Olivier Rochus décrypte le jeu de David Goffin: "Il a clairement le niveau d’un Top 5"

Dans l’absolu, Oli n’est pas surpris de cette montée en puissance. "David ne cesse de progresser depuis plusieurs années. Ses performances aux Masters de Londres et lors de la finale de la Coupe Davis ont été exceptionnelles. Dignes d’un membre du Top 5 mondial. C’est devenu un joueur très complet dans tous les secteurs du jeu. Il a notamment étoffé son registre au niveau offensif. Il sert désormais des premières balles à 200 km/h, il n’hésite plus à se projeter vers l’avant et à terminer des points à la volée. C’est vraiment très costaud. Car, parallèment, il anticipe toujours aussi bien, il prend la balle toujours aussi vite, il donne toujours une impression de légèreté. Et, à mes yeux, c’est tout simplement le meilleur retourneur du monde. Sincèrement, lorsqu’il évolue en pleine confiance, on dirait un joueur de Play Station. Je ne lui trouve pas de points faibles..."

Jusqu’où, dans ce contexte, David Goffin peut-il espérer aller ? "Il n’a pas de limites. Jusqu’ici, il n’a jamais fait mieux qu’un quart de finale en Grand Chelem. À mon avis, il a clairement le potentiel pour se hisser bien plus haut. Car son talent s’exporte sur toutes les surfaces. Je le verrais bien réussir, par exemple, un gros truc à Roland-Garros."

Olivier Rochus le voit également poursuivre sa progression au ranking mondial. "Il peut intégrer rapidement le Top 5. Après, il faudra voir l’état de forme de Nadal, Federer, Djokovic, Murray et Wawrinka. Mais c’est sûr qu’il fait partie, avec Dimitrov et Zverev, des joueurs capables de briguer le podium mondial, voire davantage !"

À l’instar de tous les supporters belges, Olivier Rochus était déçu de la défaite de Lille. Mais il se gardait bien de jeter la pierre sur Steve Darcis. "Sans lui, la Belgique serait probablement en deuxième division. On lui doit une grande partie de nos succès. C’est vraiment dommage qu’il n’ait pas été au meilleur de sa forme pour cette finale. J’avais vraiment mal au cœur pour lui. D’habitude, c’est un guerrier. Il aurait dû être dans son élément lors d’un cinquième match décisif. Mais, là, il n’avait pas ses attitudes habituelles. Je le sentais affaibli. Ses balles ne partaient pas. C’est d’autant plus dommage qu’en 2015, lors de la finale face à la Grande-Bretagne, il était également diminué par une blessure. Mais, bon, cela fait partie du tennis. Disputer deux finales en l’espace de trois ans, c’est déjà juste incroyable..."