Shaquille O’Neal, légende de la NBA: "J’ai toujours eu peur d’être ruiné"
Shaquille O’Neal, légende de la NBA et fan inconditionnel de belles voitures, a eu la chance que sa mère le remette sur le droit chemin.
- Publié le 12-08-2018 à 12h39
- Mis à jour le 14-08-2018 à 12h34
Shaquille O’Neal, légende de la NBA et fan inconditionnel de belles voitures, a eu la chance que sa mère le remette sur le droit chemin.Avec ses dimensions pachydermiques, sa personnalité et ses perf’s proportionnelles, Shaq est définitivement l’un des plus grands joueurs de tous les temps. Et on ne parle pas que de la taille. 2,16 mètres sous la toise. La machine à rebonds et à dunks de la NBA aura été sans conteste The player le plus dominant de sa génération. Pour la faire courte, en huit saisons chez les Lakers, Shaquille O’Neal a raflé trois titres NBA (2000, 2001, 2002 et une finale perdue en 2004 contre Detroit) et un titre de MVP de la saison régulière (2000) en plus de sa médaille d’or aux JO d’Atlanta avec Team USA en 1996.
Trois cent cinquante millions de dollars. C’est le montant estimé de sa fortune. Retiré des parquets depuis 2011, l’ancien pivot des Lakers est un businessman averti, et contrairement à certaines stars qu’il a côtoyées, il n’y a pas de grosse fausse note dans la gestion de son patrimoine. C’est simple, aucun joueur NBA, pas même LeBron James, n’a plus de partenariats publicitaires que lui. Rencontre avec un smart-guy qui saura toujours rebondir !
Shaquille, ce n’est vraiment pas commun comme prénom. D’où cela vient-il ?
"De ma mère ! On avait beaucoup de Brian, de Greg, de Mike dans la famille. Du coup, elle a voulu faire dans l’originalité ! Je pense qu’elle a réussi puisque vous n’êtes pas le premier, ni le dernier, à me poser la question ! (rires) Je lui ai d’ailleurs, moi-même, posé la question. Elle m’a alors répondu : Mon fils, je voulais que ton prénom signifie quelque chose ! Que ce ne soit pas une coquille vide ! Je m’appelle Shaquille Rashaun O’Neal. Shaquille, dans l’islam veut dire petit Rashaun signifie, lui, guerrier. Toute mon enfance, elle m’a appelé : Petit warrior ! Vous savez, je suis un enfant né hors mariage. Ma maman m’a eu très jeune. Comme ma grand-mère était très pieuse, toute sa famille lui a tourné le dos ! Pendant quelques années, elle m’a élevé seule ! Elle s’est longtemps battue pour elle déjà, pour nous, pour moi. Jusqu’au jour où le petit guerrier a grandi ! Vraiment grandi !" (sourire)
Qu’est ce qui peut pousser un ancien champion de la NBA à signer pour un film, en l’occurrence Uncle Drew ?
"Déjà l’histoire que je trouvais fun ! Ce film est inspiré d’une pub pour Pepsi. Avouez que ce n’est pas banal ! Comme le script était en plus super cool et très touchant, le vieux monsieur que je suis maintenant s’est dit : Hey ! Pourquoi pas ? Ce que je voulais prouver dans Uncle Drew, c’est que l’âge c’est juste un chiffre ! Un truc inventé pour nous rappeler que nous sommes des mortels ! Cela, je le conçois bien voyez-vous. Ce que je ne supporte pas, en revanche, c’est qu’on vous ferme parfois la porte parce que vous n’êtes plus le parfum du jour ! Je pense sincèrement que l’on devrait produire plus de films comme celui-ci !"
Avez-vous le désir de tourner plus de films dans le futur ?
"J’adorerai ! Le problème, c’est The Rock (Dwayne Johnson) ! À chaque fois que je veux tourner un film d’action, il me pique le job ! (rires) Vous allez me dire que je peux toujours essayer de prendre la relève de Denzel Washington, le souci c’est que je n’ai pas sa diction ! Bref, l’exemple à suivre à mes yeux, c’est The Rock ! Je l’admire vraiment. La manière dont il gère sa carrière est très intelligente. Si on me fait des propositions dans la veine de ses productions, je les étudierai. Quand j’étais gamin, je rêvais de faire des films. Mais je ne pensais pas qu’un jour, on me ferait des offres dans ce domaine."
Lorsqu’on a gagné des centaines de millions de dollars, signé des dizaines de contrats publicitaires dans sa vie, sans compter les sommes colossales payées pour vos transferts, comment fait-on pour ne pas avoir la tête aussi grosse qu’un ballon de basket ?
"J’ai toujours eu peur d’être ruiné. Voilà pourquoi, je fais très attention avec l’argent. Cela dit, j’ai fait des erreurs. Il m’est aussi arrivé de dépenser trop, dans des voitures notamment mais, j’ai eu la chance d’avoir une mère qui me fasse redescendre sur Terre. Encore aujourd’hui, je manque parfois de mesures. Un jour, par exemple, j’ai dépensé 70.000 dollars d’un coup dans un magasin. La caissière me regardait avec de grands yeux quand j’ai sorti ma carte bancaire pour payer. Et, devinez quoi ? Celle-ci a été refusée. Le service fraude pensait que quelqu’un m’avait volé ma carte alors il l’a tout simplement bloquée. Le problème, c’était que j’étais bien la personne qui débitait autant d’argent en une fois !"
