Roland Garros: 4 reines venues des 4 coins d'Europe
Halep, Muguruza, Wozniacki et Svitolina ont de fortes chances de succéder à Ostapenko.
- Publié le 25-05-2018 à 17h32
Halep, Muguruza, Wozniacki et Svitolina ont de fortes chances de succéder à Ostapenko. Décemment, Serena Williams n’a pas sa place dans la catégorie des favorites. Son immense carrière ne l’aidera pas à frapper dans la balle à Paris. Son absence parmi les têtes de série effraie les véritables favorites qui préfèrent éviter l’Américaine aux premiers tours.
Pour d’autres raisons, une autre joueuse ne se hisse pas dans les prétendantes légitimes. La Lettonne de 20 ans Jelena Ostapenko traverse assez timidement l’année 2018. La tenante du titre à Roland-Garros n’était pas favorite il y a 12 mois, ce qui ne l’a pas empêchée de ravir le plus beau trophée du circuit. L’effet de surprise est retombé. À l’exception de sa finale sur la surface dure de Miami, elle a surtout déçu lors de ses 11 tournois en 2018. Elle n’a remporté que 13 matches ! La Lettone aura fort à faire si elle veut maintenir sa place dans le Top 10 mondial.
Si la France rêve d’une incroyable odyssée de Caroline Garcia ou de Kristina Maldenovic, elle ne devrait pas encore célébrer de titre français dans quinze jours. Mary Pierce peut encore attendre.
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Simona Halep : un verrou à faire sauter
Simona Halep affiche les plus belles stats. Elle n’est pas n°1 mondiale pour rien. En 2018, elle n’a remporté qu’un seul titre (Shenzhen), mais elle a fait preuve d’une énorme régularité. Elle a déjà levé les bras au ciel à 29 reprises. Si on se souvient qu’elle avait achevé la finale de l’Open d’Australie à l’hôpital, on n’oublie pas non plus qu’elle est montée en puissance sur la terre battue. Son faux pas au deuxième tour à Stuttgart a été corrigé avec un quart de finale à Madrid contre Pliskova et une finale à Rome face à Svitolina.
Elle fait partie de ces n°1 mondiales qui n’ont jamais connu l’ivresse d’un titre en Grand Chelem. La Roumaine a déjà calé à deux reprises à Roland et une à Melbourne.
Un petit complexe est né. Pourtant, son jeu possède toutes les armes pour s’illustrer à la Porte d’Auteuil. La preuve ? Ses 7 titres sur terre battue. Son expérience parle pour elle.
Garbiñe Muguruza : terrienne complète
À 24 ans, Muguruza connaît le chemin qui mène à un titre du Grand Chelem. Elle a remporté Roland-Garros en 2016 et Wimbledon en 2017. Elle s’inscrit dans la tradition des Espagnoles qui se sentent chez elles sur la terre battue de la Porte d’Auteuil. Muguruza présente l’atout de proposer un jeu efficace sur toutes les surfaces sans renier ses qualités de terrienne. Derrière son titre de 2016, la protégée de Sam Sumyk a aussi deux quarts de finale à son actif sur la terre battue parisienne. Un bilan d’autant plus honorable qu’elle n’a que 5 participations à son actif. La 3e mondiale a trouvé ses repères à Paris.
Sa préparation a été catastrophique avec deux défaites d’entrée à Stuttgart et à Rome ainsi qu’un timide huitième de finale à Madrid. Elle ne respire pas la grande confiance, mais la native de Barcelone remet souvent les pendules à son heure lors des Grands Chelems. En mars, elle avait mis un terme à sa collaboration avec Conchita Martinez.
Dans The Guardian, elle confiait récemment. "Je suis une joueuse de tennis, et c’est ma priorité, dit-elle. J’aime la mode, mais je ne voudrais jamais être un modèle. Je fais des sacrifices, mais j’ai une vie très heureuse."
Avec un trophée de plus, elle serait encore plus heureuse.
Caroline Wozniacki : la pression a disparu
Éphémère n°1 mondiale à l’âge de 20 ans, Caroline Wozniacki a mis 7 ans pour retrouver le sommet à la suite d’une victoire éclatante au Masters. Plus mature, elle a signé un joli coup deux mois plus tard en complétant la seule ligne qui nourrissait toutes ses frustrations. La Danoise a remporté l’Open d’Australie. Certains avaient craint une disparition totale de Wozniacki avant son réveil fracassant en 2017 où elle a remporté plus de 60 victoires.
Ce doublé Masters-Open d’Australie a relancé complètement la carrière de cette joueuse dont le père avait annoncé en 2016 qu’elle envisageait d’arrêter les frais. Après un début d’année en fanfare, l’orchestre s’est tu. Sur terre battue, elle n’a jamais franchi un quart de finale. Parmentier, Bertens et Kontaveit ont trouvé les clefs pour la battre à Istanbul, Madrid et Rome. La terre battue parisienne ne lui a toujours pas souri. Elle n’a jamais fait mieux que deux quarts de finale (2010, 2017) en onze participations.
Elina Svitolina fait peur aux grandes
L’Ukrainienne n’a jamais dépassé un quart de finale en Grand Chelem. Elle n’a jamais figuré dans le Top 2 mondial. Elina Svitolina possède pourtant le profil idéal pour succéder à Jelena Ostapenko. Malgré son jeune âge, la jeune femme de 23 ans possède une grande expérience. Elle s’est déjà invitée parmi le Top 10 depuis des années. Svito est capable de tout. Titrée à Brisbane, Dubaï et Rome, l’Ukrainienne a déjà conquis 26 victoires en 9 tournois. Discrète à Stuttgart et à Madrid, elle a explosé à Rome en battant Martic, Kasatkina, Kerber, Kontaveit et Halep.
Avec 12 titres en 14 finales, Svitolina gère la pression des grands rendez-vous. "Je me souviens toujours de la finale que j’ai perdue à Wimbledon avec Bouchard lors de notre période junior, c’était très dur pour moi. Je voulais gagner ce match, mais je l’ai perdu 6-2 et 6-1. À partir de ce moment je me suis dit que je ne repartirai plus jamais. J’étais très stressée et effrayée. Je n’étais pas capable de mettre deux balles sur le terrain."
Elle s’est placée en haut de l’affiche avant sa venue à Paris. "Cette année, Roland-Garros sera différent du précédent. En 2017, je suis arrivée au Grand Chelem comme l’une des favorites. Cette année n’est pas différente, je le sais, mais j’ai déjà assimilé que je suis l’une des favorites. J’ai eu quelques tournois du Grand Chelem où j’ai été proche. Un Grand Chelem est un Grand Chelem. Vous devez être complètement préparée physiquement et mentalement."