Goffin: "Je ne suis pas un potentiel vainqueur de Grand Chelem"
Le Liégeois jouera son premier tour contre Robin Haase déjà dimanche
- Publié le 26-05-2018 à 07h44
- Mis à jour le 26-05-2018 à 10h46
Le Liégeois jouera son premier tour contre Robin Haase déjà dimanche. David Goffin s’est entraîné sur le court Suzanne Lenglen avec l’Argentin Juan Martin Del Potro. Présent à Paris depuis mardi, il s’est repassé le film de son Roland 2017. La tragédie s’était achevée sur une bâche du Lenglen avec des pleurs et des béquilles.
Le Liégeois avait dû mettre un pied de côté dès ce 3e tour alors qu’il respirait la grande forme. "Je n’ai pas eu de mal à revenir sur le Lenglen", rigolait en guise d’introduction David Goffin. "Je me suis entraîné à deux reprises sur ce court. Mes sensations y sont bonnes. Physiquement, je ne ressens plus aucune douleur. J’ai joué beaucoup de matches sur terre battue cette saison. Tel était mon objectif."
Les blessures à la cheville, au dos, au genou ou à l’œil appartiennent au passé. "Mon œil est définitivement revenu à la normale et j’en suis ravi." Sa mésaventure de l’an passé ne risque pas de se reproduire. S’il a posé le pied sur la bâche avant son entraînement, il faisait mine de ne pas y accorder beaucoup d’importance. "Je n’ai pas fait attention à la bâche. Ils ont refait les tribunes. La bâche a été reculée d’un mètre."
Chapitre clos. Le 9e joueur mondial est bien dans son corps et dans sa tête. Bon pied bon œil. Ses prestations à Monte-Carlo (quart), à Barcelone (demi), à Madrid (huitième) et à Rome (quart) ont apporté les réponses nécessaires au réglage de son jeu. "Vous savez, chaque tournoi sur terre battue est différent. À Paris, la grande différence se situe au niveau des balles. Il faut s’adapter. Quant aux terrains, ce sont les meilleurs au monde. J’apprécie beaucoup les conditions de jeu qui ressemblent à celles de la Belgique où je m’entraîne souvent." Paris conserve un côté magique. "On veut toujours bien faire. À Paris, cette volonté est encore plus grande." Bien faire signifiera pour lui battre au premier tour le Néerlandais Robin Haase. "Il est costaud sur terre battue. Il est malin. Il contre très bien."
S’il sort dimanche du piège néerlandais, David Goffin ignore sincèrement le nom de ses potentiels adversaires. "Je n’ai pas tout regardé et analysé. J’ai vu un peu les noms dans ma partie de tableau. Mon premier tour est difficile. Il ne sert à rien de regarder plus loin."
Loin de lui, on retrouve un certain Rafael Nadal tout en haut du tableau. L’Espagnol est le grand favori à un 11e sacre. Derrière lui, un groupe d’outsiders est emmené par le duo Dominic Thiem et Alexander Zverev alors que des trouble-fête dont Dimitrov ou Cilic ne manqueront pas s’inviter au plus haut niveau.
"Moi, je suis la huitième tête de série. De là à dire que je suis un potentiel vainqueur de Grand Chelem, il y a un pas que je ne franchirais pas. Je dois juste essayer de produire mon meilleur tennis."
De cette manière, il évite toute pression inutile comme ce fut le cas à l’Open d’Australie. Sa finale à Londres (Masters) l’avait bombardé parmi les favoris. "Tout est différent ici. La comparaison est impossible."
De fait. S’il a été bon depuis Monte-Carlo, il n’a pas survolé le circuit comme en fin de saison passée. Le David Goffin du printemps 2018 ressemble plus à un bon joueur du Top 10 qui a élevé progressivement son niveau de jeu. Il reste en quête de l’exploit qui fera date. "Je ne crois pas que Rome ait constitué un déclic. Après Miami, j’ai eu quelques semaines pour me préparer pour la terre battue. J’étais surpris par mon bon niveau de jeu dès ma reprise. Il est vrai que je connais très bien les conditions de jeu à Monaco. Monte-Carlo m’a bien lancé. J’estime avoir fait une bonne saison sur terre battue. J’ai juste livré un mauvais match à Madrid contre Kyle Edmund. Sinon, toutes mes rencontres ont été positives."
"Nous avons fait tout ce qu'il fallait"
Thierry Van Cleemput, qui se méfie de Haase est confiant avant RG.
L’entraîneur de David affichait également une forme olympique. “Je cours beaucoup et je mange moins. C’est ma crise de la cinquantaine”, commençait Thierry Van Cleemput en éclatant de rire avant d’aborder le chapitre plus sérieux de Roland Garros.
“David est arrivé au point que j’espérais, dit-il. Il est prêt pour débuter Roland Garros. Physiquement, il se sent bien. Mentalement, il est en confiance. Il a gagné des matches avec des prestations meilleures que d’autres. C’est normal. J’ai le sentiment du devoir accompli.”
Confiant, mais prudent. Tel est le résumé de son discours. “Nous sommes sur la ligne de départ. L’histoire reste à écrire.”
Le premier chapitre de l’histoire portera le nom de Robin Haase. “David sait comment le manœuvrer. Je suis content pour ce tirage car, face à ce spécialiste de terre battue, il devra être à 100 % dès le début.”
Ce premier match tournera définitivement la page 2017 où il avait glissé sur une bâche du court Suzanne Lenglen. “Il s’est de nouveau entraîné sur le Lenglen, mais c’est le hasard. L’histoire de la bâche est finie. C’est comme si on pensait qu’il ne monterait plus à la volée parce qu’il a pris une balle dans l’œil à Rotterdam. Avec David, nous en avons parlé.”
Thierry Van Cleemput écarte aussi l’hypothèse de placer son protégé parmi les outsiders. “Il devra batailler sur chaque match. C’est tout. En Australie, il était épinglé parmi les favoris car il restait sur des finales au Masters et en Coupe Davis. Il a appris de cette expérience. Ici, le contexte est différent.”
Goffin n'a pas oublié la bâche
Il y a un an, David Goffin quittait Roland-Garros avec un sentiment de frustration maximale. Son parcours avait été écourté par une bâche. Sa glissade avait provoqué son abandon contre Horacio Zeballos. Un an plus tard, il a posé les pieds sur la maudite bâche pour conjurer le sort. Belga
"Concentré sur moi"
Cette année, David Goffin sera le seul représentant belge dans le tableau messieurs alors que les dames seront au nombre de quatre (Elise Mertens, Alison Van Uytvanck, Kirsten Flipkens et Yanina Wickmayer). “Il y a des années comme ça. Moi, je suis concentré uniquement sur moi. J’aurais aimé que Ruben me rejoigne. Cette fois, la Belgique aura plus de joueuses que de joueurs. Les filles fonctionnent bien pour le moment. Je préférerais que nous placions 10 hommes et 10 femmes dans le tableau. Je suis focus sur ma mission.”