Voyage dans la tête de Yannick Noah
- Publié le 21-10-2017 à 09h29
- Mis à jour le 21-10-2017 à 09h32
Bemelmans affrontera Tsonga en demi-finale du tournoi d’Anvers. Dans quel état de forme sont les Bleus à 34 jours de la finale de Coupe Davis ? Pour le moment, Belges et Français se sont soigneusement évités sur le terrain anversois.
Si Jo-Wilfried Tsonga veut succéder à Richard Gasquet au palmarès, il devra battre deux joueurs belges qu’il retrouvera en finale de Coupe Davis : Ruben Bemelmans en demi-finale (14h) et peut-être David Goffin en finale dimanche.
Dans les coulisses, l’amitié franco-belge est sincère. En salle de presse, le sujet Coupe Davis est éludé par les Français. La situation dans l’Hexagone est tendue. La sélection de Yannick Noah est attendue comme un gamin piaffe d’impatience la veille de Noël.
Il reste encore au Français le plus populaire les tournois de Bâle, Vienne et surtout de Paris-Bercy pour prendre des notes sur l’état de forme de ses troupes.
De nombreuses questions excitent les médias. Yannick Noah gaspillera-t-il deux places pour son double composé de Herbert et Mahut ? Si la réponse est négative, emmènera-t-il à Lille un, deux, trois ou… quatre joueurs de simple ? Le Français sait qu’il a de nombreuses options pour le match du samedi. S’il sélectionne Herbet et Mahut, il diminue ses choix pour le simple. Il ne lui resterait plus que deux places.
Yannick Noah sera le seul à décider, mais nous avons tenté de nous mettre à sa place. Avec Eric Salloit, journaliste pour RMC Sport, nous avons passé en revue les troupes françaises à 34 jours du coup d’envoi de cette finale.
J.-W. Tsonga (ATP 17) : "Il est indispensable"
Le meilleur Français à l’ATP est de retour sur le circuit cette semaine. Pompier de service lors de la demi-finale contre la Serbie, il entretient une histoire particulière avec les finales de Coupe Davis.
"À cause de son genou, il a raté la finale de Belgrade en 2010, confie Eric Salloit. En 2014, il a mis l’équipe dans l’embarras à cause d’une blessure au bras. Il n’était pas prêt à jouer. Samedi matin, le capitaine a dû changer les plans. Cette fois, il est enfin à 100 %. Il sait qu’il reçoit l’une de ses dernières chances de remporter un gros trophée."
Tsonga a vécu une année Coupe Davis compliquée. Le jeune papa n’a ni joué au Japon ni contre la Grande-Bretagne.
L. Pouille (ATP 25) : "Un fidèle, mais fragile mentalement"
Lucas Pouille traverse avec difficulté l’année de la confirmation. La France avait placé de hautes ambitions en son nouveau chouchou. Un an plus tard, il ne progresse plus. Pire, il recule au ranking. "En demi-finale, il se troue contre Lajovic. Il n’a pas marqué de points auprès de Noah. Cette fois, la finale se joue sur dur, ce qui l’avantagera. Il va se battre pour sa place. Mentalement, il avait été très fort en 2016 où il avait battu Nadal à Pékin au tie-break du set décisif. Cette année, il n’a pas sorti de grands résultats en Grand Chelem et Masters 1000. Il a même perdu ses 12 derniers tie-breaks. Noah a certainement apprécié que Pouille vienne, blessé, dans le rôle du 5e homme lors du premier tour au Japon."
R. Gasquet (ATP 18) : "Il a perdu la finale de 2014"
Il affiche la grande forme. Le Biterrois a l’âge de l’expérience. Depuis l’US Open, il tourne bien même s’il a pris un risque en refusant de défendre son titre à Anvers. Gasquet et les finales de Coupe Davis, c’est une relation délicate.
"En 2010, il était le 5e homme. Il n’a pas joué un match de la saison. En 2014, il était repris pour le double. Il se retrouve aussi à disputer le simple contre Federer. Il est le mec qui a perdu 2014. Il est animé d’un sentiment de revanche. Richard ne dira jamais qu’il va tout casser, mais il a une grande envie de prendre sa revanche. En cinquième match contre Darcis, il serait l’homme de la situation."
A. Mannarino (ATP 29) : "Aucune expérience"
Il y a quelques semaines, personne ne l’aurait cité. Ses chances de jouer la finale sont infimes, mais le Français ne manque pas d’atouts. Son classement est très bon. Ses derniers résultats plaident sa cause. "Mais, il n’a aucune expérience en Coupe Davis. En plus, il déteste jouer en France. S’il est dans les quatre, cela signifiera qu’il y a eu une avalanche de blessés."
B. Paire (ATP 39) : "Paire et Pouille sont incompatibles"
Benoît Paire est un joueur doué, mais incontrôlable. Ses coups de raquette sont moins célèbres que ses coups de gueule. "Il traîne trop de casseroles. En plus, il ne s’entend pas avec Pouille."
G. Monfils (ATP 46) : "Un coup de poker"
Son classement actuel est catastrophique et ne reflète pas son niveau. Il est l’homme le plus apte à se nourrir de l’énergie des 27.000 supporters. La pression, il raffole. Bref, il a tout pour être le joueur du titre. Mais il est blessé. Il a confirmé qu’il ne jouerait pas à Vienne. En d’autres mots, il lui restera Paris-Bercy pour frapper fort. "Gaël, c’est la grande inconnue. En finale, il a rapporté deux points à la France (Tipsarevic à Belgrade et Federer à Lille). Au niveau de l’expérience, personne n’est meilleur que lui. Mais, il part de tellement loin. S’il est en ordre physiquement, il sera précieux. Il n’a pas besoin de beaucoup de matchs pour être au top."
Les autres : Simon, Chardy et Benneteau
Dans le Top 100, on recense encore Gilles Simon qui revient bien, mais qui n’est pas dans les options. Jérémy Chardy et Julien Benneteau non plus. Seul Herbert pourrait être de la partie pour le double sauf si…