Bauke Mollema après sa victoire au Tour de Lombardie: "Vraiment très spécial de gagner un monument"
Bauke Mollema a surpris les favoris mais il n’a pas volé sa victoire.
- Publié le 13-10-2019 à 11h51
Bauke Mollema a surpris les favoris mais il n’a pas volé sa victoire. Le nom de Bauke Mollema n’était pas le plus cité, ce samedi matin, au départ du 113e Tour de Lombardie que le Néerlandais a cependant inscrit à son palmarès et de manière méritée. Pourtant, un bref coup d’œil sur la feuille de route de l’expérimenté (32 ans et 12 saisons chez les pros) coureur de Trek-Segafredo depuis la fin du Tour de France nous aurait appris que Mollema devait être considéré comme un des gros outsiders, qu’il disposait d’une belle condition comme en attestent tous les accessits conquis : 5e à San Sebastian, 14e à Québec, 10e à Montréal, 4e au Tour d’Emilie, 5e au GP Beghelli et 7e de Milan-Turin. Sans parler des deux médailles d’or lors des championnats du monde et d’Europe de relais mixte.
Échappé dans la finale de la classique des feuilles mortes avec les principaux favoris, le coureur de Groningue leur a brûlé la politesse dans l’avant-dernière montée, celle du Civiglio, où Bernal, Roglic et Valverde commençaient à se regarder alors que Nibali et, malheureusement, les coureurs belges avaient dû lâcher prise depuis le Mur de Sormano, si l’on excepte Tim Wellens.
Le Limbourgeois joua crânement sa chance en voulant anticiper, en compagnie d’Emmanuel Buchmann, 4e du Tour de France, en bordure du Lac de Côme. L’avantage du tandem au pied du Civiglio, avant-dernière difficulté d’une journée ultra-difficile, n’était cependant pas suffisant pour surprendre les favoris. Ceux-ci s’accordèrent cependant un moment de répit aux deux tiers de la montée et c’est à ce moment que Bauke Mollema profita pour prendre la poudre d’escampette. L’oiseau s’était envolé, malgré les tentatives ultimes et vaines de Primoz Roglic, puis d’Alejandro Valverde, sans doute le plus costaud parmi les principaux prétendants. Après dix-huit kilomètres en solitaire, Mollema devenait le troisième Néerlandais vainqueur en Lombardie, après Jo De Roo, double lauréat en 1962 et 1963, et Hennie Kuiper, en 1981. À l’époque, seuls trois des concurrents du 113e Tour de Lombardie étaient nés dont Alejandro Valverde qui avait un an et demi.
"Je n’étais pas l’un des favoris", avoua Bauke Mollema. "Mais je me sentais bien ces deux dernières semaines, et j’ai juste attendu mon moment. C’est vraiment très spécial de gagner un monument, c’est mon premier, je n’avais jamais été proche du succès depuis que je suis pro."
L’équipe Trek-Segafredo, qui est dans une belle spirale en cette fin de saison avec la victoire de Mads Pedersen au Mondial, a marqué la course avec des attaques de Skujins puis de Ciccone qui ont préparé le terrain pour leur équipier néerlandais.
"Nous avions prévu d’être agressifs aujourd’hui à nouveau," déclara Mollema. "Toute la semaine dans les semi-classiques italiennes, nous roulions déjà bien. Nous n’avions pas gagné, mais nous étions toujours devant en Emilie, au GP Beghelli, aux Trois Vallées varésines et à Milan-Turin. Notre motivation était importante et comme nous avons beaucoup de bons grimpeurs, cela a finalement payé."