Baptiste Planckaert revient chez Wallonie-Bruxelles: "Pour moi, c’est un retour à la maison"
Baptiste Planckaert revient dans l’équipe après deux ans chez Katusha-Alpecin.
- Publié le 22-01-2019 à 07h46
- Mis à jour le 22-01-2019 à 07h58
Baptiste Planckaert revient dans l’équipe après deux ans chez Katusha-Alpecin. La meilleure saison de l’équipe Wallonie-Bruxelles a sans doute été celle de 2016. Quand son leader Baptiste Planckaert avait été très régulier, remportant d’ailleurs le classement final de l’Europe Tour (devant Sonny Colbrelli et Timothy Dupont) et récoltant plusieurs succès, dont trois en catégorie 1 (Tour du Finistère, la Polynormande et une étape du Tour de Tchéquie). Une solide année qui avait permis au routier-sprinter de signer un contrat de deux ans dans le World Tour, chez Katusha-Alpecin. Mais le Flandrien est revenu au bercail cette saison, dans la formation qu’il considère comme sa maison. Et avec laquelle il veut à nouveau obtenir de nombreux résultats.
Baptiste, c’est vraiment un retour à la maison pour vous ?
"Oui, vraiment. Je voulais retrouver l’atmosphère familiale de cette équipe, qui me convient très bien. Je voulais une équipe de ce niveau. Je me suis rendu compte lors de ces deux années dans le World Tour que c’est ce qu’il me faut. Vous savez, il n’y a finalement pas beaucoup d’équipes comme celle-ci. Dans laquelle on sait bien rigoler, tout en étant sérieux. Chez Katusha-Alpecin, c’était beaucoup plus strict au niveau de l’ambiance. C’était toujours sérieux. J’avais vraiment l’impression d’être tout le temps au boulot… Alors qu’ici, c’est différent. Je bosse, mais j’ai l’impression de vivre ma passion."
Vous regrettez d’avoir été dans le World Tour ?
"Non, pas du tout ! Cela a quand même été un rêve d’accéder à ce niveau. De pouvoir faire de très grandes courses. Notamment un Grand Tour, celui d’Italie, que j’ai terminé. Mais je me suis rendu compte que ce n’est pas ce qui me convient. Je ne regrette donc pas ces deux saisons, mais je suis content de revenir en procontinental. Je devrai par exemple partir moins souvent loin de la maison. C’est important pour moi."
Cela veut dire que vous ne voulez plus remonter un jour dans le World Tour ?
"Oui, sans doute. Vous savez, c’est bien de faire des grandes courses comme le Giro. Mais ce n’est pas très gai non plus d’y être un anonyme… Le niveau y est très élevé. Tu sais que tu vas faire 21 étapes. Il y en a dix, avec le profil montagneux, dans lesquelles tu sais que tu ne peux pas avoir d’ambition pour un coureur comme moi. Après, il reste les sprints dans lesquels je pouvais espérer une place (NdlR: il a fini deux fois quatrième d’étapes) mais pas la victoire. Et il reste quelques étapes d’échappées où cela peut te sourire. Dans le World Tour, tu ne fais pas non plus le programme que tu veux. Après le Giro, j’étais en grande forme. Mais j’ai finalement très peu couru dans la foulée de ce Grand Tour. Et puis, dans le World Tour, je devais rouler pour les autres. Cela fait partie du boulot. Mais à la longue, ce n’est pas gai de faire le coéquipier quand cela n’aboutit pas à un bon résultat."
Vous vouliez redevenir leader ?
"Oui. J’ai 30 ans. Je veux continuer d’enrichir mon palmarès avant la fin de ma carrière. Et ça, je peux le faire dans une équipe procontinentale comme Wallonie-Bruxelles."
Vous vous sentez plus fort après ces deux années dans le World Tour ?
"Je pense que je le suis. Je pense que cela m’a permis de gonfler le moteur. Je le vois dans les entraînements durs. Et cela me permet de voir les choses différemment. Parfois, cela peut être très difficile sur le vélo, dans un effort. Mais cela reste moins dur que ce que j’ai connu au Giro…"
"Cette équipe est plus solide"
Planckaert estime que le noyau de sa formation est plus fort qu’en 2016.
Baptiste Planckaert revient chez Wallonie-Bruxelles après deux années dans le World Tour.
Quelles sont vos ambitions pour votre retour dans l’équipe ?
"J’ai atteint en 2016 un niveau très élevé quand j’étais dans cette structure. Je ne sais pas si je l’aurai à nouveau. Mais je veux m’en approcher au maximum. Si je suis juste en dessous de ce niveau, ce sera déjà très bien. Et je veux être présent tout au long de la saison."
On sent que vous êtes impatient…
"Oui, je le suis. J’ai faim de résultats. Et j’ai hâte de débuter, de faire la Marseillaise et l’Étoile de Bessèges pour voir où j’en suis. Je ferai peut-être le Tour d’Oman ensuite. J’ai envie de commencer avec un bon sentiment. Si je suis directement dans le coup, le reste devrait suivre. On fera aussi désormais plus de grandes courses par rapport à 2016. J’ai aussi de l’ambition sur les classiques, tout en restant réaliste. C’est plus dur, vu le niveau, d’y faire des résultats. Mais je connais bien le terrain. Cela reste un avantage."
En deux ans, l’équipe Wallonie-Bruxelles a beaucoup changé. Qu’avez-vous découvert en y revenant ?
"C’est encore une meilleure structure qu’à l’époque. Et le groupe de coureurs, d’après ce que j’ai vu lors des premiers stages de préparation, est plus solide. Avant, quand on faisait une bosse, j’étais le meilleur grimpeur. Et j’étais aussi le meilleur sprinter de l’équipe. Ce n’est plus le cas maintenant. Certainement pas en montée. Et en vitesse, il y a désormais Kenny Dehaes ou Justin Jules qui se montrent très rapides. Et attention au néopro Lionel Taminiaux. Il a bonne giclette. Et il y a les nouveaux, comme Liepins. C’est assez solide."
Tours de roues: avec un nouvel entraîneur venu du foot
L’équipe a intégré dans son staff un nouvel entraînement, en remplacement d’Alexandre Abel, parti chez AG2R-La Mondiale. Il s’agit de Bernard Smeets, qui a été entraîneur dans le monde du football. Il a notamment été entraîneur adjoint en Division 1 à Ostende, à Mons, au Standard ou au FC Metz, en Ligue 2 française. Il a aussi été entraîneur principal au White Star, en D2. Il travaille en complément avec l’ancien coureur pro Christophe Prémont.
"On ne paie pas pour faire des courses"
L’équipe ne disputera pas Kuurne-Bruxelles-Kuurne cette année. "Ils ont 17 équipes World Tour", indique Christophe Brandt, le manager de l’équipe. "Et pour les autres, elles doivent acheter des places VIP pour 5 000 euros pour pouvoir prendre le départ. Je ne suis pas d’accord de fonctionner comme ça. Moi j’organise aussi des courses, et je ne demanderai jamais aux équipes de payer pour venir sur mes épreuves."