RG 2018 vu par Steve Darcis: "Pour prendre un point à Nadal, il faut se lever deux jours plus tôt"
Revivez Roland-Garros 2018 à travers le regard de Steve Darcis.
- Publié le 11-06-2018 à 08h17
- Mis à jour le 11-06-2018 à 08h18
Revivez Roland-Garros 2018 à travers le regard de Steve Darcis.
1. Nadal surmotivé
"Je l’ai trouvé surmotivé cette année. Il a vite compris qu’il avait encore une chance de l’emporter et de soulever un onzième trophée. Il a été très impressionnant. Ses qualités défensives sont extraordinaires. Pour faire un point contre lui, il faut se lever deux jours plus tôt. À Roland, personne ne peut le battre."
2. Aucun tableau n’aurait été difficile pour lui
"Beaucoup ont dit qu’il avait bénéficié d’un tirage facile. Il n’est jamais facile de jouer un Grand Chelem. Pour revenir à Nadal, je ne pense pas qu’il existe un tableau difficile pour lui à Paris. Tous les tableaux sont beaux pour Rafa. Sortir Nadal sur terre battue au meilleur des cinq sets est un défi ultime. Il était impossible de sortir un ou deux noms de joueurs capables de le surprendre cette année. Il ne faut pas oublier que Roger Federer et Andy Murray n’étaient pas là."
3. À 32 ans, il est au top physiquement
"Le circuit use. Si tu arrives à 32 ans sans être blessé, tu peux vivre tes plus belles années. Il devient le meilleur."
4. Il a fait évoluer son jeu
"Rafa a clairement fait évoluer son jeu. Il n’aurait jamais remporté les quatre levées du Grand Chelem. Il a vaincu à deux reprises sur le gazon de Wimbledon. Il sert mieux qu’avant. Ces dernières années, il s’est aussi adapté à la situation. Dès qu’il ressent un bobo, il n’a pas peur de modifier son programme. Vu son classement, il peut se permettre de faire l’impasse sur un tournoi. Il fait une petite pause et il repart."
5. Un beau Roland-Garros
"Il a d’abord été un peu dur à suivre pour moi car je m’étais entraîné à fond pour y être. J’avais dû renoncer la mort dans l’âme. Je l’ai néanmoins regardé de l’extérieur. Nous avons assisté à un beau Roland avec de belles surprises. Je me réjouis de revenir car, chaque semaine, on voit des surprises. Quand un grand nom tombe, c’est tout un pan de tableau qui s’ouvre. Il reste de la place pour des coups d’éclats."
6. Cecchinato, le nom à sortir
"Le roi des surprises vient d’Italie : Marco Cecchinato. Il est assurément l’homme qui, derrière Rafael Nadal, a marqué ce Roland-Garros 2018. Il a montré au monde entier qu’il peut développer un niveau de jeu exceptionnel. Personne ne l’attendait. Même lui, il ne s’attendait pas à un tel parcours. Il avait frôlé l’élimination au premier tour contre Copil. Il a finalement accédé aux demi-finales face à Dominic Thiem en battant de gros bras comme Carreno Busta, Goffin et Djokovic. Je n’oublie pas non plus le parcours de l’Argentin Diego Schwartzman. On le savait doué, mais il l’a montré dans un grand tournoi."
7. Le conte de fée Trungelliti
"Son parcours était marrant voire hallucinant. Il illustre aussi une autre réalité. Beaucoup de joueurs montent sur le terrain en étant blessés. Avec l’introduction de la nouvelle règle - 50 % de prize-money du premier tour pour le l ucky loser et 50 % pour le blessé -, on remarque que certains préféraient prendre des risques pour toucher le prize-money. Depuis que je joue, je n’avais jamais vu huit l ucky losers. Cela prouve que la nouvelle règle est bonne même si ce nombre est inquiétant."
8. Les Belges ? Un bilan positif
"Je reste mitigé sur le cru 2018 des Belges à Paris. Que David Goffin soit sorti de cette manière est évidemment décevant. Elise Mertens n’a rien à se reprocher. Elle est tombée face à la future lauréate du tournoi. Yanina Wickmayer était venue à Paris sans avoir eu un entraînement spécifique sur la terre battue. Alison Van Uytvanck et Kirsten Flipkens ont sorti les matches attendus. Quant à Ruben Bemelmans, il devait être déçu. Quand tu es lucky loser et qu’on te propose un Indien au premier tour avant de défier un mec moins bien classé que toi au deuxième, tu as la chance de ta carrière. Il a clairement obtenu le plus beau tableau dont un joueur puisse rêver en Grand Chelem. Au final, il ne faut pas minimiser le bonheur pour la Belgique d’avoir eu deux Belges en huitièmes de finale."
9. Halep le mérite tellement
"Elle a mis le temps mais elle l’a fait. Elle a livré un tournoi exceptionnel jusqu’à son dernier point de la balle de match. L’an passé, Simona Halep aurait déjà pu remporter ce premier titre en Grand Chelem mais elle avait laissé passer l’occasion. Cette année, elle est revenue avec une plus grande expérience de ces moments. Elle a pris de la bouteille. Physiquement, elle était la meilleure sur terre battue. Elle maîtrise le mieux les glissades."