Quelles sont les étapes de votre vie dont vous soyez le plus fier ?
"Le jour où j’ai signé mon premier gros contrat, j’ai aidé mes parents. La retraite de mon père ne suffisait pas. Ma mère, elle, s’épuisait au travail en exerçant deux jobs ! Bref, je venais de toucher un gros chèque. Du coup, j’ai pris ma mère par la main en lui disant que je voulais lui montrer quelque chose. Nous nous sommes retrouvés dans cette grande maison et j’ai demandé à ma mère comment elle la trouvait. Elle me répond : Elle est trop grande ! Alors, j’ai rétorqué : Tant pis, nous allons l’acheter ! Je l’ai payé comptant. Une chose que ma mère n’avait jamais eu la chance de pouvoir faire car dans la famille nous avions toujours vécu à crédit ! Ma mère s’est mise à pleurer. De joie, je précise !"
Vous mesurez 2,16 mètres. Ce n’est pas commun à la toise. Vous vous souvenez d’un moment de votre vie où votre taille vous a desservie ?
"Un jour, ma mère m’a raconté qu’elle avait eu un petit accrochage avec un chauffeur de bus. À l’époque, les enfants de moins trois ans ne payaient pas le bus ! On s’apprêtait à s’asseoir lorsque le chauffeur a interpellé ma mère sur le fait que je devais payer un ticket ! Pas question lui a-t-elle répondu ! Il n’a que deux ans ! J’étais déjà hors-norme."
Cela vous est-il arrivé de jouer de votre impressionnant physique pour vous faire respecter en dehors des compétitions sportives ?
"À de rares exceptions, la plupart des géants comme moi savent se contrôler. Une nuit, j’ai voulu me rendre dans une boîte de nuit. À l’entrée, le videur m’a fait comprendre que je devais rester dehors. Et vous savez pourquoi ? Parce que je portais une chemise de bûcheron. J’aurais pu lui balancer un truc du genre : Tu ne sais pas à qui tu t’adresses mec ? En fait pas du tout, je lui ai dit : Sans blague, c’est à cause de ma chemise ? Puis, je suis parti en haussant les épaules parce que ce type-là avait raison ! Il était écrit tenue correcte exigée ! C’était donc à moi de prévoir…"
Vous avez six enfants. Vous êtes donc le capitaine d’une grande famille. Quel est le message le plus important que vous essayez de leur faire passer ?
"Je leur répète souvent que nous n’avons pas besoin de plus de basketteurs dans la famille. Par contre, j’aimerais avoir quelques avocats, ingénieurs ou PDG. J’ai fait quelque chose de très courageux dans ma vie pour les pousser à faire des études. Je suis retourné moi-même à l’école pour obtenir des masters et un doctorat ! De façon générale, j’ai essayé d’être le meilleur modèle possible pour la jeunesse, et mon message auprès d’eux n’a jamais changé : ne lâchez jamais, bosser dur, et continuez à apprendre. Je ne voulais pas qu’il voit que Shaq l’ancien basketteur mais un père méritant qui sait aussi relever des défis autres que sportifs !"
Vous retrouvez-vous dans l’un de vos trois fils ?
"Oui, dans Shaqir. C’est mon jumeau au même âge. Si vous souhaitez vraiment savoir à quel point j’étais un sale gosse auparavant, vous devez rencontrer Shaqir ! Une terreur ! Un jour, j’ai été convoqué par le directeur de son école. Ce dernier se plaignait de l’attitude de mon fils. Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire dans son bureau. Du coup, il m’a demandé ce qu’il y avait de drôle ? Je lui ai répondu que je ne voulais pas lui manquer de respect mais que j’avais l’impression de me voir plus jeune !"
Votre fils, Shareef O’Neal semble aussi suivre vos traces. Vous devez être sacrément fier non ?
"On essaye de nous comparer. Notre style, notre manière de dribbler, de tirer, etc. C’est compréhensible. Les journalistes se disent : Si le fils de Shaq fait le buzz, s’il est si bon c’est parce qu’il partage le même ADN que son père ! Je vais vous faire une confidence, je suis jaloux de mon fils ! Pourquoi ? Parce qu’il est bien meilleur que moi ! Vous aurez toujours maintenant des gens qui vous diront que c’est un fils à papa. Que les choses soient claires, mon fils est un bosseur. Il se met la pression tout seul. J’ajoute que je n’ai pas eu à faire appel à mes connexions pour lui faciliter certains accès. S’il a été sélectionné c’est uniquement pour ses capacités et non le carnet d’adresses de son père ! Je pense qu’il est le potentiel pour intégrer la NBA. Je suis très fier de lui, oui."