Rafael Nadal veut rester le roi de la terre: "A moi de hausser encore un peu le niveau"
L’Espagnol a marché sur Del Potro et défiera Dominic Thiem pour le titre.
- Publié le 08-06-2018 à 21h51
L’Espagnol a marché sur Del Potro et défiera Dominic Thiem pour le titre.
Le match a duré un set. Le temps pour Juan Martin Del Potro de rater sept balles de break et de voir Rafael Nadal convertir, lui, sa première opportunité. La messe était dite. Avec le premier set en poche, l’Espagnol prit confiance et s’envola vers une victoire facile (6-4, 6-1, 6-2). "Cette manche initiale était la clé du match et j’ai un peu manqué de chance même s’il a bien servi sur les balles de break. Si je gagne ce set ça aurait été peut-être un match différent. Après l’intensité est devenue beaucoup trop haute pour moi. Quand on ne saisit pas ses chances face au n°1 mondial, voilà ce qui arrive" confiait, philosophe, le géant argentin.
Et dire que Nadal n’a même pas dû passer la surmultipliée. Le décuple vainqueur des lieux a touché toutes les bonnes zones et n’a cessé de faire courir un rival dont l’énorme coup droit s’est effrité au fil des courses. "Mes deux derniers sets ont été très bons. J’ai bien géré tactiquement et mentalement" confiait, soulagé, le Majorquin.
Grâce à cette nouvelle démonstration, Nadal est devenu le deuxième joueur de l’ère Open à se qualifier pour une onzième finale dans le même tournoi du Grand Chelem, après Roger Federer (11 finales à Wimbledon). Qu’elles sont loin les six finales de Bjorn Borg à Paris dans les années 70-80 ! "Je ne veux pas paraître arrogant, car je ne le suis pas. Mais même en restant humble, il faut savoir donner de la valeur à ce que vous réalisez. Ce serait encore plus arrogant de dire que tout ça est normal. Je sais combien j’étais mal à Acapulco en février dernier, combien j’ai dû travailler pour revenir de cette blessure. Alors, oui, je savoure cette nouvelle finale encore plus que les autres, surtout à ce stade de ma carrière…" C’est évident : il va falloir un énorme exploit de Dominic Thiem, dimanche, pour empêcher Nadal de s’offrir sa undecima. Même si les observateurs avisés ont remarqué la présence de straps aux poignets de l’Espagnol malgré l’absence de grande humidité.
En vérité, peu de joueurs actuels savent gérer leur forme et leur stratégie comme Rafael Nadal qui arrive sur un court avec tous les plans de jeu du monde, toutes les options et une détermination imparable. "J’aurai beaucoup de matches dans les jambes en arrivant à cette finale. C’est bien. À moi de tout donner et de hausser encore un peu le niveau même, car je sais combien mon rival sera dangereux. Thiem est fort physiquement, puissant et sur cette surface il est très régulier et redoutable."
Mais Rafa sera le grand favori. Malgré la défaite de Madrid, malgré la finale compliquée de Rome, malgré les petits passages à vide ici et là durant la quinzaine, malgré la frayeur face Schwarzman, malgré un mauvais début de match face à Del Potro, il semble plus fort que jamais ! Il connaît par cœur les partitions de Roland-Garros. Il a l’expérience et la maîtrise. Et il est motivé comme au premier jour. C’est sa force. Il veut rester le roi de l’ocre et s’offrir son dix-septième Grand Chelem de sa carrière.