Mais c'est quoi le secret de Nadal ?
Pourquoi le gaucher de Majorque est-il si fort sur terre battue? Décryptage en quatre temps de cette ébouriffante victoire.
- Publié le 08-06-2014 à 20h35
- Mis à jour le 08-06-2014 à 20h36
Et à la fin, c'est donc toujours Rafael Nadal qui gagne... En tout cas, à Roland Garros. L'Espagnol était arrivé à Paris avec quelques doutes après sa plus mauvaise campagne printanière sur terre battue depuis dix ans, mais cela ne l'a pas empêché de repartir, dimanche soir, avec un neuvième titre à la suite d'une nouvelle victoire en finale contre son grand rival Novak Djokovic.
Mais au fond, qu'est-ce qui fait du gaucher de Majorque un tel extra... terrestre ?
1. Il a un sens inné de la terre battue
Élevé sur terre battue, Rafael Nadal en connaît toutes les subtilités. Même s'il est devenu, au fil du temps, un joueur tout terrain, c'est bel et bien sur la brique pilée que ses armes s'y expriment le mieux. Son coup droit, puissant et extrêmement lifté, qui rebondit très haut, martyrise les revers des droitiers adverses. Son jeu de jambes et sa faculté à glisser comme un patineur sur la glace lui permettent de rattraper les balles les plus improbables et de tirer des passing-shots diaboliques depuis les panneaux publicitaires. Son revers et son service pourraient être meilleurs, mais cela n'a qu'une importance relative sur la surface ocre.
2. Il possède un physique d’Hercule
Pour le vaincre sur terre battue, et surtout à Roland Garros, il ne faut pas être bon. Il faut être exceptionnel. Et ce pendant deux ou trois heures! Ou alors, espérer qu'il soit dans un très mauvais jour. Rafa, en effet, est increvable. Sa force et son endurance sont des ingrédients clés de son jeu. C'est grâce à ses bras herculéens qu'il peut imposer un tel lift pendant des heures. C'est également grâce à ses cuisses digne d'un cycliste qu'il force régulièrement l'adversaire à jouer un coup supplémentaire pour gagner le point. Il l'a encore prouvé dimanche par une chaleur écrasante, finissant par faire craquer un Novak Djokovic qui est pourtant lui aussi un très grand athlète.
3. Il a un mental d'acier
Qu'il joue bien ou mal, l'attitude de Rafael Nadal reste globalement identique et son jeu ne se désagrège pas spécialement sous le poids de la pression. C'est simple, on ne l'a encore jamais vu casser une raquette de rage de toute sa carrière! Pourtant, malgré un brillant palmarès, l'Espagnol est souvent envahi par le doute. Il l'avait encore avoué après sa défaite contre David Ferrer en quart de finale au tournoi de Monte-Carlo. Arrivé quelque peu fébrile à Paris, le n°1 mondial a toutefois prouvé de quel bois il pouvait se chauffer. Il est monté en puissance au fil des matches pour retrouver confiance et finir par faire mordre la poussière à tous ses rivaux.
4. Il se sent chez lui à Roland Garros
Rafael Nadal l'avait encore confié après sa victoire en demi-finale contre Andy Murray. « Je me sens comme à la maison ici. » Oui, quand il arrive à Roland Garros, le Majorquin devient un autre joueur. Et pour cause. En dix participations, il n'y a perdu qu'un seul match, en huitième de finale de l'édition 2009 contre le Suédois Robin Söderling! Novak Djokovic avait bien résumé la situation à la veille de la finale. « C'est l'endroit où il joue le mieux. En plus, le court central est très grand et il s'y sent encore mieux qu'ailleurs parce qu'il a beaucoup d'espace pour défendre. », avait-il dit. Et malheureusement pour lui, le Serbe a eu raison...