Liège Basket annule trois matches de préparation !
- Publié le 24-08-2019 à 09h21
- Mis à jour le 24-08-2019 à 09h22
Alors que son trio d’Américains (Miller, Donovon et Burgett) est arrivé en milieu de semaine pour rejoindre Milos Bojovic, Liège Basket a annoncé l’annulation pure et simple de trois de ses rencontres de préparation (face à Trèves par deux fois et contre Alost). Une décision qui peut paraître étonnante à trois semaines de démarrer le championnat, alors que les autres clubs enchainent pour la plupart les matches amicaux depuis le début d’août.
"Cette décision est liée au très net durcissement de la législation sur les permis de travail et de séjour pour les étrangers hors communauté européenne. Etats-Unis et Serbie sont donc directement impactés ce qui fait du basket un sport particulièrement exposé", nous explique Christophe Muytjens, le directeur général du club liégeois.
L’ancienne procédure qui dépendait du régional pour le permis de travail et du fédéral pour le permis de séjour a en effet cédé sa place au début juin à un « Permis unique » plus difficile et surtout plus long à obtenir. Or, comme pour n’importe quel demandeur en principe, il n’est pas question de travailler avant d’avoir obtenu le précieux sésame.
Ce qui change tout par rapport aux années précédentes, c’est que la Région Wallonne a clairement fait savoir que, désormais, la loi serait appliquée dans toute sa rigueur. Plus question donc de fermer pudiquement les yeux pour les sportifs professionnels.
S’il fallait déjà aux pros être en possession d’un permis de travail pour entamer les compétitions officielles, ils ne peuvent désormais même plus être alignés en matches de préparation. De lourdes amendes voire un refus pur et simple du permis sont prévus comme sanction et la volonté affichée des autorités est de les appliquer.
"Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre le moindre risque, ce qui explique l’annulation pure et simple des trois rencontres prévues. Soyons clairs, nous comptons chaque Euro pour assainir le club et apurer rapidement cette dette qui nous plombe depuis plusieurs saisons. L’arrivée plus tardive de nos joueurs est un choix de management que nous assumons pleinement mais maintenant que la procédure est lancée, le risque est trop grand. Une amende serait embêtante mais un refus de permis pour nos joueurs serait une pure catastrophe que nous ne pouvons pas nous permettre dans notre situation", conclut le Directeur du club liégeois.
Si le respect des réglementations en place est un devoir pour chacun, qu’il soit sportif ou pas, cette nouvelle donne interpelle sous plusieurs aspects. D’abord par cette soudaine rigueur sans doute liée à la crise migratoire que traverse l’Europe. Par les distorsions qu’elle introduit ensuite. Certes le club liégeois entame ses démarches quinze jours ou trois semaines après d’autres mais il semblerait déjà que les délais d’obtention soient nettement plus rapides au nord du pays.
On pourrait également s’interroger sur la légalité qu’il y a à interdire la pratique du sport à un individu, professionnel ou non, en raison d’un critère de nationalité.
Il s’agirait enfin de savoir si cette nouvelle rigueur s’applique à tous sans exception et donc également au foot-roi. On imagine difficilement Anderlecht ou le Standard ne plus pouvoir tester un joueur exotique avant de lui faire signer un transfert et donc de demander un permis de travail, pardon un permis unique...