Comment Simon Yates a vaincu le sort
Trois mois après sa déroute du Giro, le Britannique va remporter la Vuelta.
- Publié le 16-09-2018 à 12h13
- Mis à jour le 16-09-2018 à 12h14
Trois mois après sa déroute du Giro, le Britannique va remporter la Vuelta. À 26 ans, Simon Yates gagnera ce dimanche la 73 e édition du Tour d’Espagne. Le Britannique n’a pas été mis en difficulté lors de la très difficile avant-dernière étape qui se finissait au col de la Gallina, en Andorre. Le coureur de Mitchelton-Scott a terminé troisième, quelques secondes après la victoire du jeune Enric Mas qui a réglé au sprint son compagnon d’échappée Miguel Angel Lopez. Les deux hommes accompagneront Yates sur le podium final de cette Vuelta 2018.
L’Anglais a vaincu le sort, lui qui s’était effondré, il y a trois mois à peine dans la 19e étape du Tour d’Italie qu’il dominait jusqu’alors. Yates avait enlevé trois étapes et porté le maillot rose avant de perdre totalement pied à trois jours de l’arrivée. Cette fois, le coureur britannique a parfaitement géré sa course, portant finalement le maillot rouge dix jours et gagnant une étape. Yates va succéder au palmarès à Chris Froome.
Les Britanniques d’ailleurs vont réaliser un exploit unique en remportant les trois grands tours d’une même saison avec autant de coureurs différents, Chris Froome au Giro (lequel avait remporté l’an dernier le Tour puis la Vuelta), Geraint Thomas au Tour de France et, donc, plus que vraisemblablement Simon Yates à la Vuelta. Si la France (en 1964) et l’Espagne (en 2008) avaient par le passé obtenu le triplé, ces deux pays l’avaient réalisé avec deux coureurs et non trois.
L’avant-dernière étape n’a jamais mis le futur vainqueur en danger, mais elle a provoqué plusieurs bouleversements parmi les premiers du classement général. Mas et Lopez prendront sur le podium la place d’Alejandro Valverde, finalement 5e après avoir lâché prise dans les deux dernières montées et de Steven Kruiswijk (4e), écarté in extremis du podium.
"Je n’ai pas encore réalisé", a avoué Simon Yates. "Je suis incroyablement fier et aussi de mes équipiers. Ils m’ont porté pendant ces trois semaines. C’est juste incroyable. J’ai attaqué dans l’avant-dernière montée car Adam (son frère) n’avait plus les jambes. Je ne voulais pas me retrouver dans une position défensive dans la vallée. Ça aurait été la pire situation possible. Parfois l’attaque est la meilleure des défenses. Dans la dernière ascension j’étais à la limite. Mas et Lopez étaient très forts. J’ai juste essayé de tenir mon rythme. J’ai donné tout ce que j’avais et heureusement ça a suffi".