La Laver Cup menace-t-elle (elle aussi) la Coupe Davis ?
La Laver Cup, organisée par Roger Federer, commence ce soir. Regroupant les meilleurs joueurs, elle nourrit un débat au sein du circuit. La Coupe Davis pourrait se trouver menacée face à ce genre de compétition.
- Publié le 21-09-2018 à 17h22
- Mis à jour le 21-09-2018 à 17h52
La Laver Cup, organisée par Roger Federer, commence ce soir. Regroupant les meilleurs joueurs, elle nourrit un débat au sein du circuit. La Coupe Davis pourrait se trouver menacée face à ce genre de compétition.
L'Europe contre le reste du monde, les meilleurs joueurs rassemblés et des affiches qui font saliver au programme. Sur le papier, la Laver Cup a littéralement tout pour plaire. Pourtant, elle ne fait pas l'unanimité au sein de la sphère tennistique. L'an dernier, plusieurs voix s'étaient élevées pour pester contre cette compétition. C'était notamment le cas de Patrice Hagelauer, l'ancien DTN Français: "Il y a une multiplication de ces exhibitions, qui sont faites pour gagner de l’argent, mais quand ça contrarie le circuit ATP et la Coupe Davis, je crois que ce n’est vraiment pas une bonne chose".
Prize Money, le vrai problème ?
C'est un secret de polichinelle, la Coupe Davis ne parvient plus à attirer les meilleurs joueurs de la planète. La raison principale est claire : le manque d'intérêt financier pour les sportifs. La question économique prédomine à la fierté lorsqu'ils cochent la Coupe Davis dans leur calendrier. La Laver Cup rapporte 250 milles dollars pour chaque gagnant. Un très bon prix pour quelques jours de compétition... C'est dans cette optique que la Fédération Internationale de Tennis a opté pour une nouvelle réforme cette année. Désormais, la Coupe Davis rémunérera ses participants en conséquence. Cette nouvelle formule garantit trois milliards de dollars (2,5 milliards d'euros environ) sur 25 ans à l'ITF, 20 millions de dollars chaque année aux joueurs et plus encore - 22 millions de dollars - aux fédérations. Assez pour faire revenir les plus grands talents du circuit ?
Le format de la Coupe Davis, ce casse-tête
Autre sujet de discorde : le calendrier qu'impose la Coupe Davis. Djokovic dénonçait le problème l'an dernier, "Il ne convient pas aux joueurs, spécialement aux tops joueurs, parce que ça tombe complètement au mauvais moment dans le calendrier. Ça vient immédiatement derrière un tournoi du Grand Chelem ou bien derrière le Masters, et il faut jouer sur trois jours, au meilleur des cinq matchs". Les plus grands tennismen au monde préfèrent donc disputer un tournoi comme la Laver Cup qui se déroule en trois jours plutôt qu'une compétition officielle plus longue donc plus fatigante. Là encore, l'ITF tente d'apporter des solutions. C'est la dernière édition où la Coupe Davis se déroule sur quatre week-ends durant l'année. En 2019, le Saladier d'Argent se jouera sur une semaine dans un pays hôte. Mais, là aussi, cela ne plaît pas à tout le monde. En cause : le problème des matchs à domicile et extérieur qui sont remplacés. Ruben Bemelmans déclarait en mars à ce sujet que "Ce n'est plus la Coupe Davis si on ne joue pas devant son public".
La Coupe Davis, une compétition unique
Cette réforme touche à l'essence même de la compétition. Il existe une chose que la Laver Cup ne pourra pas lui enlever, c'est la tradition. Elle existe depuis 1900 sans que personne ne la modifie. Cette tradition représente son élément fort, sa plus-value. En plus de cela, la Coupe Davis doit absolument garder son atmosphère générale. Elle permet de créer des ambiances qui n'existent nulle part ailleurs. Sa vraie vitrine réside dans la symbiose qui naît entre le public et les joueurs qui représentent la même nation. C'est une dimension qu'offre la plus prestigieuse des compétitions internationales annuelles de tennis masculin par équipes. Si la Laver Cup comprend des avantages certains, la Coupe Davis a encore des atouts dans sa manche.