Wimbledon: Bemelmans a 9 % de chance d’atteindre le 3e tour
Depuis 5 ans, les joueurs qualifiés n’ont jamais passé le 3e tour alors que Bemelmans est un des 6 qui ont réussi à passer deux tours
- Publié le 29-06-2018 à 09h59
- Mis à jour le 29-06-2018 à 13h14
Depuis 5 ans, les joueurs qualifiés n’ont jamais passé le 3e tour alors que Bemelmans est un des 6 qui ont réussi à passer deux tours Demandez aux joueurs ce qu’il pense d’un tirage qui leur offre un qualifié au premier tour. Ils répondent tous qu’il faut se méfier de ces gars qui ont trois matches dans les jambes. Les qualifiés sont des adversaires dangereux qui rythment une partie du premier tour.
À Wimbledon plus qu’ailleurs, les classements ne sont pas toujours représentatifs du niveau de jeu réel. Comme le gazon fait la part belle aux serveurs et aux joueurs offensifs, il peut brouiller la hiérarchie lors des premiers tours.
Pourtant, ces cinq dernières années n’ont jamais souri à ces fameux 16 qualifiés. Depuis l’édition 2013, un qualifié a moins d’une chance sur 3 de remporter sa rencontre.
Seulement six joueurs différents ont réussi à se hisser au troisième tour. On retrouve parmi ceux-ci Ruben Bemelmans qui avait atteint le 3e tour l’an dernier. Il avait battu Tommy Haas et Daniil Medvedev avant de subir la loi de Kevin Anderson. Ofner, Brown, à deux reprises, Basilashvili, Lacko et Wang ont également réalisé cette petite prouesse.
Les qualifiés apportent également leurs lots de belles histoires. Personne n’a (ou ne devrait avoir) oublié l’Anglais Marcus Willis. Souvenez-vous de ce gars de 26 ans qui était 772e mondial en 2016. Il avait galéré depuis des années pour tenter de vivre de son métier. En quelques jours, il est passé de l’anonymat le plus total au statut d’adversaire de Roger Federer au 2e tour à Wimbledon.
Avant de gagner ce match de gala, il avait aligné 4 succès sur le mythique court londonien.
Ce licencié à… Capdenac, dans l’Aveyron, n’était qu’un prof de tennis qui bossait pour 30 livres de l’heure. Quelques semaines plus tôt, il jouait encore les Interclubs à Capdenac. Le grand Roger Federer avait même été touché par ce conte de fées. "C’est une des plus formidables histoires dans notre sport depuis très longtemps", avait souligné le Suisse. Willis avait touché 292 dollars de prize money en six mois.
Entre blessures et absences de résultats, la saison 2015 avait viré au cauchemar. Avec un surplus de 20 kilos, il avait été proche de tout plaquer. Une remarque d’un spectateur qui critiquait son embonpoint l’a remis sur le chemin des entraînements. "Je ne voulais même plus sortir de mon lit. C’est ma compagne qui m’a secoué. Elle est formidable, toujours très positive. Elle m’aide à regarder droit devant."
Quelques mois plus tard, il empochait son plus gros chèque, 50.000 livres.
Cette année, quelles histoires tantôt sportives tantôt émouvantes nous réservent les 16 qualifiés ? Et si Ruben Bemelmans faisait mentir les statistiques en atteignant les huitièmes de finale ?
Sept lucky losers en cinq ans
Cette année, la saga du premier week-end aura pour titre : les lucky losers. À Roland-Garros, huit LL avaient été repêchés. Londres devrait s’inscrire dans cette même statistique. Le changement de règle qui prévoit un partage fifty-fifty du prize money entre le joueur blessé et celui repêché explique ces chiffres fous.
Si on remonte à 2013, les organisateurs n’ont appelé que 7 joueurs en 5 éditions. En 2017, Bublik avait eu la chance d’atterrir au premier tour, mais il avait aussi eu la malchance de tomber sur Andy Murray, tête de série n°1. En 2016, aucun lucky loser n’était appelé. En 2015, le seul Vanni était repris. L’édition 2014 sort du lot. Une hécatombe avait frappé le tableau. Quatre lucky losers avaient été replacés dans le grand tableau : Bedene, Bolelli, Jaziri et Dancevic. Si Bedene et Jaziri n’avaient pas profité de cette deuxième chance, Dancevic avait atteint le deuxième tour. L’Italien Bolelli avait même battu Iko et Kohlschreiber avant de perdre face à Nishikori. En 2013, un Belge avait profité du système, Olivier Rochus. L’Auvelaisien était tombé contre le géant Kevin Anderson en trois sets secs.
Que nous réserve 2018 ?