Alaphilippe sur les traces de Jalabert
Le début de saison du coureur Deceuninck - Quick-Step ressemble fort à celui réalisé par le Mazamétain il y a 24 ans
- Publié le 26-03-2019 à 10h16
- Mis à jour le 26-03-2019 à 12h33
Le début de saison du coureur Deceuninck - Quick-Step ressemble fort à celui réalisé par le Mazamétain il y a 24 ans.
Julian Alaphilippe est numéro un mondial. La France n’avait plus été à pareille fête depuis le règne de Laurent Jalabert. Le Mazamétain avait pris pour la première fois le pouvoir en 1995, durant une saison où le coureur Once marchait sur l’eau.
Après la victoire de Julian Alaphilippe à Milan-Sanremo, il est évidemment facile de comparer la trajectoire du coureur Deceuninck – Quick-Step avec celle empruntée par son prédécesseur au poste de numéro un mondial, 24 ans plus tôt. Car l’Auvergnat s’est imposé sur la Via Roma en étant le grandissime favori, comme Laurent Jalabert en 1995. Et les deux hommes ont réussi cette performance au même âge, c’est-à-dire à 26 ans.
La prise de pouvoir de Julian Alaphilippe est toutefois un peu plus impressionnante que celle du coureur Once au milieu de la décennie 90. L’Auvergnat a en effet déjà cumulé sept victoires depuis le 1er janvier alors que Laurent Jalabert n’obtenait "que" sa cinquième victoire de la saison 1995 en réglant Maurizio Fondriest sur la Via Roma. Il faut toutefois rappeler que Laurent Jalabert était parvenu à remporter le classement général de Paris-Nice, ce que n’a pas su faire Julian Alaphilippe, aussi bien à Tirreno-Adriatico qu’en Colombie ou à San Juan.
La suite de la saison devrait sans doute "départager" les deux hommes, car Milan-Sanremo a eu un effet plus que positif sur le Mazamétain. "Ça a été la première grosse victoire et elle en a appelé d’autres", témoignait le coureur Once à la fin de la campagne 1995. Le succès dans la Primavera a en effet précédé de peu ceux dans le Critérium International et dans la Flèche wallonne.
Il est encore trop tôt pour présager de la suite pour le puncheur de Deceuninck – Quick-Step. Mais Julian Alaphilippe a la possibilité de réaliser un meilleur printemps que le Mazamétain. Car Liège-Bastogne-Liège fût peut-être la seule ombre au tableau pour Laurent Jalabert en 1995. Le coureur Once, pourtant en grande forme, n’avait pas su s’y imposer en présence de Gianni Bugno, sa bête noire.
Mais pour faire mieux que Laurent Jalabert en 1995, Julian Alaphilippe va devoir frapper fort. Car le coureur Once avait remporté 24 victoires dont le classement général de la Vuelta il y a 24 ans. Même si l’ancien numéro un mondial sent son successeur capable de triompher sur les routes espagnoles. "On possède les mêmes caractéristiques. Je me reconnais en lui. Il a gagné la Flèche Wallonne, que j’ai remportée aussi. Je me dis que, comme moi, Alaphilippe peut gagner le Tour d’Espagne", avançait d’ailleurs le Mazamétain au Parisien en juillet dernier.
Voir Julian Alaphilippe tenter de gagner un grand tour n’est toutefois pas d’actualité."On doit le laisser faire ce qu’il fait très bien. S’il continue comme ça, dans deux-trois ans, vers 30 ans, avec l’expérience, il pourrait peut-être tenter un général de grand tour. Mais laissons-lui du temps", a ainsi prévenu Patrick Lefevere en début d’année. Le fait que le patron de Deceuninck – Quick-Step ne veuille pas que son protégé se disperse pourrait être un avantage pour Julian Alaphilippe. Car Laurent Jalabert a sans doute laissé filer beaucoup de victoires dans les classiques avec ses rêves de victoire dans le Tour de France.