Service, volée, force mentale... Le jeu de Goffin passé au crible

Son service: un énorme progrès

Les candidats potentiels à un titre du Grand Chelem doivent absolument s’appuyer sur un service efficace. Avant 2017, David Goffin galérait à cause de son service. Il devait batailler sur tous les échanges pour remporter des points. Un bon service est l’assurance de points gagnés gratuitement. Durant l’hiver dernier, il a travaillé le bas de son corps afin de rendre ses jambes plus souples. Le geste technique du service était déjà maîtrisé. Depuis quelques années, il a prouvé qu’il était l’un des meilleurs retourneurs du circuit. Il lit à la perfection les trajectoires.

Force mentale: une force tranquille

David Goffin est un joueur impassible. S’il laisse échapper de temps en temps des grimaces après un point perdu, il reste stoïque la plupart du temps. Un calme à la manière de Federer. Il bosse l’aspect mental depuis qu’il a 16 ans avec Fabrice De Zanet. David a franchi de nombreux caps dans sa carrière. Depuis 2012, il a plus ou moins facilement digéré ses nouveaux statuts successifs. À chaque poussée dans le ranking, il sortait de sa zone de confort. Il s’est bâti assez vite. Il est également revenu plus fort de ses blessures. Son côté impassible donne le sentiment qu’il est nonchalant. Pas du tout ! Il s’enferme juste dans sa bulle durant ses matchs. Il n’est pas pour autant une machine.

En fond de court: "Léger dans son déplacement"

David Goffin a acquis une belle réputation derrière sa ligne de fond. Il possède l’un des plus beaux et précis jeux de jambe du circuit. Son sens du placement est inné. Il est grand et léger. Quand il court, il dégage une impression de légèreté. Sa puissance physique et son positionnement lui permettant de monter en puissance au fil des sets. David, c’est un métronome. Il a tout intérêt à faire durer les échanges car il est plus intelligent que la moyenne dans la construction des points. Ainsi, il fait preuve de créativité pour surprendre ses adversaires et dégainer le coup fatal.

Son physique: un petit fin avec une coordination remarquable

David Goffin n’a pas le physique d’un Rafael Nadal ou d’un Jo-Wilfried Tsonga. Il n’a pas non plus la taille d’un Ivo Karlovic ni d’un Jack Sock. David Goffin est relativement petit et très fin. En 2017, un joueur d’un mètre 80 est considéré comme petit. Un joueur qui pèse 70 kilos est fin. Thierry Van Cleemput a basé tout son travail sur les caractéristiques physiques de son protégé, c’est-à-dire sa taille, son poids et sa force musculaire. Son jeu est puissant et endurant. David se démarque surtout des autres par une coordination remarquable. Son rapport poids-force est exceptionnel. Sur un plan physique, il est encore en pleine évolution.

Sa volée: un coup qui disparaît

David Goffin s’inscrit dans la lignée des autres joueurs. La volée ne figure pas dans ses priorités. Elle ne sert qu’à conclure un point. David ne se rue pas au filet. Il doit encore apprendre à monter à contretemps pour créer un déséquilibre dans l’échange. Comme son jeu de fond de court est performant et créatif, il n’a pas forcément d’intérêt à écourter l’échange en prenant le risque d’aller à la volée.

Son revers: un maître en revers

David Goffin est un maître en la matière. Il ne réfléchit pas quand il en use et abuse. Son revers est naturel et dégage une impression de facilité. David n’est jamais aussi fort que lorsqu’il tente un revers long de ligne. Avec sa science du placement et son jeu de jambes, il est souvent bien mis pour prendre des risques sur son revers.

Son coup droit: le coup qui a le plus progressé

David Goffin a un coup droit de grande classe. Il ne dégage pas la puissance d’un Juan Martin Del Potro, ni celle d’un Jo-Wilfried Tsonga, mais son coup droit est particulier. David est capable de varier son jeu et de jouer son coup droit. Il ne tapera jamais 10 coups droits croisés face à un Tsonga car il a cette intelligence de jeu qui lui fait occuper l’ensemble du court. Son coup droit n’est pas aussi naturel que son revers, mais il lui offre de nombreux points. Ces dernières années, c’est l’un de ses coups qui a le plus progressé.

Infirmerie: un genou capricieux

David Goffin a besoin d’être fit à 100 % pour lâcher ses coups. Il fait tout ce qu’il faut au niveau préventif. Son hygiène de vie est irréprochable. Globalement, il n’a jamais traversé de grosses périodes de convalescence. Il a souffert du poignet ou des abdos par le passé. En 2017, une maudite glissade lui a gâché l’une des plus belles saisons de sa carrière. De Roland-Garros jusqu’à Shenzhen, il n’a pu être à 100 % sans infiltration. Ce satané genou lui joue encore des tours aujourd’hui. Sa saison a été longue. Seule certitude, il est entre de bonnes mains. Avec le docteur Maurice Joris, il recevra les meilleurs soins possibles et sera à 100 % vendredi en fin d’après-midi pour jouer. N’oubliez pas qu’il jouait les demi-finales au Palais 12 sous infiltration, ce qui ne l’a pas empêché de briller contre Kyrgios.