Alaphilippe: "J’ai forcément envie de gagner à nouveau à Huy"
Sans se mettre de pression, Julian Alaphilippe veut conserver son titre à Huy.
- Publié le 24-04-2019 à 07h09
- Mis à jour le 24-04-2019 à 08h13
Sans se mettre de pression, Julian Alaphilippe veut conserver son titre à Huy. La Flèche wallonne est la dernière classique dite ardennaise à conserver une arrivée en côte. L’Amstel Gold Race s’est en effet débarrassée du final au sommet du Cauberg depuis 2013 alors que la Doyenne va de nouveau se conclure à Liège cette année afin de délaisser une conclusion devenue trop prévisible à Ans.
Dans ce contexte, Julian Alaphilippe, désormais considéré comme le meilleur puncheur du monde, fait figure de grand favori, pour ne pas dire d’épouvantail, lors de l’arrivée au sommet du Mur de Huy. D’autant que le Français a prouvé, lors de la Flèche brabançonne et de l’Amstel Gold Race, qu’il s’était admirablement remis de sa vilaine chute survenue au Tour du Pays basque le 11 avril dernier. Reste à voir comment le coureur Deceuninck - Quick-Step se sera remis psychologiquement de son revers lors de la classique néerlandaise, course qu’il n’aurait sans doute pas dû perdre. "Je ne suis pas déçu d’avoir perdu, je suis déçu de la manière avec laquelle cette course m’échappe", avait d’ailleurs indiqué Julian Alaphilippe, après l’arrivée dimanche dernier.
L’impensable défaite de l’Amstel Gold Race ne doit tout de même pas faire oublier l’incroyable début de saison du Français, déjà vainqueur huit fois. Ce revers n’occulte pas non plus totalement le fait que Julian Alaphilippe était sans doute le plus fort lorsque la pente s’élevait dimanche dernier. Dans un final qui n’offrira certainement pas le même genre de rebondissement qu’à l’Amstel Gold Race, le puncheur Deceuninck - Quick-Step a toutes les cartes en main pour triompher. Car lui qui s’est imposé à peu près partout et tout le temps depuis le début de saison, va seulement trouver devant lui, ce mercredi, un terrain totalement à sa convenance. "Par rapport à mes caractéristiques, la Flèche wallonne est la classique ardennaise qui correspond le plus à mes qualités. Même si Liège-Bas togne-Liège est celle qui me fait le plus rêver, j’ai forcément envie de gagner à nouveau à Huy", a récemment avancé l’Auvergnat.
En 2018, dans une sorte de passation de pouvoir, Julian Alaphilippe avait enfin réussi à mater celui qui était devenu imbattable au sommet du Mur de Huy. "Je me souviens très bien, l’année dernière, que je ne savais pas que j’avais gagné en franchissant la ligne. Mais heureusement j’étais bien en tête. J’avais devancé Alejandro Valverde qui est devenu champion du monde ensuite", a détaillé le puncheur français avec une légitime fierté.
En étant le grandissime favori et en venant de recevoir une énorme claque à l’Amstel Gold Race, Julian Alaphilippe se sait attendu. Mais le coureur Deceuninck - Quick-Step aime à rappeler que la Flèche wallonne ne constitue pas son objectif principal du printemps. "J’essaie de me dégager de toute forme de pression due au fait de porter le dossard numéro un. Je sais que je vais être très attendu mais je vais juste donner le maximum et on verra. Et si je ne parviens pas à être devant, ce ne sera pas un drame. L’important est que je sois au rendez-vous à Liège", a promis le numéro un mondial. Une victoire au sommet du Mur de Huy serait toutefois bienvenue pour le coureur Deceuninck - Quick-Step.
Toujours dans le coup
Julian Alaphilippe a joué les premiers rôles lors de ses trois participations.
"C’est une course qui est dans mon cœur et j’ai une relation particulière avec elle. C’est une épreuve vraiment difficile et le mur de Huy est impitoyable. C’est vraiment compliqué et il faut aimer quand les jambes brûlent. " Cette déclaration de Julian Alaphilippe résume bien la relation d’amour-haine qu’entretiennent les vainqueurs de la Flèche wallonne avec cette course si particulière. Il faut endurer les pires souffrances dans le dernier kilomètre afin de s’offrir l’extase d’une victoire à Huy. Un effort qui correspond totalement aux qualités physiques et mentales de Julian Alaphilippe.
Pour sa première participation, en 2015, le puncheur français montre qu’il a l’étoffe pour s’imposer un jour en se classant deuxième derrière l’inoxydable Alejandro Valverde. "Bon, deuxième en cyclisme c’est une défaite. Mais pour moi, c’est une belle performance", se réjouit le coureur Quick-Step après l’arrivée.
L’année suivante, l’Auvergnat n’est plus un inconnu et il confirme en se classant à nouveau deuxième derrière Alejandro Valverde. Mais Julian Alaphilippe tape son guidon d’un poing rageur sitôt la ligne franchie pour bien signifier que cette fois la place de dauphin constitue une énorme déception. "Cette course est vraiment taillée pour mes qualités. Je reviendrai pour la gagner", promet alors le jeune coureur de 23 ans.
Le coureur Quick-Step doit un peu patienter avant de tenir sa promesse. Car une chute au Tour du Pays basque, survenue le 7 avril, met un terme prématurément à son printemps 2017. Mais le puncheur français parvient à mater, un an plus tard, son bourreau de 2015 et 2016. "Dominer Alejandro Valverde ici, que je considère comme l’un des meilleurs coureurs du monde, donne encore un peu plus de saveur à ce moment ", indique Julian Alaphilippe après son premier succès dans une classique. Une victoire qui va en appeler beaucoup d’autres.