Vainqueur à Liège, le Spirou doit garder le cap

Exprimée avec une moue qui en disait long, cette tirade de Brian Lynch pouvait quelque part ressembler à des propos de circonstance. Elle résumait surtout, dans sa partie non-verbale et à l’avant-veille de retrouver les Principautaires, la crainte du faux pas qui doit hanter tout coach face à ces adversaires au jeu tellement atypique mais au classement tellement mauvais que même une défaite honorable face à eux en devient une petite catastrophe.

C’est que ces Liégeois, même s’ils causent des problèmes à (quasiment) tout le monde, n’en sont toujours qu’à six petits succès à sept journées des playoffs.

Au point de partager avec Louvain (tombeur chez lui d’Alost ce vendredi), le redoutable privilège d’arborer la lanterne rouge de cet Euromillions League. Liège n’y arrive tout simplement pas. Il manque toujours au bout du compte les deux minutes de cuisson qui font la différence entre le goût du succès et l’infecte tambouille de la défaite.

Bien sûr les Sang&Marine ont pas mal de circonstances atténuantes à faire valoir, allant d’un budget riquiqui à une malchance crasse et un calendrier infernal, mais, in fine, s’ils n’alignent pas très vite 2-3 succès dans les sept rencontres qui leur restent, que retiendra-t-on de cette saison au Sart-Tilman sinon qu’elle fut celle des occasions manquées ?

Une épitaphe lourde à porter pour un staff et des joueurs qui se donnèrent corps et âme sans jamais baisser les bras et ne sont en rien responsables du tournant de cet exercice : l’entrée en scène imparable d’un rouleau compresseur italien venu leur rafler en toute impunité Tyler Larson l’un des joyaux de la couronne avec Milos Bojovic.

"Incapable d’appliquer un système basique !"

Daniel Goethals était furieux vendredi soir.

Une fois encore, vendredi soir, si les Montois se sont inclinés sur le plus petit écart face à Anvers (67-68), cette défaite est à mettre sur le dos de l’inconstance chronique des Renards. "Une fois de plus, on laisse nos adversaires profiter de notre incapacité à rester structuré, déplore Daniel Goethals, l’entraîneur du BMH. On a eu au moins vingt attaques où on a été incapable d’appliquer un système de jeu basique alors qu’on travaille dessus depuis huit mois !"

Le problème, c’est que dès que la balle quittait les mains du meneur montois, plus rien n’allait dans le bon sens. "Anvers a mis beaucoup de pression sur nos meneurs et dès qu’ils lâchaient la balle, c’était catastrophique, il n’y a pas d’autres mots."

Et si la défense a été plutôt bonne puisque les Renards ont limité leurs adversaires à seulement 68 points, un autre secteur du jeu a fait mal. "En première mi-temps, on a fait jeu égal au rebond mais au retour des vestiaires, on les a laissés prendre leur place dans la raquette", déplore Daniel Goethals.

Ce dimanche, Montois et Anversois se retrouvent pour la deuxième manche de ce back-to-back. Très clairement, l’entraîneur du BMH attend une réaction de ses joueurs. "Green a livré son plus mauvais match de la saison alors que Lasisi était encore dans sa voiture ! Malgré tout, on ne perd que d’un point. Le match s’est joué sur des détails mais ça aurait été plus facile à digérer si on avait pris vingt points."

La digestion passera peut-être mieux cet après-midi si les Renards dévorent enfin des Giants qui seront toujours privés de Jason Clark, Paris Lee et Yoeri Schoepen.

Le Brussels peut faire mieux

Bruxellois et Ostendais se retrouvent ce dimanche (15h).

Preuve que la rencontre a été équilibrée, les deux équipes se sont partagé deux quarts chacune. Les accélérations ostendaises au premier (25-9) et dernier (17- !) auront suffi à mettre les Bruxellois au tapis. "Je ne suis pas très content de notre troisième quart," commentait le coach Gjergja. "On est sorti du plan de jeu. On a perdu la concentration en défense et nos systèmes de l’autre côté n’ont pas été bien exécutés. Je suis content que Jekiri fasse progressivement son retour. La saison est longue, les matchs se répètent. Vous avez qu’on a perdu Schwartz mais j’aurai besoin de tout le monde car les playoffs débutent dans trois semaines et demie."

Vu son entame de match loupée, on a cru que le Brussels n’allait jamais exister dans la rencontre. Il n’en fut rien même si l’équipe de la capitale peut nourrir des regrets. "On offre d’entrée cinq pertes de balle au BCO, on rate des shoots ouverts et on offre trop de paniers faciles à Mwema et Kesteloot," résume Laurent Monier. "Je pense que pour aujourd’hui, on peut progresser et s’améliorer nettement par rapport à notre première mi-temps. On revient bien au troisième quart car on shoote mieux à 3 points mais en fin de match, on oublie de jouer en équipe."

Du côté infirmerie , Ostende a perdu vendredi Loic Schwartz, qui s’est foulé la cheville. Impossible d’avoir un diagnostic (la cheville devant dégonfler) mais la participation de l’intéressé à la joute d’aujourd’hui paraît compromise. L’intérieur Myers (adducteurs) est toujours sur le flanc, son coach devrait le récupérer pour les playoffs. Côté bruxellois, Muya (ménisque) pourrait apparaître d’ici 7-10 jours. Préservé vendredi, Lichodzijewski sera sur la feuille et devrait participer au duel de dimanche.

"Aleks s’est entraîné toute la semaine sans problème mais vendredi, son genou avait gonflé. On a préféré ne prendre aucun risque. Il a été au repos et aux soins vendredi et samedi. Cela devrait en principe suffire," signalait Laurent Monier.