David Putterie: un manager belge sous le soleil de Miami
David Putterie rêve de côtoyer un jour la NBA de près.
- Publié le 11-01-2018 à 15h37
- Mis à jour le 11-01-2018 à 15h39
David Putterie rêve de côtoyer un jour la NBA de près. David Putterie est agent de joueurs. Établi à Miami, il rêve de se développer en NBA, même si son quotidien est de veiller sur ses pépites belges… "Quand j’étais adolescent, on parlait plus de manager d’un club que de manager de joueurs. La notion n’était pas développée comme aujourd’hui mais pour moi, c’était un rêve."
Touche-à-tout dans le monde bruxellois de la balle orange (joueur, coach chez les jeunes, directeur technique, assistant-coach de Serge Crevecoeur puis de Nicolas Joostens), Putterie avait fait le tour de la question. "Je ne me voyais pas sans basket mais j’étais dégoûté du coaching. Puis, je me suis dit en voyant comment les jeunes joueurs belges étaient traités : ‘Engage-toi pour les soutenir, les guider… ’ "
L’examen FIBA réussi ("Ce n’était pas compliqué. Il s’agissait d’un questionnaire à choix multiple en anglais. On donne les bases et le cadre juridique de la fonction."), Putterie devint agent. Avec Kevin Tumba comme premier joueur à lui faire confiance. "Le bouche-à-oreille fonctionne bien. J’ai dû solliciter trois ou quatre joueurs par téléphone depuis que j’ai débuté. J’essaie d’apporter ma touche personnelle. Je suis disponible, je guide et j’apporte du soutien. Je crois avoir une assez bonne analyse des qualités des joueurs pour avoir une place sur le marché. Surtout, je suis présent quand ça ne va pas, c’est le plus important."
C’est le lien relationnel qui détermine le reste. "J’essaie de construire un pont de confiance. À de rares exceptions près où ce fut tendu, ça marche. Il faut toujours placer l’intérêt du joueur avant le sien. Au niveau de la préparation physique ou mentale, le joueur est le boss. Son corps et sa tête sont ses outils de travail. Je pense qu’il faut pouvoir se donner les moyens de ses ambitions. Les pros en fait n’arrêtent jamais. Tout est dans le dosage, le respect des cycles…"
Avec les coachs, tout est une question de dosage et de cycle également. "Les Angilis, Gjergja, Crevecoeur, Goethals, Lynch, Jaumin ou Ibens sont réceptifs et plus dans la communication. L’ancienne génération de coachs n’était pas trop disponible. Je reste à disposition des coachs, mais c’est le contact minimum. C’est le joueur qui doit échanger avec son trainer."
Parti de Belgique, heureux en Floride aux côtés de son épouse et de ses trois enfants, le manager a envie de bousculer les mentalités. "Comme disait Bernard Tapie : ‘C’est pas parce que t’es né dans le tiroir du bas que tu dois y rester.’ Mon challenge est de me battre pour arriver au tiroir du haut. En Belgique, j’ai parfois l’impression qu’on n’accorde pas de place aux rêves. Je dis à mes joueurs et aux jeunes qu’il faut oser l’ambition."
Le manager n’en manque pas non plus : il rêve d’un jour côtoyer de près la NBA. Pourquoi pas à Miami ?
Miami, l’autre monde
"Mon premier choix, c’était les États-Unis mais, normalement, j’aurais dû atterrir à Barcelone, par facilité." L’agent Putterie débarquera finalement en Floride. David a voulu se donner plus de chances d’atteindre son rêve en vivant aux USA. "Il y a tout ici : le climat, la mer, des infrastructures et une mentalité sportive hors-normes, une école qui donne des perspectives et où on apprend à développer des qualités. Alors oui, la notion de compétition est omniprésente dans la société, mais tout le monde se donne à fond. Il y a aussi quelque chose que j’observe depuis le début. En Belgique, on est souvent dans l’assistanat. Aux USA, on pousse et on permet au jeune de se développer. S’il réussit, il y a la notion du giving back . Donner en retour ce qu’on a reçu. Le jeune devenu adulte va à son tour devenir une famille d’accueil, le pro va subsidier l’ Unif où il a été accueilli…"
La finition dans les détails
Très sensible à la préparation physique (il collabore depuis trois saisons avec Peter Sempels) et mentale de ses joueurs (le manager est également coaché mentalement à Miami !), David Putterie ne pousse pas ses joueurs vers un accompagnement. "Certains le font spontanément, d’autres prennent conseil avant. Ils savent qu’il y a dans l’agence quelqu’un qui va bosser dans l’ombre pour et avec eux." Suite à son parcours extra-basket à Bruxelles (6-7 ans dans une Fiduciaire pour la comptabilité et l’expertise fiscale ainsi que 10 ans dans les crédits de placement pour un courtier d’assurance), Putterie a pu établir une structure pro en Belgique et aux États-Unis qui peut répondre aux besoins de ses joueurs sur différents aspects (juridique, financier, investissements).