Goffin: "Il n’y a rien de mieux que d’avoir des victoires"
- Publié le 15-04-2018 à 20h22
- Mis à jour le 16-04-2018 à 10h55
Le n° 1 belge espère que tous ses soucis sont derrière lui et qu’il va pouvoir reprendre son ascension dès ce début de saison sur terre battue. David Goffin doit commencer à trouver le temps long ! Habitué à enchaîner les matches et à se dépenser corps et âme sur le circuit et à l’entraînement, le joueur belge n’a disputé que onze matches depuis le début de la saison et a surtout dû faire avec cet accident à l’œil à Rotterdam.
Alors, à Monte-Carlo pour le lancement d’une saison sur terre battue qui est généralement source de réussite pour lui, il a forcément hâte de retrouver sa routine.
Ce dimanche, il est passé devant la presse comme il est obligatoire de le faire ici pour les huit premières têtes de série. Souriant, détendu, Goffin veut croire que la sortie du tunnel arrive. On voit encore que la pupille de son œil gauche est plus grosse que l’autre, mais le plus dur est passé.
"De jour en jour, tout va un petit peu mieux, que ce soit le physique ou le tennis. J’ai beaucoup travaillé physiquement pour préparer la saison sur terre battue. Après Miami, j’ai finalement eu un peu plus de temps. Mon œil aussi va mieux. Je pense maintenant être à 100 %, mais il faudra à présent le montrer en matches. Pour le moment, à l’entraînement, ça ne se passe pas mal. Il faut juste que je retrouve un petit peu mes repères."
Il relativise toujours la poisse qui lui est tombée dessus avec cette balle dans l’œil : il ne s’en est pas si mal sorti que cela compte tenu des risques présentés.
"Cela aurait pu être plus grave aussi. Si la rétine avait été touchée, ça aurait pu être une petite opération. Là, ce n’était pas le cas, mais il y avait l’œdème, donc je gardais une gêne dans l’œil. Je fais beaucoup d’exercices pour essayer de vraiment récupérer mon œil à 100 %, j’ai une lentille aussi pour m’aider à camoufler cette perte que j’ai eue, au niveau du relief notamment."
Pour un joueur tout en timing et en précision, une atteinte visuelle est une véritable catastrophe, alors voir Goffin prendre tout ceci avec calme est impressionnant. Même la reprise douloureuse à Miami n’a pas laissé de trace apparente sur son moral.
Revenir sur terre battue , on sent aussi que ça lui redonne de la sérénité. Tout autant que le gros travail accompli ces dernières semaines. "C’est une surface et des conditions que j’aime donc logiquement ça me convient bien. Maintenant, j’espère avoir beaucoup de matches, avoir du temps de jeu pour bien lancer ma saison sur terre battue. J’ai eu la préparation que je voulais, j’ai beaucoup bossé physiquement et ça paiera tôt ou tard. Il va falloir essayer de vraiment retrouver le rythme pour pouvoir retrouver mes marques, gagner les points importants. Il n’y a rien de mieux que d’avoir des victoires et des matches dans les jambes. Refaire une préparation physique m’a forcément fait du bien."
La Coupe Davis ? Oui, pour une réforme mais pas celle-là
Malgré le décalage horaire, Goffin a suivi les performances de ses compatriotes à Nashville face à la bande de Jim Courier. Il a été fier de les voir se battre comme ça même si l’issue semblait inéluctable.
"Ils ont fait une bonne rencontre, ont fait le maximum. Mais les États-Unis étaient vraiment plus forts, avec un Isner qui était en confiance. Le double s’est joué à rien…"
Quand on lui demande ce qu’il pense du changement de format envisagé par l’ITF pour cette compétition, le double finaliste de l’épreuve ne se défile pas : oui, il faut un vrai changement. "Il y a des points positifs dans les deux sens. C’est sûr que jouer à domicile ou à l’extérieur, c’est ce qui fait le charme de la Coupe Davis. Mais c’est clair que le programme est très chargé… La Coupe Davis ça nous prend de huit à douze semaines avec le temps de s’y préparer et d’en récupérer. Cela nous prend vraiment beaucoup d’énergie, c’est assez compliqué. J’ai pu le tester ces dernières années en faisant deux fois la finale. Il faut essayer de trouver une solution parce que le Top 20 ne la joue presque plus, donc il faut retrouver un bon format pour que cette compétition retrouve de son charme et que tout le monde la joue."
Pour autant, le projet comme il est actuellement présenté n’est selon lui pas l’idéal. "Non, ce n’est clairement pas la meilleure solution. Je pense que c’est impossible pour nous de jouer en Asie, de revenir en Europe pour le Masters et de repartir en Asie, puis retourner en Europe avant de repartir en Australie. Même si une semaine avec un show incroyable ça peut être sympa, mais là c’est quasiment impossible."
Si l’ITF lui demande son avis, il le donnera sans problème. En revanche, ne comptez pas sur lui pour militer dans son coin. "Ce n’est pas mon boulot de trouver un format. Il y a des gens qui sont payés pour ça, c’est à eux de faire le job."
Net et précis.
Au boulot avec Novak et Rafa
Ce qui a aussi fait du bien à David Goffin, c’est de retrouver des partenaires d’entraînement de très haut niveau. Après Novak Djokovic ce samedi, c’est avec Rafael Nadal que le 10e joueur mondial a préparé sa montée en puissance dimanche. De quoi en faire le meilleur espion du circuit ! "Ils étaient vraiment à fond. Djoko , je l’ai trouvé vraiment très concentré, très sérieux, à fond sur toutes les balles, et Rafa c’était déjà monstrueux ce dimanche. C’est comme s’il n’avait jamais arrêté. Ses trajectoires, son bras phénoménal… Il est à la maison ici !"