US Open: Federer place Djokovic et Nadal parmi les favoris. Et les autres?
À la veille de l’US Open, le Suisse se réjouit du retour en forme de ses rivaux et place Djokovic et Nadal parmi les favoris.
- Publié le 23-08-2018 à 15h22
- Mis à jour le 24-08-2018 à 10h37
À la veille de l’US Open, le Suisse se réjouit du retour en forme de ses rivaux et place Djokovic e t Nadal parmi les favoris. Vendredi, en soirée, le tirage au sort plantera le décor de la dernière levée du Grand Chelem de la saison. Habituellement, l’US Open sort des rangs par sa taille démesurée, son bruit assourdissant et sa chaleur humide. L’US Open est traditionnellement un Major ouvert qui offre des apothéoses surprenantes.
Cette année, Flushing Meadows hébergera dans son tableau sept joueurs qui ont déjà soulevé le trophée : Rafael Nadal, Stan Wawrinka, Novak Djokovic, Marin Cilic, Andy Murray, Juan Martin Del Potro et Roger Federer. À l’exception de l’hégémonie de Fedex entre 2004 et 2008, personne n’a réussi à reconduire son titre.
Le cru 2018 s’inscrit dans cette même veine. Un favori se détache timidement : Novak Djokovic. "Je crois que la dernière partie de la saison sera très excitante , confiait Roger Federer. C’est super de revoir Novak à haut niveau, Milos (Raonic) a joué du bon tennis. Stan (Wawrinka) me semble à nouveau solide, pareil pour Nishikori. Ce sont des gars qui ont dû s’arrêter pendant neuf mois environ. On va s’éclater. "
Il y a un an, le tirage au sort se déroulait dans une ambiance de veillée funèbre à cause d’une hécatombe de forfaits. Il manquait les cinq joueurs qui figuraient dans le Top 5 en janvier 2017 : Murray, Djokovic, Raonic, Wawrinka et Nishikori. Tous étaient blessés, presque tous jusqu’à la fin de saison. Nadal avait fait le job pour sauvegarder l’intérêt de cet US Open très étrange. Cette année, seul Tsonga a déclaré forfait.
Un an plus tard, le décor est fort différent. "Nadal et Djokovic font partie des favoris, à mon avis […] Moi, j’ai besoin de comprendre mon jeu et m’habituer à des balles différentes. Ce sont des aspects sur lesquels travailler. Il me faudra beaucoup d’énergie pour espérer accomplir quelque chose de spécial à l’US Open après dix ans. Ça va être intéressant" , précisait Roger Federer.
Djokovic, un favori à taille humaine
Placer Novak Djokovic comme favori de cet US Open aurait fait rire tous les journalistes présents à la salle d’interview principale de Roland Garros après la défaite du Serbe contre l’inconnu Cecchinato. Pourtant, moins de trois mois plus tard, Nole figure légitimement parmi les favoris de l’ US . Il lui aura suffi de remporter Wimbledon et le Masters 1000 de Cincinnati pour réveiller le champion qui sommeillait en lui depuis plus de deux ans.
Son retour ne s’est pas opéré en un claquement de doigts. Il est revenu sur la pointe des pieds en multipliant les claques. Celle de Roland-Garros l’avait touché en plein cœur. Malgré un jeu plus affirmé, il était tombé face à Cecchinato au terme d’un match qui était plus qu’à sa portée. Il s’interrogeait alors sur son envie de poursuivre. Devait-il continuer à prendre des baffes et gâcher son aura ? Djokovic a choisi de poursuivre sa route sur le circuit en se rappelant que Federer et Nadal étaient passés par ce même désert sportif avant de remporter à nouveau de grandes finales.
Faut-il comparer les Federer et Nadal de janvier 2017 au Djokovic d’août 2018 ? Son été a répondu à la question. Personne ne remporte un Major et un Masters 1000 par hasard. Djoko est bien de retour avec une dimension plus humaine… comme Federer et Nadal. Il n’est pas indestructible, mais il faudra être costaud pour le battre. "C’était un long voyage , a déclaré Djokovic. J’ai appris à être patient dans ce processus."
Il a retrouvé sa paix intérieure, celle qui lui donne suffisamment de confiance lors des moments-clefs d’une rencontre. Le perfectionniste est de retour. Il peut à nouveau replacer ses ambitions au plus haut sans oublier que le risque de rechute fait partie de l’équation sportive. Djokovic profite d’un statut assez protégé vu qu’il sera tête de série no 6 ce qui lui évite des duels de titans avant les quarts de finale.
