Le All-Star week-end en NBA: un vrai business !
Que ce soit sur le terrain ou dans les coulisses, depuis quelques années, le basket est devenu un prétexte pour parler business durant ce week-end spécial.
- Publié le 15-02-2019 à 15h01
Que ce soit sur le terrain ou dans les coulisses, depuis quelques années, le basket est devenu un prétexte pour parler business durant ce week-end spécial. Ce week-end, la saison régulière est mise entre parenthèses pour laisser place au traditionnel All-Star week-end, le 68e du nom, qui se déroulera à Charlotte. Trois jours dédiés aux plus grandes stars de la balle orange qui viennent pour faire la fête… mais aussi pour assurer leur business. Car oui, le All-Star week-end, c’est avant tout un vrai business où se mêlent stars du sport, de la chanson ou du cinéma. Mais cette année, le sport business semble encore avoir pris le pas sur l’aspect sportif et ce, tant sur le terrain qu’en dehors.
Le business du parquet
On le sait, l’année prochaine, d’importants joueurs comme Kevin Durant, Klay Thompson ou encore Kyrie Irving et Kawhi Leonard arrivent en fin de contrat. Et comme par hasard… ils ont tous été sélectionnés par LeBron James qui est en galère avec ses Lakers alors qu’il doit séduire pour se renforcer l’été prochain. "Cela fait partie des spéculations qui continuent d’accompagner notre sport, explique-t-il. J’ai fait ma sélection en fonction des meilleurs joueurs qui étaient disponibles. C’est juste qu’il s’avère que Kevin Durant va être free agent, Kyrie Irving va être free agent, James Harden est sous contrat jusqu’en 2030 et Kawhi Leonard est free agent."
Si LeBron James tente de faire passer cela pour une simple coïncidence, connaissant le King, son opération séduction a bel et bien démarré et le vestiaire de la Team LeBron devrait fortement ressembler à un pôle emploi pour tenter de convaincre l’un ou l’autre joueur de rejoindre la cité des Anges l’année prochaine. Allez LeBron, même Giannis Antetokounmpo, en plein direct lors de la sélection des joueurs, a lâché un petit : "Ce n’est pas du tempering ça ?", faisant référence à des tractations secrètes, ce qui est tout simplement interdit en NBA ! Personne n’est dupe et certainement pas LeBron James qui sait ce qu’il fait. Car le All-Star Game, c’est aussi le bon moment pour parler business… du terrain en toute décontraction et sans donner l’air d’y toucher !
Le business, le vrai, l’argent !
Sans aucun doute, le All-Star week-end, c’est "the place to be" pour toutes les stars américaines. Jay-Z, Beyoncé, Pharell Williams, Drake… Tous feront le déplacement pour voir le match… mais aussi et surtout pour y être vu. Car si lors de sa création, le All-Star Game avait réuni 3 500 spectateurs, depuis, la donne a bien changé. En moyenne, ce sont près de huit millions de téléspectateurs, aux États-Unis, qui regardent l’événement. Avec l’impact économique que l’on imagine.
À titre d’exemple, l’année dernière, l’événement a rapporté plus de 116 millions de dollars au comté de Los Angeles, ville hôte de la dernière édition 2018.
Et les réseaux sociaux ont encore accentué l’importance du week-end. Une étude prouve d’ailleurs qu’avec l’avènement de Twitter, Facebook et Instagram, les vidéos de l’événement ont été diffusées 37 % de plus qu’en 2017 ! Bon, on peut tempérer cette hausse par la magnifique (sic) interprétation de l’hymne national américain par Fergie qui était une véritable catastrophe et qui a fait les choux gras des réseaux sociaux.
Quant aux publicistes, ils ont aussi bien compris l’importance d’être présent. En 2018, ce ne sont pas moins de 27 sponsors qui ont acheté des espaces publicitaires à la NBA. Cela allait de l’équipementier aux boissons alcoolisées. Tout le monde se bouscule au portillon pour bénéficier de cette surmédiatisation. D’ailleurs, les principaux concours, mis à part le match des Étoiles, portent le nom d’une marque à l’image du Skills Taco Bell ou du State Farm Saturday Night.
