Vainqueur des Masters, Zverev veut maintenant tout faire pour être au sommet
L’Allemand a gâché la soirée de Novak Djokovic et remporté son premier très grand titre.
- Publié le 19-11-2018 à 11h12
- Mis à jour le 19-11-2018 à 11h43
L’Allemand a gâché la soirée de Novak Djokovic et remporté son premier très grand titre. Alexander Zverev est devenu dimanche, à 21 ans, le plus jeune vainqueur du Masters depuis Novak Djokovic en 2008. Ironie de la grande histoire du jeu, c’est ce même Djokovic que l’Allemand a battu (6-4, 6-3) pour réussir cet exploit.
Battu par le Serbe à Shanghai et en poule à Londres, il a su grandement élever son niveau de jeu et a encore prouvé son sang-froid dans les grandes finales. Déjà vainqueur de trois titres en Masters 1000, Zverev a encore passé un grand cap cette semaine. Il ne lui en reste plus qu’un pour confirmer qu’il est bien la relève du tennis mondial : briller en Grand Chelem.
Allongé sur le ventre au beau milieu du court après la balle de match, la tête dans les mains, le protégé d’Ivan Lendl savourait son entrée dans la cour des grands.
Le voilà devenu le premier Allemand titré dans ces Finales de l’ATP depuis Boris Becker (1988, 1992, 1995) et seulement le quatrième joueur à avoir battu Djokovic et Roger Federer dans la même semaine après Andy Murray (JO de Londres 2012), Rafael Nadal (Roland-Garros 2007 et 2008, Hambourg 2007) et David Nalbandian (Madrid 2007).
Pour réussir ce doublé d’exception et surtout battre l’homme de la saison dimanche, Zverev a servi le plomb, remué les jambes comme jamais dans les échanges et lâché tous ses coups à fond. Il a tenu la dragée haute au Djokovic en termes de vitesse de jeu et n’a pas cédé un pouce de terrain. Comme tout lui a réussi ce dimanche soir, il a même fait de l’humour une fois la victoire en poche : "Novak, on sait tous que tu peux gagner tous les matchs que tu veux, alors merci de m’avoir laissé celui-ci !"
Nole a, lui, ri jaune. "Il a bien mieux joué qu’en poule, il a mérité de gagner. De mon côté, ce n’était pas un grand jour mais si on remet le tout en perspective, ça reste une grande année, un superbe retour en force."
Connu pour sortir son meilleur tennis dans les grandes finales, il vient tout de même de se rater deux fois lors de ses deux derniers tournois. Il avait craqué physiquement à Bercy face à Karen Khachanov, épuisé de la demi-finale de la veille, et là il a livré son plus mauvais match de la semaine face à Zverev. On n’a pas revu le Djokovic bondissant de samedi, on ne l’a même pas vu se révolter.
Après 40 jeux de service sans être breaké une seule fois, il a cédé trois fois sa mise en jeu face à l’Allemand à 4-4, ce qui lui a coûté le premier set, d’entrée de deuxième manche et surtout à 1-1 juste après avoir débreaké. Le match aurait pu tourner là mais il n’a pas pu enfoncer la porte. Une performance étrange après la maestria affichée pendant le tournoi.
À son service grippé, on ajoutera un coup droit des très mauvais jours qui a fini par lui coûter beaucoup trop cher. La fougue de la jeunesse a fini par l’emporter dans un duel de générations qui forcément annonce une future passation de pouvoir. Cela sera-t-il pour 2019 ? Nul doute que Zverev va tout faire pour.
"Être au sommet"
"Ce titre représente tout… Ce n’est pas tous les jours qu’on peut avoir la chance de soulever ce trophée, de ne jouer que les meilleurs joueurs du monde. La manière dont j’ai joué, la manière dont j’ai gagné, c’est vraiment extraordinaire. Battre Roger et Novak coup sur coup ça compte énormément pour moi. Je suis incroyablement fier de ce moment. Là, tout de suite, je me moque totalement des questions sur l’avenir du jeu, si c’est moi ou pas. Mais évidemment je vais tout faire pour être au sommet. Les Grand Chelem ? Je vais commencer par savourer mes vacances."