Manu Lecomte raconte les secrets de l’antichambre de la NBA: "La NBA reste un objectif"
Manu Lecomte livre ses sentiments après ses débuts à Agua Caliente Clippers.
- Publié le 06-12-2018 à 07h56
- Mis à jour le 06-12-2018 à 12h28
Manu Lecomte livre ses sentiments après ses débuts à Agua Caliente Clippers.
Cet été, Manu Lecomte n’a finalement pas (encore) rejoint la NBA. Mais, après une summer-league chez les Mavs et une belle rencontre aux Lakers avec un certain Magic Johnson, il a mis le cap sur Agua Caliente Clippers, l’équipe de G-League associée aux Los Angeles Clippers. Rencontre avec le meneur des Lions, qui continue de vivre son rêve. Il nous livre ses impressions et révèle les coulisses de cette ligue peu connue en Europe.
Comment pourrait-on définir la G-League ?
"Je dirais que c’est une ligue qui est basée sur le talent des joueurs. On n’a pas beaucoup de temps pour se préparer collectivement à nos adversaires, ni pour créer une vraie alchimie dans le groupe. Il y a beaucoup de transferts et tout va très vite."
Vous avez l’habitude des salles pleines à craquer en universitaire, est-ce la même chose en G-League ?
"Ce n’est pas du tout la même ambiance. À l’université, c’est de la folie et on sait aussi qu’en NBA c’est encore mieux. Ici, en G-League, on ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup de monde dans les salles."
Quel est le rythme de vie et des matchs ?
"La saison dure cinq mois, jusqu’en mars. Généralement, on a entre deux et quatre matchs par semaine."
Un rythme de NBA en quelque sorte…
"C’est le but. L’idée, c’est de simuler une saison NBA, mais avec une cinquantaine de matchs, de longs déplacements, des quart-temps de douze minutes…"
Chaque franchise NBA possède son équipe en G-League. Est-ce qu’il y a des entraînements en commun parfois ?
"On s’est entraînés pendant une semaine dans la salle des Clippers. On a vu le staff, les joueurs et ça nous permet de voir comment cela se passe en NBA. Maintenant, ça reste un monde à part et on ne côtoie pas les joueurs des Clippers. On ne les croise pas sauf quand on va voir leurs matchs."
La G-League, était-ce le meilleur choix pour votre carrière ?
"Pour moi, ça l’est en tout cas. Maintenant, si j’avais été en Europe, peut-être que ça aurait changé quelque chose, mais je voulais tenter la G-League. J’ai fait quelques bons matchs mais la saison est encore longue. Alors je ne dirais pas que la G-League était la meilleure solution pour rejoindre un jour la NBA mais c’est ce que moi, je voulais faire."
La NBA, justement, ça reste un objectif ?
"Tout à fait. Maintenant, je suis conscient que ça peut prendre du temps, comme ça peut aller très vite aussi. Le plus important pour moi, c’est de me donner à fond chaque soir et de continuer de m’amuser. Je prends match après match et je ne me suis pas fixé de timing pour arriver en NBA."
"Dario Gjergja essaie de changer les choses"
Jamais, quand il en a l’occasion et qu’il n’est pas retenu par son club ou sa franchise aux États-Unis, Manu Lecomte n’a tourné le dos à l’équipe nationale. Si, pour les deux derniers matchs, il n’était pas présent avec les Lions (Islande et Portugal), il aime toujours représenter son pays et l’arrivée de Dario Gjergja ne devrait pas le refroidir. "Il a une très bonne mentalité et il essaie de changer les choses. J’aime vraiment bien sa philosophie, mais ça va quand même prendre un peu de temps pour se mettre en place."
Une philosophie tournée vers la jeunesse dont il aurait aimé bénéficier aussi par le passé. "Il y a beaucoup de jeunes joueurs dans le groupe et ils ont beaucoup de talent. Ils le méritent et j’aurais aimé profiter de ça aussi quand j’étais plus jeune. Pour moi, jouer en équipe nationale et représenter mon pays, c’est important. Je le fais car j’aime ça, j’aime jouer au basket mais aussi car il ne faut pas oublier d’où on vient. C’est ce que j’ai au fond de mon cœur et c’est aussi pour cette raison que je représente mon pays depuis que j’ai 16 ans !"
"Pour moi, la draft, c’était du bonus"
La saison dernière, à Baylor (NCAA), Manu Lecomte a vécu l’année la plus aboutie, sur le plan personnel, de sa carrière. "C’est vrai qu’individuellement, j’avais un plus gros rôle et j’étais l’un des joueurs les plus expérimentés", reconnaît-il. "Maintenant, sur le plan collectif, il y a deux ans, c’était plus intéressant parce qu’on a quand même pu participer à la March Madness ."
Depuis le début de sa carrière, Manu Lecomte n’a cessé d’effectuer les bons choix sans jamais griller d’étape. Miami, Baylor, la G-League, mais pas (encore) la NBA ! Pourtant, cette année, le meneur des Lions était éligible pour la grand-messe de Brooklyn. "Franchement, ce n’est pas une déception pour moi de ne pas avoir été drafté. Personnellement, vu comment ça se passe, je m’y attendais."
Mais pas question de baisser les bras ni de faire une croix sur la NBA. "Je savais que j’allais avoir des opportunités. Pour moi, la draft, c’était du bonus. Je me doutais qu’il faudrait peut-être passer par la petite porte pour y arriver", conclut Manu Lecomte qui a toujours son rêve de rejoindre la Grande Ligue à portée de main.