Campenaerts efface Wiggins des tablettes: "Me voilà parmi les plus grands coureurs de l’histoire"
Avec une régularité jamais prise en défaut, Victor Campenaerts a effacé des tablettes Bradley Wiggins. Quel exploit !
- Publié le 16-04-2019 à 22h34
- Mis à jour le 17-04-2019 à 09h36
Avec une régularité jamais prise en défaut, Victor Campenaerts a effacé des tablettes Bradley Wiggins. Quel exploit ! Tic, tac, tic tac… C’est en tournant les jambes et poussant son énorme braquet de 61x14 (9m15) comme un véritable métronome, tour après tour, avec une régularité quasi parfaite, glissant sur la piste en bois finlandais du Vélodromo Bicentenario d’Aguascalientes, au nord du Mexique et à l’altitude de 1 867 mètres, que Victor Campenaerts est devenu le nouveau détenteur du record de l’Heure.
Le coureur de Lotto Soudal a effacé des tablettes Bradley Wiggins en franchissant la barrière des 55 kilomètres (55,089 km), alors que le Britannique avait parcouru 54,526 km, le 7 juin 2015 à Londres. Si Campenaerts est parti plus lentement que l’ancien recordman (une seconde de retard au 1er kilomètre), avant de prendre rapidement l’avantage sur Sir Bradley, il avait déjà effectué le premier des 220 tours de 250 mètres qu’il allait couvrir à la moyenne de 36,697 km/h. Soit plus rapidement qu’Henri Desgrange, le premier recordman du genre, il y a 126 ans. Le futur créateur du Tour avait couvert 35,325 km, sur un vélo de 15 kilos.
Sur une machine pesant près de trois fois moins, d’une valeur de 15 000 €, mais dont la fabrication aura nécessité un investissement supérieur à 100 000 €, Victor Campenaerts a ensuite régulièrement maintenu le cap en tournant comme une… horloge.
Dès le 8e kilomètre, malgré les secondes perdues bien sûr avec le départ arrêté, le double champion d’Europe du chrono évoluait virtuellement au-dessus du record à la moyenne de 54,550 km et il ne cessa ensuite d’accélérer imperceptiblement, tandis que sur le bord de la piste, Kevin De Weert lui présentait, tour après tour, une tablette signalant que son avantage ne cessait de croître.
Un peu après le quart de son effort, après 16:30, Victor Campenaerts évoluait au-dessus des 55 kilomètres et dès avant la moitié de son effort, il possédait virtuellement un tour d’avance sur son prédécesseur, pourtant quintuple champion olympique et multiple champion du monde de poursuite, individuelle ou par équipes, ou du chrono.
Malgré une période plus "difficile", très relative d’ailleurs (2/10es de plus au tour, soit 16:45-50), aux environs des deux tiers de sa tentative, comme chacun de ceux qui s’y essayèrent en connut, Victor Campenaerts n’allait jamais se désunir. L’Anversois finit même en boulet de canon, réalisant ses meilleurs temps dans les derniers tours (16:08), comme Eddy Merckx, le dernier avant lui des quatre Belges désormais à avoir inscrit leur nom au livre d’or du record, l’avait fait avant lui à Mexico, il y a un peu moins de 47 ans.
"Dans les cinq dernières minutes, j’ai su que c’était bon", dira-t-il quelques minutes après son effort, tandis qu’il cherchait surtout à savoir quelle performance exacte il avait réalisé. "55 km 089, j’ai bien calculé, hein ! J’étais très motivé et je suis parti vite, peut-être trop. Car à la moitié, j’ai compris que j’avais été trop optimiste, mais il faut être optimiste. Nous avions basé mon effort sur 55 km 200, soit 16:20 au tour, même si le but était de battre Wiggins. À la fin, il n’y a pas de secret, une heure, ça frappe !"
Au final, alors que la cinquantaine de spectateurs (afin de mettre tous les atouts dans son jeu, Campenaerts n’en voulait pas plus pour que la température et la pression atmosphérique ne montent pas trop dans le vélodrome) commençait à sortir de sa retenue pour encourager le futur recordman, Victor Campenaerts repoussa donc Wiggins à plus de deux tours en réalisant une performance exceptionnelle !
"Je suis vraiment super heureux, me voilà parmi les plus grands coureurs de l’histoire", comprenait-il lui-même.