Ancien double vainqueur des Six Jours de Gand, Jasper De Buyst se confie: "La piste ne me manque pas"
- Publié le 14-11-2017 à 15h44
- Mis à jour le 14-11-2017 à 15h46
Ancien double vainqueur des Six Jours de Gand, Jasper De Buyst ne regrette pas son choix de se consacrer uniquement à la route. Il était l’étoile montante de la piste en Belgique, ces dernières années, avec ses deux victoires aux Six Jours de Gand, sa médaille de bronze à l’Américaine au Championnat du Monde en 2015 et sa victoire au classement général de la Coupe du Monde de l’omnium, lors de la saison 2013-2014. Mais Jasper De Buyst a décidé d’arrêter cette discipline, pour se consacrer à la route. Le coureur de Lotto-Soudal, vainqueur à quatre reprises cette année, a évoqué pour nous sa décision de se tourner vers la route, mais aussi la 77e édition des Six Jours de Gand qui débute ce mardi, sans lui.
Jasper, les Six Jours de Gand débutent ce mardi. Sans vous, alors que vous êtes un ancien double vainqueur. Après une première saison sur route en 2017, vous êtes satisfait de votre choix ?
"Oui, car je suis content de ma saison. J’ai obtenu quatre victoires (NdlR : la Flèche de Heist, une étape du Tour de Wallonie à Seraing, le GP de Zottegem et Binche-Chimay-Binche) , c’est pas mal, alors que je n’ai que 23 ans. Je ne regrette pas mon choix, mes quatre victoires me prouvent que j’ai pris la bonne décision. J’ai l’impression d’avoir entamé une deuxième carrière, qui me motive. Je veux faire mieux en 2018."
Quels seront vos objectifs l’an prochain ?
"Gagner des épreuves d’un niveau plus élevé que celui de mes victoires conquises en 2017. Je vise des semi-classiques, comme le Circuit Het Nieuwsblad ou À travers les Flandres. Ou d’autres belles épreuves comme le Championnat de Belgique (NdlR : qui aura lieu à Binche en 2018) . Et j’espère aussi aller au Tour des Flandres aux côtés d’André Greipel."
Vous vous considérez comme un sprinter ou un coureur de classiques ?
"Plus comme un coureur de classiques. Je sais que je suis rapide, mais dans des pelotons qui sont réduits à une cinquantaine d’hommes. Mais j’ai l’impression que je peux valoir quelque chose sur les classiques."
Les Six Jours débutent ce mardi. Cela ne vous fait rien de ne pas y être ?
"Ce serait mentir de dire que cela ne me fait rien, car j’ai quand même gagné deux fois les Six Jours de Gand et j’y ai souvent vécu de belles semaines, mais, honnêtement, la piste ne me manque pas. Vous savez, depuis l’âge de 18 ans, j’ai fait toutes les manches de la Coupe du Monde sur piste. J’avais envie de passer à autre chose et j’avais le sentiment que je pouvais marcher sur la route. Ma première saison sur route m’a confirmé cela et m’a donné confiance. J’ai eu de belles périodes sur la piste, mais je m’estime plus heureux désormais sur la route. Qui a plus de renommée que la piste."
En hiver, vous continuez à vous entraîner sur la piste ?
"Non. Sauf si le temps devient trop mauvais. Mais je préfère faire d’autres activités, comme du mountainbike, que je n’avais pas l’occasion de pratiquer souvent quand j’étais pistier. Et puis, j’ai envie de faire la même préparation hivernale que l’an passé, en partant souvent en stage en Espagne. Cela m’avait bien convenu pour la route cette année."
"De Ketele et De Pauw sont favoris"
Il n’y a plus les grandes têtes d’affiche de l’an passé, quand Bradley Wiggins y avait fait ses adieux avant de s’imposer avec Mark Cavendish. Iljo Keisse, l’enfant du pays, est également absent. Il reste l’inévitable Kenny De Ketele (qui y a fini huit fois sur le podium des neuf dernières éditions, s’imposant deux fois), le solide Français Benjamin Thomas et Elia Viviani.
Jasper, selon vous, quels sont les favoris de cette 77e édition des Six Jours de Gand ?
"Je trouve que le plateau n’est pas le plus riche de ces dernières années. Dans ce contexte, les Belges Kenny De Ketele et Moreno De Pauw sont selon moi les favoris de cette édition. Ce sont eux qui ont le plus d’expérience dans les Six Jours. Bien sûr, le duo français composé de Benjamin Thomas et Morgan Kneisky est fort, mais ils sont surtout costauds sur les épreuves de la Coupe du Monde, qui ne durent qu’une heure. Les Six Jours, ça dure… six jours. Je donne donc un avantage à Kenny De Ketele et Moreno De Pauw."
Et Viviani ?
"C’est le plus fort, sur le papier, de tous les participants. Il a été champion olympique sur piste, il a remporté de nombreuses grandes courses sur la route, ce n’est pas rien ! Mais une épreuve des Six Jours se dispute par équipe de deux, et il est tributaire des prestations de son partenaire, que je ne connais pas (l’Italien Michele Scartezzini, NdlR)."
Cela prend du temps pour un duo de trouver ses repères sur une épreuve des Six Jours ?
"Oui, il faut toujours un temps d’adaptation pour bien connaître les réflexes et la manière de courir de son partenaire. Ce qui fait que la première journée est toujours spéciale. Après, cela se met en route. Il y a donc de nombreux facteurs qui jouent sur une épreuve des Six Jours. Et un des plus importants est la fraîcheur à avoir pour la dernière journée."