Elise Mertens depuis le début de la saison, c’est fou !
- Publié le 17-01-2018 à 20h17
- Mis à jour le 17-01-2018 à 20h24
La Belge a épaté la Rod Laver Arena par une démonstration de force mentale exceptionnelle aux dépens de Daria Gavrilova au 2nd tour (7-5, 6-3) en 1 h 52 On va finir par en perdre les mots ! Elise Mertens, depuis deux ans, passe cap après cap, mais là, depuis le début de la saison, c’est comme si elle en avait franchi dix d’un coup.
Jeudi, sur le central de l’Open d’Australie, la Belge a réalisé un numéro de classe mondiale entre minuit et 1 h 55 du matin. Menée 5-0 après quarante minutes de combat face à l’Australienne Daria Gavrilova, elle a sauvé quatre balles de 6-0 puis encore quatre autres balles de set avant de l’emporter 7-5. En 1 h 08 !
Les poings serrés, le cri sonore pour la seule et unique manifestation d’émotion du set. Alors que Gavrilova commençait à jeter des regards énervés puis désespérés à son clan, elle ne voyait qu’un masque de détermination de l’autre côté du filet.
Et c’est son jeu à elle, si parfait jusque-là, qui a fini par prendre l’eau. Mertens n’a pas sauvé sa peau sur des coups de chance ou des défenses. Non, elle a claqué des coups gagnants et des contres dans tous les sens ! Pas de chance, pas d’histoire de jour de grâce : Elise Mertens est dans une confiance totale qui permet à son jeu de faire des pas de géant.
Aussi discrète hors du court que guerrière une fois la raquette en main, l’actuelle 37e mondiale, déjà très forte à Perth avant le doublé de Hobart, n’a pas relâché la pression dans le deuxième set, s’assurant un break à 3-2 sur une nouvelle faute adverse. Un double break à 5-2 au milieu de la crise de nerfs et de détresse de Gavrilova la rapprochera du but avant une dernière pointe de stress (5-3) sans conséquence puisqu’un dernier break apportera la délivrance.
La tête bien froide, le plan de jeu clair (l’agression contrôlée), Mertens est aussi en train d’acquérir une précieuse expérience au plus haut niveau. La voilà qualifiée pour un troisième tour en Grand Chelem pour la deuxième fois de sa carrière, et ce coup-ci, pas de Venus Williams en vue comme à Roland-Garros mais Alizé Cornet.
Un match très ouvert avec de vraies chances de huitièmes de finale. Les six semaines de préparation cet hiver sous l’œil bienveillant de Kim Clijsters ont fait des miracles en ce début d’année et le travail au quotidien de son ami et coach Robbe Ceyssens continue de la faire avancer dans la bonne voie.
Voir Elise Mertens en deuxième semaine d’un Majeur, ce ne sera bientôt plus du tout une surprise. À Melbourne, la voir au troisième tour semble déjà tellement logique.
"Mentalement, j’ai été forte"
Elise Mertens n’a pas fini de surprendre les stars du circuit
Au milieu de la nuit australienne, Elise Mertens a fait son apparition en salle de presse. Fatiguée, la double tenante du titre à Hobart est revenue sur sa victoire.
"Elle jouait très bien en début de match alors que moi, je n’avais pas vraiment de bonnes sensations, peut-être parce que j’avais dû attendre si longtemps. Mais j’ai continué à me battre, je ne voulais pas me prendre 6-0 (rire) et je suis très heureuse du niveau de jeu que j’ai développé. Ce n’est pas facile car j’ai beaucoup de matchs dans les jambes, mais mentalement j’ai été forte et j’ai commencé à plus prendre le jeu à mon compte. Et aussi, tactiquement, c’était mieux.
Au tour suivant, elle défiera la Française Alizé Cornet. "Cornet a beaucoup d’expérience, je ne l’ai encore jamais affrontée, c’est aussi un peu une répétition avant la Fed Cup ! (rire) Je vais déjà devoir bien récupérer. Mais j’aime la compétition, j’aime aller au combat."
Alizé Cornet : "Mertens ? Une progression fulgurante"
À l’approche de ce premier tour de la Fed Cup face à la Belgique, la Française a donné ses impressions sur Elise Mertens et une rencontre qui s’annonce très disputée. "Elle est très en confiance, a un jeu de contre et aussi une très bonne défense. On s’entend bien hors des courts… J’ai joué pas mal de fois en double avec elle l’année dernière : c’est une fille très sympa qui fait partie de mes copines sur le circuit. J’ai joué avec elle pour la première fois à Brisbane l’an passé, elle avait perdu enqualif et n’était même pas dans les 100, mais je me suis dit qu’elle ne jouait pas mal. Comme on a sympathisé, j’ai suivi ses résultats. Elle a eu une progression fulgurante. On dirait qu’elle est arrivée à maturité et qu’elle sait ce qu’elle doit faire. Elle s’y retrouve bien aussi avec son équipe, elle est sereine. C’est une adversaire qui devient de plus en plus redoutable. Cette rencontre de Fed Cup va être compliquée, c’est une équipe très homogène, bonne en simple et en double. On se prépare à une rencontre difficile, qui va se jouer à pas grand-chose. Quant à nous, je pense que ce sera la même équipe que l’année dernière sauf retournement de situation."