Yannick Noah : "À Spa, j’ai fini à poil"
Le capitaine aime la Belgique, mais il ne lui fera pas de cadeau avant ses adieux.
- Publié le 10-02-2018 à 08h29
- Mis à jour le 10-02-2018 à 08h30
Le capitaine aime la Belgique, mais il ne lui fera pas de cadeau avant ses adieux. Yannick Noah se dresse à nouveau sur la route des Belges. Deux mois et demi après avoir gâché le rêve de la bande à Van Herck, il tentera de priver de demi-finale les protégées de Monami.
Moins de trois mois après avoir battu la Belgique en finale de Coupe Davis, vous êtes à nouveau face au défi belge. Comment analysez-vous le rapport de force entre la France et la Belgique ?
"Le match est complètement différent avec des équipes et un environnement différents. C’est une autre histoire. La France et la Belgique sont deux pays amis. Nous assisterons à de belles rencontres équilibrées qui se joueront sur des détails. Sur papier, la Belgique part légèrement favorite, mais on essayera de vendre chèrement notre peau. C’est magnifique. On va au cinéma. On sait qu’on va voir un bon film, mais on ne connaît pas le scénario."
Votre pire cauchemar se nomme Elise Mertens…
"Mon rêve serait de n’avoir que des cauchemars d’Elise (rires). J’ai plein de cauchemars mais pas en pensant à Elise. Elle est une magnifique joueuse. Elle a eu de très bons résultats. Les joueuses se connaissent très bien."
Vous, vous connaissez surtout Dominique Monami. Une longue amitié ?
"Je suis proche de Dominique. J’ai vécu beaucoup d’aventures avec elle quand j’étais capitaine de Fed Cup. En tant que capitaine, je l’ai chaque fois battue, mais elle n’a jamais perdu un match. Elle m’a posé des problèmes. Après toutes ces années, l’histoire de nos vies continue, mais on se retrouve avec plaisir."
Revenons sur Elise Mertens. Avez-vous suivi de près son parcours à l’Australian Open ?
"Je n’ai pas suivi de trop près. J’ai surtout vu des résumés de ses matches. En Belgique, il y a une dynamique positive dans l’école de tennis féminin belge qui produit de grandes championnes. Si on veut se faire un nom en Belgique, la barre est haute. La fille est sympa apparemment. Je lui souhaite plein plein plein de victoires, mais pas ce week-end. Si elle pouvait nous laisser un ou deux points, ce serait sympa."
Il y a une semaine, vous étiez à Albertville avec l’équipe de Coupe Davis. Comment parvenez-vous à faire le switch ?
"C’est différent. Je ne vais pas dans les douches en Fed Cup. D’un joueur à l’autre tout est différent. Chacun a son approche du sport et de la vie. Moi, j’essaye de motiver les gens. C’est plaisant."
Pourtant, vous avez décidé de raccrocher en fin d’année…
"Un tel job prend beaucoup d’énergie. Je suis un privilégié. J’ai une famille nombreuse. Je vais privilégier le temps passé avec mes enfants. Je vis des moments formidables avec le tennis. Je repartirai avec plein de souvenirs."
Tout pourrait s’arrêter contre la Belgique…
"Je ferai le maximum pour que la France gagne, mais on restera amis. D’ailleurs, après Lille, les joueurs sont partis en vacances ensemble."
Multipliez-vous toujours les trajets vers la Belgique ?
"Ces derniers temps, je n’y vais pas beaucoup. Après ma carrière de joueur et de capitaine, j’ai passé beaucoup de temps en Belgique en tant que chanteur. En 22 ans, j’en ai amassé des souvenirs…"
Il y en a un qui semble vous faire sourire…
"Il y en a beaucoup. À Spa, j’ai fini à poil. C’est un truc qu’on n’oublie pas. Je me rappelle avoir fini dans la rue après avoir joué durant sept heures. En Belgique, l’engouement était toujours sympa. On aime les tournées belges."
Pourriez-vous coacher une joueuse belge ?
"Non, je suis capitaine de l’équipe de France. C’est un honneur."
Quelle place occupera le tennis l’année prochaine quand vous aurez tiré un trait tant sur la Coupe Davis que la Fed Cup ?
"L’an prochain, il n’y aura plus du tout de tennis dans ma vie."