Rafael Nadal, toujours là et bien là
Rafael Nadal laisse avec plaisir le statut de favori au revenant Novak Djokovic. L’Espagnol sait que le ciment new-yorkais n’est pas sa tasse de thé. Il sait aussi que la fin de saison n’offre pas les conditions idéales pour exprimer au mieux l’étendue de son potentiel. Il se met volontiers en retrait. Pourtant, s’il parvient à reconduire son titre, il pourrait frapper un grand coup dans la lutte pour la première place mondiale. Il garderait Federer à bonne distance. Rafa a sélectionné ses apparitions sur les terrains cet été afin de s’économiser pour les trois derniers mois de la saison. Depuis Roland-Garros, il a perdu 10-8 au 5e set de la demi-finale à Wimbledon contre Djokovic avant de gagner le Masters 1000 de Toronto. On a connu des étés plus pourris ! Mentalement et physiquement, il est en pleine possession de ses moyens.
Roger Federer, u n ton en dessous, mais…
Federer s’est loupé durant sa saison fétiche sur gazon. Avec un titre (Stuttgart), une finale (Halle) et un quart de finale (Wimbledon), il n’a pas atteint ses objectifs. Sa longue trêve entre mars et juin ne l’a pas aidé à recharger les batteries comme en 2017. Cet été, son dos l’a éloigné des courts jusqu’à Cincinnati où il n’a pas eu le dernier mot en finale contre Djokovic. Il y a même été anormalement passif. Ces quelques revers ont enrhumé la mécanique suisse qui a perdu quelques doses de confiance. Il ne se sent plus intouchable. La bête est blessée, mais Fedex connaît chaque parcelle à Flushing Meadows. Vainqueur à cinq reprises, il n’a plus soulevé le trophée depuis… 2008 !
Del Potro et Cilic: i ls connaissent le chemin
Avec Stan Wawrinka, Juan Martin Del Potro et Marin Cilic ont été les deux papys qui ont le plus bousculé le Big Four . L’Argentin a remporté un titre en Grand Chelem en pleine domination de Fedal alors que le Croate avait profité d’une année creuse en 2014 pour vivre son rêve américain. Tous deux ont remporté un seul titre du Grand Chelem. C’était à New York. Ils ont pris de la bouteille depuis le temps. Grands serveurs, ils sont épargnés par les blessures et en pleine possession de leur jeu. Del Potro a vécu un été honorable avec des défaites contre Nadal, Fognini et Goffin. Cilic a poussé Nadal et Djokovic au 3e set à Toronto et Cincinnati. Ils sont capables d’un grand coup d’éclat à condition que le tirage ne leur mette pas des cailloux trop lourds lors des premiers tours.
Kevin Anderson: t out est réuni pour lui
Kevin Anderson, c’était cette exception sud-africaine, doté d’un gros service, sans plus. Aujourd’hui, Kevin Anderson, c’est une réelle menace sur le circuit. Capable de perdre au premier tour à l’Open d’Australie, il a surtout disputé deux des quatre dernières finales en Grand Chelem. L’US Open l’avait révélé aux yeux du grand public. Jusque-là, il n’avait jamais passé les quarts d’un Major . La surface à Flushing Meadows colle à son jeu. "J’ai grandi sur des terrains durs. Je m’y sens à l’aise. L’US Open a été la preuve que j’avais un jeu capable de belles choses. J’ai eu le sentiment de faire un excellent travail cette année en atteignant les objectifs que je voulais atteindre et en respectant ce qui fonctionnait pour moi. Je suis constamment en train d’apprendre et d’aller de l’avant. J’ai le jeu pour rivaliser avec les meilleurs. Pendant quelques années, l’US Open fut mon Grand Chelem le moins réussi. Je n’avais jamais dépassé le troisième tour. Je suis excité de revenir sur le terrain de ma première finale en Grand Chelem."
Zverev et Dimitrov: u n jour, ce sera leur heure
Grigor Dimitrov et Alexander Zverev n’ont pas le même âge, mais ils incarnent les deux joueurs les plus aptes à succéder au Big Four sur une saison complète. Ils sont solides, puissants et talentueux. Ils ont déjà battu tout le monde et remporté des Masters 1000. Mais, en Grand Chelem, ils se crispent au point de devenir fantomatiques comme Dimitrov à Roland-Garros. En 32 participations, le Bulgare n’a jamais disputé une finale en Grand Chelem. Quant à Zverev, son cas est différent car il n’a que 21 ans. Vu tout ce qu’il a montré sur le circuit, il est déjà attendu au sommet sur tous les tournois. En 13 Grands Chelems, il n’a jamais vu une demi-finale. Le jour où leur puzzle se mettra dans le bon ordre sur une quinzaine, ils remporteront leur premier Major , qui sera le début d’une série.