étape de la course au maillot rose a cependant poussé le coureur de chez Sunweb à revoir ses plans. Contraint à l’abandon (genou gauche entaillé) sur ce qui constituait le plus gros objectif de sa saison, le gars de Maastricht a désormais reporté toutes ses ambitions sur juillet.
"Il utilisera le Dauphiné pour reprendre le rythme de course", a commenté son directeur sportif Aike Visbeek. "Nous adopterons une approche au jour le jour, ne prenant aucun risque. Nous n’allons d’ailleurs pas nous concentrer sur le classement général."
Outre Froome et Dumoulin, quatre autres membres du top 10 final du dernier Tour de France seront au départ d’Aurillac dimanche : Kruijswijk, Bardet, Dan Martin et Quintana. La garantie, sur papier, d’un grand spectacle…