Les cinq moments magiques de David Goffin en 2017
David Goffin a traversé toutes les émotions durant les onze derniers mois. Le traumatisme de sa blessure à Roland Garros a été compensé par des émotions positives dans cinq villes : Rotterdam, Shenzhen, Tokyo, Londres et Lille
- Publié le 29-11-2017 à 06h28
David Goffin a traversé toutes les émotions durant les onze derniers mois. Le traumatisme de sa blessure à Roland Garros a été compensé par des émotions positives dans cinq villes : Rotterdam, Shenzhen, Tokyo, Londres et Lille
ROTTERDAM: "Un accomplissement"
Quart-de-finaliste à l’Open d’Australie et finaliste à Sofia, David Goffin avait à chaque fois perdu contre l’homme en forme du moment, Grigor Dimitrov. Quand il arrive à Rotterdam, il sait qu’il peut enfin entrer dans le Top 10 . Sur sa route, il retrouve le Bulgare dès les quarts de finale. Il le bat et enchaîne avec un succès contre Herbert. Même s’il s’incline en finale, il évacue un poids en effectuant son entrée dans le Top 10 par la grande porte. "Le travail porte ses fruits avec deux finales en deux semaines , confiait Goffin. Cette entrée dans le Top 10 est un super accomplissement. C’est un club très fermé qui fait rêver beaucoup de joueurs."
SHENZHEN: "Un titre vraiment spécial"
Pour un joueur de son calibre, une attente de trois ans pour remporter un titre sonne comme une éternité. David Goffin a fait coup double à Shenzhen. Après ceux de Kitzbuhel et Metz, il y a remporté son troisième titre ATP en battant Dolgopolov. Il en a profité pour se relancer dans la course au Masters. "Ce titre est vraiment spécial. Cette victoire représente beaucoup de choses, car ce n’est jamais évident de revenir après une blessure. Qualifier mon pays pour la finale de la Coupe Davis puis remporter mon troisième titre est très significatif. Je ne pourrais pas être plus heureux aujourd’hui."
TOKYO: “Je n’ai pas de mots”
Son titre à Tokyo, aussi, a joué un rôle majeur dans sa progression vers la fin de saison. Le Liégeois y a battu 4 joueurs du Top 40 (Lopez, Schwartzman, Gasquet et Mannarino). “J’ai vécu une semaine extraordinaire” , avait-il souligné en ignorant encore que ses plus belles émotions étaient à venir. “Il s’agit de ma première victoire dans un tournoi ATP 500. La sensation est incroyable. L’an dernier, pour ma première participation, j’avais atteint la finale en perdant contre Kyrgios . Et là, je repars avec le titre. Je n’ai pas de mots. C’est génial ! Là, je suis un peu fatigué après deux semaines très intenses. Je vais certainement fêter cela par un dîner au restaurant avec un petit verre de champagne, mais ensuite, je vais tâcher de me reposer un peu. Je ne suis pas fatigué mentalement. C’est le plus important, car la saison n’est pas finie.”
LONDRES: "Comme à l’entraînement"
David Goffin s’était qualifié lors du dernier tournoi de la saison pour le Masters. Malgré un Paris Bercy mitigé, il avait assuré sa présence à Londres sans trop de difficulté. Éreinté par un calendrier infernal depuis septembre, il puise dans ses ressources pour battre un Rafael Nadal diminué. Le combat est dantesque. Il se qualifie pour la demi-finale au prix d’un succès contre son ami Dominic Thiem. Entre les deux succès, il s’était fait laminer par Grigor Dimitrov. Il se fait ensuite plaisir en battant pour la première fois son idole Roger Federer. Malgré un début de match catastrophique, il se lâche et met à terre la légende suisse (2-6, 6-3, 6-4). "Battre mon idole depuis tout petit, c’est vraiment quelque chose de spécial. C’est la plus belle victoire de ma carrière. Ce niveau de relâchement arrive parfois à l’entraînement, mais le reproduire en match face à Roger est encore plus dur parce qu’il y a énormément de pression", confiait samedi le Liégeois. Après un début de match assez timide, où il était débordé par la précision de son adversaire, il est monté en puissance au fil des jeux, essentiellement à partir du deuxième set. Lâchant ses coups, tout en ayant ce petit brin de réussite, il a pris la mesure du Suisse qui, à l’inverse, a multiplié les fautes. Federer restait gentleman. "Je suis très déçu, mais David était meilleur sur le terrain, concédait le trentenaire. Il a su augmenter son niveau au fil du match. Je n’ai pas pu suivre." David Goffin avait quitté Londres avec le plus gros chèque jamais empoché dans sa carrière : 1.158.000 dollars.
LILLE: "J’ai produit deux gros matchs"
À Lille, David Goffin n’était pas le seul maître du sort de la Belgique. Pour remporter cette finale de Coupe Davis, il avait besoin d’un allié. Pour une fois, son fidèle Steve Darcis n’a pas réussi à l’épauler. Les deux points de ses simples ne suffisaient pas au bonheur de la nation. Malgré la perte du Saladier d’Argent, les Belges se consoleront avec la satisfaction d’avoir vu un très grand David Goffin. À Lille, c’était lui le patron. Il a surclassé ce qui se fait de mieux en France pour le moment. Vendredi, il a balayé Lucas Pouille. "J’ai un peu poussé le Saladier vers la frontière, mais il est lourd." Dimanche, il l’a à nouveau ramené à quelques mètres de la frontière. Il a battu l’expérimenté et costaud Jo-Wilfried Tsonga. Même quand le Manceau profitait pleinement de son service de plomb, le Liégeois a laissé passer l’orage en ramenant tout au point de l’écœurer lors du tie-break du premier set. "J’avais un peu peur de ne pas être capable de produire deux matchs au sommet. Je l’ai fait et j’en suis fier."