On l’aura compris, finalement, le basket n’est plus qu’un prétexte, malheureusement, pour cet événement planétaire. Le business a repris le dessus, qu’il soit centré sur le terrain avec la séduction (informative) des futurs agents libres ou dans les coulisses avec des sommes astronomiques qui sont dépensées pour obtenir un maximum de visibilité. Malgré tout, le All-Star week-end reste un incontournable et comme tous les ans, on sera des millions dans notre canapé pour admirer ce show XXL qui est en pleine mutation.
Un vrai match s’il vous plaît !
Depuis quelques années, la rencontre du dimanche ressemble plus à une parodie de basket qu’à autre chose !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces dernières années, le match du dimanche est devenu une véritable parodie de basket. Alors certes, on comprend que les joueurs ont envie de prendre du bon temps sans se blesser, mais de là à arriver à des scores de 196-173 en 2016, 192-182 en 2017 et 148-145 l’année dernière, il y a peut-être un pas à ne pas franchir. Pour revivre un vrai match digne de ce nom, il faut remonter plus d’une décennie en arrière, en 2001 plus précisément où, à l’époque, on retrouvait des joueurs comme Allen Iverson ou Stephon Marbury qui, eux, match amical ou pas, n’aimaient pas perdre.
Mais depuis, c’est presque le néant en termes d’intensité et de compétition. À qui la faute ? Aux dirigeants ? Aux joueurs ? Aux fans ? Les premiers visés, ce sont bien évidemment les joueurs qui prennent ce match comme une petite parade entre amis. Mais l’arrivée de nouveaux noms comme Joël Embiid ou Russell Westbrook pourrait peut-être un peu changer la donne car eux, ce sont de vrais compétiteurs, dignes de ceux que l’on retrouvait à l’époque comme Kobe Bryant et Allen Iverson.
Et du côté des dirigeants, on a bien saisi l’ampleur du problème en changeant la manière de faire. Exit les confrontations entre l’Est et l’Ouest pour mélanger les deux conférences. Malheureusement, si l’idée est bonne, la sauce n’a pas (encore) pris. Pour Michael Jordan, on fait tout simplement face à un changement de mentalité. “À chaque fois que vous avez l’occasion de représenter les fans, il faut jouer avec le cœur, explique Sa Majesté. Quand vous avez l’opportunité de jouer, il faut le faire avec intensité et dureté. Encore une fois, tout repose sur votre perception de la performance et ce que vous voulez montrer aux fans. Il y a juste différentes façons de le montrer même si je crois que la passion du jeu n’est pas différente d’il y a 10, 15 ou 20 ans.”
Par contre, la perception des fans sur l’événement, elle, est en train de changer. Alors du spectacle oui, mais un peu d’intensité aussi… du moins durant le dernier quart pour éviter de revivre une parodie de basket qui fait mal aux puristes de la balle orange.
“Quand vous avez cette chance de jouer, il faut le faire avec intensité !”
Le All-Star week-end en quelques chiffres:
7,7: En moyenne, le match des Étoiles est suivi par 7,7 millions de téléspectateurs et représente 5,1 % de parts de marché aux États-Unis.
15: Cette année, grâce à sa quinzième sélection en tant que titulaire pour le match du dimanche, LeBron James égale le record détenu jusqu’alors par Kobe Bryant. Celui-ci ne devrait donc plus tenir qu’une seule année avant de devenir propriété du King.
21: Et quand on parle de longévité, comment ne pas évoquer le cas des Spurs de San Antonio ? Grâce à la présence de LaMarcus Aldridge ce week-end, les Texans ont envoyé un All-Star au moins lors des 21 dernières éditions : un record NBA !
53: Cette année, le système de vote pour sélectionner les joueurs a un peu changé… et a explosé sur les réseaux sociaux. En effet, les quatorze joueurs sélectionnés ont récolté pas moins de 53 millions de votes ! L’année dernière, ce chiffre était de… 20 millions !
215: Cette année, le match du dimanche sera diffusé dans 215 pays en 49 langues, que ce soit en télévision, sur ordinateur, smartphone ou tablettes.
1991: Ce n’est pas la première fois que Charlotte accueille le All-Star week-end. La dernière fois, c’était en 1991.
500 000: Cette année, un don de 500 000 dollars sera distribué après le match. Chaque équipe a choisi une association et le gagnant rapportera 350 000 dollars à la sienne alors que le perdant en recevra 150 000.