US Open: Anderson a-t-il une chance contre Nadal?
Le premier Sud-Africain en finale d’un Grand Chelem depuis Kevin Curren en 1984 semble voué à l’échec face à Nadal mais il y a forcément une lueur d’espoir.
- Publié le 10-09-2017 à 11h13
- Mis à jour le 10-09-2017 à 15h47
Le premier Sud-Africain en finale d’un Grand Chelem depuis Kevin Curren en 1984 semble voué à l’échec face à Nadal mais il y a forcément une lueur d’espoir. La fameuse imprévisibilité du sport. Et l’état de grâce. Voilà tout ce qui peut faire espérer Kevin Anderson. La logique dit que le Sud Africain ne peut pas espérer remporter dimanche son premier titre du Grand Chelem, mais Kevin Anderson est sorti d’une partie du tableau placée sous le signe de la surprise alors qui sait…
Le joueur le moins bien classé (32e) à avoir joué la finale de l’US Open depuis la création du classement actuel en 1973, a tout de même des armes à faire valoir. Et en fait, il a le style de jeu qui va naturellement mettre Nadal sous pression. Ce géant très sympathique de 2,03m ne fera pas dans la dentelle : il enclenchera le mode massue du premier au dernier point. Capable de très bien se déplacer malgré sa taille, il peut matraquer aussi bien en coup droit qu’en revers sans oublier évidemment sa qualité de service.
Face à Pablo Carreno Busta en demi-finales, il a encore démontré qu’il pouvait avoir la patience pour les mano a mano contre des experts de la défense. Et surtout il a encore étalé les progrès effectués depuis trois ans sur le plan mental. Habitué des nerfs qui flanchent, Anderson a repris le contrôle depuis qu’il a commencé à travailler avec une psychologue de la performance sportive, Alexis Castorri, qui avait déjà aidé Andy Murray. Sa seule chance face à "Rafa" tiendra donc en un seul mot : l’agression. Il va devoir prier pour être dans un très bon jour avec de faire pleuvoir coups gagnants et aces. Il va devoir croiser les doigts pour un jeu de jambes de feu afin de tenir le lift adverse. Et il va devoir convoquer tout son sang-froid pour qu’à la première brèche - si tant est que Nadal en ouvre une ! - il soit capable de démolir le mur.
Il a le jeu pour coller le dos de Nadal au mur mais ça va demander la partition parfaite. Pour une première finale en Grand Chelem avec la pression qui va avec, cela peut sembler trop. À moins que la position de l’outsider que personne n’attendait prenne le dessus. Le dernier joueur de son pays à avoir disputé une finale d’un Majeur l’avait par ailleurs perdu, il s’agissait de Kevin Curren à Melbourne en 1984 face à Mats Wilander.
Un autre Kevin aura-t-il une destinée différente ? Anderson est revenu de deux ans de galère avec graves blessures à une épaule, une cheville et une hanche alors quelque part il n’a plus rien à prouver à personne. Sa place en finale à 31 ans est inespérée. Sa victoire tiendrait du miracle. Mais il paraît qu’en sport rien n’est impossible.
"Ce qui m’importe c’est d’être heureux"
L’Espagnol avait senti dès l’Open de L’Australie qu’il retrouvait peu à peu son niveau. Il espère ajouter ce dimanche un 16e Grand Chelem à son incroyable palmarès
Rafa refuse que le succès de sa saison soit seulement marqué par les titres remportés : il a retrouvé la santé et le plaisir d’être compétitif et il jure que ça reste sa plus grande victoire de 2017.
On vous imagine satisfait d’être le dernier encore en lice parmi les favoris après, en plus, un match de grande qualité ?
"J’ai bien joué, mais j’ai aussi bien joué quasiment toute la saison donc je pouvais encore le faire. C’était assez moyen en début de tournoi mais je trouve que j’ai joué de mieux en mieux au fil des matches. Donc je me suis levé en me disant : "ok, aujourd’hui va falloir assurer et vraiment bien jouer. Il faut sortir ton meilleur match du tournoi face au plus fort rival croisé jusque-là. Cela ne marche pas à tous les coups mais cette fois, si (sourire) ."
Comment expliquez-vous que vous ayez réussi à retrouver un tel niveau de jeu cette année malgré toutes ces blessures ?
"J’ai senti dès l’Australie que je jouais bien mais encore me fallait-il le faire en compétition. Il faut gagner des matches. Si tu t’entraînes correctement, te sens bien alors oui tu as plus de chances de gagner mais c’est seulement 20 ou 30 % du problème, tout le reste ça part de la confiance. C’est elle qui fait que tu cesses de cogiter sur le court, que tout devient automatique et surtout dans les moments importants. Et la confiance ne revient que lorsque tu as enchaîné les victoires. Mon début de saison a été très positif mais ma tournée sur terre battue était incroyable alors j’arrive quand même ici en confiance et ça m’aide à rester calme. Dimanche, je joue sans doute le match le plus important de ma fin de saison alors je vais faire de mon mieux pour jouer mon meilleur tennis."
Après le cauchemar de la saison passée, que signifierait un titre ici pour vous ?
"Plus que de gagner des titres du Grand Chelem, ce qui m’importe c’est d’être heureux. Si je suis en bonne santé, si je sens que je suis compétitif pendant la majeure partie de la saison alors je suis heureux. C’est ce qui est arrivé cette année : je suis ravi d’avoir gagné Monte-Carlo, Barcelone, Madrid et Roland-Garros et je suis ravi d’être en finale de l’US Open. Évidemment gagner ou perdre fait une grande différence mais je suis déjà satisfait de tout ce qui m’est arrivé et d’avoir encore une chance de me battre pour un titre ici face à un rival qui s’annonce très difficile."