La Coupe Davis fait sa révolution: smash gagnant pour Gerard Piqué !
La réforme de la Coupe Davis a été adoptée. Rien ne sera plus pareil.
- Publié le 17-08-2018 à 06h46
- Mis à jour le 17-08-2018 à 10h27
La réforme de la Coupe Davis a été adoptée. Rien ne sera plus pareil. Le sort en est jeté. Après bien des tumultes, l’assemblée générale de la Fédération internationale de Tennis (ITF) a donné son feu vert, ce jeudi, à Orlando (Floride), au sulfureux projet de réforme de la Coupe Davis, piloté par le groupe d’investissement Kosmos, cher au footballeur du Barça Gerard Piqué. À l’heure du dépouillement, le oui est passé avec 71,4 % des voix alors qu’il devait réunir au minimum 66 % des voix. Les chiffres donnent le tournis puisque le nouveau partenariat porte sur 25 ans pour un budget annoncé de trois milliards de dollars !
Il s’agit clairement d’une révolution. Depuis sa naissance, en l’an 1900, la Coupe Davis avait bâti sa légende sur un format scellé dans le marbre avec des matches à éliminations directes, joués en cinq sets, sur le terrain de l’équipe hôte. Conscients que de nombreux champions, soumis à un calendrier de forçats des courts, ne répondaient plus présents, Kosmos a ourdi une sorte de coup d’état pour réaliser une improbable OPA sur le célèbre Saladier d’Argent. Désormais, le titre se jouera lors d’une phase finale programmée sur une semaine - avec des matches au meilleur des trois sets - en fin de saison, un peu à la façon d’une Coupe du Monde de football. Unité de lieu, de temps et d’action. Plus d’argent et moins de fatigue : elle n’est pas belle la vie ? Et le prize money de vingt millions de dollars devrait jouer son plein rôle pour convaincre les derniers joueurs hésitants !
"Il y a du pour et du contre dans cette réforme. D’un côté, bien sûr, la Coupe Davis perd de sa magie en abandonnant ces matches à haute tension qui passionnaient tout un pays. Mais, de l’autre, il est évident que les forfaits répétés des stars du circuit lors des dernières éditions posaient un vrai problème et menaçaient purement et simplement l’avenir de l’épreuve. La nouvelle formule a au moins le mérite d’être clair", analyse André Stein, président de la Fédération royale belge de Tennis.
Après bien des hésitations, la Belgique a d’ailleurs voté pour la réforme. "On a demandé des garanties financières sur la viabilité du projet. Elles nous ont été données. En conservant le format actuel, on risquait de tout perdre. Personnellement, j’aurais préféré une évolution soft du format actuel, en l’étalant par exemple sur deux ans. Mais ce n’était pas dans les cartons de l’ITF", poursuit André Stein.
Ce vote très controversé va, en tout cas, laisser des traces. Sur fond d’intense lobbying, la tension a été très grande, en effet, dans les coulisses du tennis mondial entre les partisans du schisme et les traditionalistes. Parmi les pays organisateurs de Grands Chelems, l’Angleterre et l’Australie ont voté contre le changement tandis que la France et les États-Unis ont voté pour. C’est dire s’il n’y avait pas unanimité entre les superpuissances. Et l’imbroglio n’est pas encore terminé, loin s’en faut. À partir de 2020, l’ATP espère, en effet, organiser une Coupe du Monde des nations, chaque année, en Australie. L’épreuve se disputerait début janvier, soit quelques semaines à peine après la phase finale de la Coupe Davis. Avec une orgie de points ATP à la clé pour faire craquer les indécis. On n’est pas sorti de l’auberge !
Plein d’argent dans le Saladier !
Un jackpot potentiel pour les joueurs mais aussi pour les Fédérations
La Coupe Davis de grand-papa vit donc ses dernières heures. Dès 2019, le nouveau format entrera en vigueur avec une première phase jouée en élimination directe (en février) et un tour final prévu, fin novembre, probablement à Madrid. Dix-huit équipes participeront, chaque année, à ce bouquet final : les douze qualifiés de la phase préliminaire, les quatre demi-finalistes de l’édition précédente (en l’occurrence la France, l’Espagne, les USA et la Croatie pour 2019) et deux wild cards qui seront attribuées selon des critères encore flous !
Lors de cette phase finale, les 18 qualifiés seront regroupés en six poules de trois équipes. Les vainqueurs et les deux meilleurs seconds se retrouveront en quarts de finale. Pour rappel, il n’y aura plus que deux simples et un double lors de chaque duel et tous les matches se disputeront en deux sets gagnants. Le tout emballé et pesé en une semaine chrono !
Sur base de ses performances sportives, la Belgique, finaliste en 2015 et 2017, pourrait revendiquer une des deux wild cards. Mais c’est loin d’être gagné. Les organisateurs préféreront sans doute réserver ces invitations pour des stars d’éventuels pays éliminés (genre la Suisse de Federer, la Serbie de Djokovic ou la Grande-Bretagne de Murray). Il faut s’en faire une raison : c’est le business pur et dur qui est monté au filet avec une obligation d’audience télévisée à l’échelle mondiale en toile de fond.
Fût-elle décriée, cette Coupe Davis new-look pourrait néanmoins être bénéfique pour le tennis, y compris en Belgique. On le sait : les joueurs qualifiés se partageront un magot de 17 millions d’euros à chaque édition. Mais les Fédérations seront aussi récompensées de leur confiance avec un butin global annuel de 19 millions d’euros destiné officiellement à promouvoir le tennis de la base au sommet de la pyramide. Nul doute que la participation de la Belgique à la phase finale serait donc une très bonne affaire ! On se console comme on peut…