Thibaut Petit en stage en WNBA
- Publié le 25-06-2019 à 08h02
- Mis à jour le 25-06-2019 à 10h43
Pour le récompenser de sa belle saison, son club de Lattes-Montpellier l’invite à en prendre plein la vue… Exact au rendez-vous, c’est un Thibaut Petit détendu et souriant qui s’assied à notre table au Violino, à Seraing, pour évoquer avec nous la folle saison vécue à Lattes-Montpellier. Vice-champion de France et finaliste de l’Eurocoupe, il n’aurait jamais osé songer à cela lorsqu’il a pris la relève de Rachid Méziane, en octobre.
"Je savais que le club était structuré et ambitieux mais tout de même, en Europe, nous avons affronté des pointures comme Venise, Galatasaray ou Gérone, avec des retournements de situation incroyables. Mon seul regret, c’est qu’après avoir gagné en déplacement en finale de Coupe d’Europe, nous n’avons pas suffisamment protégé le groupe, qui a été submergé par l’importance de l’événement."
Cela fait donc partie de l’apprentissage d’un club qui veut encore grandir… tout en connaissant ses limites. "Comme nous n’avons pas le plus gros budget, nous nous sommes fait dépouiller de 50 % de l’effectif", dit Thibaut Petit. "Nous repartons donc sur un projet avec des jeunes Françaises que nous espérons conserver pendant plusieurs années. Notre objectif sera de passer le tour préliminaire en Euroligue et de terminer dans le top 4 français. Nous avons plus à perdre que l’an dernier mais ce club a la culture de la gagne et je ne suis pas du genre à me dire qu’il est impossible de revivre la même chose dans les trois ans."
Comme chaque année , pourtant, Thibaut Petit n’a resigné que pour un an. "Ça a toujours été une volonté mais c’est la dernière fois que je fais cela. À partir de l’année prochaine, j’aimerais m’engager pour deux ou trois ans dans un projet et emmener ma famille avec moi."
En attendant, il a la chance de coacher dans un championnat que la Fiba a déclaré "plus belle compétition domestique en Europe". "Les médias suivent, il y a entre 1 500 et 4 000 personnes à chaque match, le 12e peut battre le premier, les étrangères sont de bon niveau… Au cours des vingt dernières années, il y a eu très peu de coachs étrangers en France."
En août, avant la reprise des entraînements, il passera dix jours aux Chicago Sky, un club de WNBA. Un cadeau de son club qu’il apprécie à sa juste valeur. "Je vais en prendre plein la vue, je veux observer un maximum tout en sachant que tout n’est pas transposable à l’Europe. Mais je veux commencer cette saison comme les autres : avec l’objectif d’encore progresser."
"Un vrai projet pépin me ferait réfléchir"
Le coach liégeois continue de suivre le basket-ball belge.
La question est inévitable : comment se fait-il qu’avec son palmarès Thibaut Petit ne soit pas coach d’un club d’Euromillions League ? Cette année encore, il n’a reçu qu’une offre : elle émanait de Suisse.
"La question d’un départ de Montpellier ne se posait de toute façon pas , dit-il. Je continue cependant à suivre le basket belge avec intérêt mais le seul projet qui me ferait vraiment réfléchir, c’est un vrai projet pépin. Parce que ce club signifie beaucoup pour moi, tant au niveau du vécu sportif, avec la participation aux playoffs, qu’au niveau humain. Je n’oublierai jamais ce qu’ils ont fait pour moi quand mon fils a été malade. Cette saison encore, j’ai suivi de près leur retour en TDM2. L’arrivée d’Évelyne et Philippe Beaujean est une bonne chose. Le basket belge a besoin de ce genre de structures pour retrouver des couleurs. Je m’interroge sur les raisons de la désaffection des salles. Au Brussels, en game 2 des playoffs, il n’y avait personne derrière les panneaux. Je vois aussi des coachs non diplômés sur le banc…"
C’est après son aventure à Pepinster que les choses ont mal tourné pour lui en Belgique. " J’étais sous contrat avec Charleroi. J’aurais pu y retourner… dans un bureau. J’ai préféré relever un challenge sportif à Liège mais je crois que je ne suis pas tombé au bon endroit au bon moment… et surtout pas avec les bonnes personnes ."
Depuis, il a disputé quatre finales. " Maintenant, j’aimerais les gagner… "
Dèjà dans le vestiaire des pros à 6 ans
À 39 ans, Thibaut Petit en est déjà à sa 17e année de coaching et son palmarès est impressionnant. Pourtant, quand on lui demande quel est son plus beau souvenir, il soulève un gros nuage de poussière.
"Tous les titres ont leur importance car ils sont le résultat d’une belle histoire de groupe mais je garde un souvenir particulier de mon premier titre en cadets Fiba avec Huy contre Pepinster. Nous avions peu de chances de gagner et ça m’a donné confiance pour la suite."
Le coaching, il est tombé dedans quand il était petit. Au sens propre : son père était kiné à Pepinster et, dès l’âge de 6 ans, il était dans le vestaire lorsque Julien Marnegrave, Giovanni Bozzi ou Michel Beverlin donnaient leurs consignes. "C’est eux qui m’ont donné le goût du coaching. À 19 ans, j’entraînais des gars de 18 à 22 ans, Yves Lejeune me proposait l’équipe Dames de Charleroi. Je n’oublie pas non plus Yves Lemaire, qui m’a demandé de coacher les Fiba à Huy et a insisté pour que Pepinster m’engage après une année à Braine."
Des valeurs de fidélité que l’on retrouve aussi chez Giovanni Bozzi. "Je suis très heureux de le voir reprendre l’équipe féminine de Pepinster. Il retourne là où tout a commencé. C’est une belle histoire. Je le trouve courageux de relever ce challenge. Il n’aura sûrement pas la meilleure équipe mais personne n’aimera la jouer."