Pouille se confie sur son association avec Mauresmo: "Si la Coupe Davis avait gardé le même format, je ne lui aurais pas demandé"
Lucas Pouille se confie sur les raisons de son association avec l’ex-numéro 1 mondiale.
- Publié le 13-12-2018 à 19h38
- Mis à jour le 14-12-2018 à 08h23
Lucas Pouille se confie sur les raisons de son association avec l’ex-numéro 1 mondiale.
C’est parti pour au moins 30 semaines, vu le contrat qui les lie. La paire Mauresmo-Pouille a commencé à s’apprivoiser à Paris avant de s’envoler vers Dubaï où réside le 32e mondial. Et puis se sont l'Hopman Cup, Sydney et l'Open d'Australie qu’ils auront dans le viseur. Le capitanat de Coupe Davis désormais vacant, suite au retrait de Mauresmo, devrait, lui, être repris par Sébastien Grosjean.
En attendant, Lucas Pouille nous a livré ses impressions sur ce nouveau virage dans sa carrière. Entretien.
Pouvez-vous nous raconter la genèse de ce choix ?
"Cela s’est fait très rapidement. Au lendemain de la défaite en finale de Coupe Davis (Ndlr : Contre la Croatie en novembre dernier), j’ai pris contact avec Amélie pour lui proposer ce projet. Et tout s’est enchaîné très rapidement !"
Mais l’idée ne date pas d’il y a quelques semaines ?
"J’y avais déjà pensé il y a deux ans, mais ça ne pouvait pas se mettre en place. Après Bercy et la fin de ma collaboration avec mon coach Manu Planque, j’y ai repensé. Si la Coupe Davis avait gardé le même format, je n’aurais pas tenté le coup. Mais vu que Bruguera va coacher l’Espagne et Tsonga simultanément, cela me paraissait possible également en France."
La décision de quitter votre mentor a dû se révéler difficile à prendre.
"Il me fallait passer à autre chose et ce fut une décision difficile à prendre, en effet. Mon ancien coach (Ndlr : désormais au chevet du jeune Corentin Moutet) m’a énormément apporté pendant six ans, j’ai vécu de beaux moments avec lui mais il était temps pour moi de lancer une nouvelle dynamique."
Mauresmo se révéla comme une évidence ou envisagiez-vous d’autres candidats ?
"Il y a eu d’autres pistes sur lesquelles je préfère ne pas m’étendre, mais elle était privilégiée. Je la respecte énormément pour ce qu’elle a réalisé aussi bien comme joueuse que comme entraîneur. En Fed Cup où elle s’est révélée très précieuse ou encore auprès d’Andy Murray qu’elle a formidablement encadré. Vu son palmarès, elle est au même niveau que Noah."
Avez-vous pris conseil auprès d’Andy Murray avant de vous lancer ?
"Je m’étais entraîné avec Andy Murray à l’époque où Amélie l’épaulait et j’ai pu observer l’excellent boulot qu’ils ont fait ensemble. Mais je n’ai pas pris de contact avec lui, cela ne m’était pas nécessaire."
Au quotidien, cela change quoi d’être coaché par une femme ?
"Il n’y a pas de différences au quotidien. Quand on évolue au haut- niveau, la question du genre n’est pas pertinente. Que cela soit chez les hommes ou les femmes, on suit les mêmes logiques liées aux particularités d’un sportif professionnel."
Il n’y a donc aucune incidence sur les aspects pratiques, comme la proximité ?
"Sur les aspects pratiques, cela ne change absolument rien d’être entraîné par une femme ou par un homme. Par exemple, elle ne sera pas dans le vestiaire, mais les coaches masculins n’y sont pas non plus, cela n’a pas d’incidence au niveau de la proximité."
Derrière ce choix, il y aussi l’envie de secouer une certaine forme de machisme dans le monde du sport ?
"Je dois vous avouer que c’est un choix purement personnel. Egoïste, je dirais même (rires). Il n’y a pas de volonté de lancer un signal au sein de la planète tennis. Je pense qu’elle peut m’apporter ce qu’il faut pour repartir du bon pied cette saison."
Que retenez-vous de ces premiers jours d’entraînement ?
"Que Manu Planque et Amélie Mauresmo sont deux personnalités totalement différentes. Déjà rien qu’en comparant leur discours, cela se fait ressentir. Là, pour l’instant, on apprend encore à se connaître mais je perçois de nombreuses variations sur le plan tactique, technique ou encore mental."