Derrière l'hégémonie Federer-Nadal, se cache un autre duel de prestige entre Rafa et Djoko (INFOGRAPHIE)
- Publié le 20-08-2018 à 21h33
- Mis à jour le 20-08-2018 à 21h42
En Masters 1000, l’Espagnol et le Serbe se livrent une bataille au sommet pour acquérir le titre de meilleur joueur. Le jour de 2002 où Pete Sampras a remporté son 14e et dernier titre du Grand Chelem, personne n’imaginait que ce chiffre mythique puisse un jour être dépassé. En septembre 2002, Roger Federer, 21 ans, n’avait pas encore dépassé les quarts de finale d’un Grand Chelem. Fedex a pourtant effacé des tablettes Pistol Pete en moins de 7 ans !
Vu la rareté du nombre de levées du Grand Chelem et le prestige qui l’accompagne, ce record a toujours passionné les foules. Encore aujourd’hui, Rafael Nadal (17) garde le contact avec Roger Federer (20).
Une autre course vit dans l’ombre des Grands Chelems, celle des Masters 1000. Elle est passionnante grâce au trio Nadal, Djokovic et Federer.
Dans la hiérarchie des tournois, les Masters 1000 apparaissent juste en dessous des Majors. Le calendrier en recense 9 depuis 1990, ce qui n’en fait pas un tournoi rare. L’appellation a souvent changé, ce qui a décrédibilisé aussi cette catégorie d’épreuves qui reste très prestigieuse. Avant d’être baptisés Masters 1000, les tournois répondaient aux noms d’ATP Masters Series (2004-2008), de Tennis Masters Series (2000-2003), d’ATP Super 9 (1996-1999) et ATP Championship Series (1990-1995).
Les neuf épreuves méritent tout le respect. Elles ne sacrent que des grands noms et offrent toujours un prize money à la hauteur de la qualité du plateau. À Toronto, les organisateurs avaient attiré 24 des 25 meilleurs joueurs de la planète.
Un seul joueur a gagné , un peu par défaut, un Masters 1000, Jack Sock, à Paris l’an passé. L’Américain, qui était en pleine bourre pour se qualifier pour le Masters, avait joué le feu face à des concurrents éreintés par une trop longue saison. Paris-Bercy est le seul tournoi qui réserve des surprises.
Seule déception, l’argent règne sur le circuit. Par conséquent, les 9 Masters 1000 ne sont pas répartis équitablement à travers le monde. L’Europe et l’Amérique du Nord s’offrent la part du lion avec Monte-Carlo, Madrid, Rome, Paris, Indian Wells, Miami, Toronto et Cincinnati alors que l’Asie a grappillé une case à Shanghaï. L’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Océanie regardent de loin.
Depuis l’avènement des 4 Fantastiques, les Masters 1000 ont gagné en notoriété. Le Big Four règne en maître sur ces neuf M1000 répartis entre mars et novembre.
Depuis le premier titre de Rodgeur à Hambourg en 2002, Federer, Nadal, Djokovic et Murray ont soulevé 68 % des trophées mis en jeu. Les 14 titres d’Andre Agassi ne pèsent pas lourd face aux records surréalistes de Rafael Nadal (33) et de Novak Djokovic (31) sans oublier Roger Federer (27).
Là aussi, les trois stars se livrent un combat acharné où Novak Djokovic semble avoir pris un peu d’avance sur le calendrier. Certes, Nole accuse un retard de deux titres par rapport à Rafa, mais il a 14 mois de moins que le gaucher, ce qui lui laisse encore 7 chances. Durant les prochaines années, le titre de meilleur joueur en Masters 1000 se disputera entre ces deux-là.
Cette année, il reste encore deux épreuves au calendrier : Shanghaï (7-14 octobre) et Paris (27 octobre - 4 novembre). Nadal n’a jamais remporté l’un de ces deux tournois. Quant à Djokovic, il connaît le chemin en Chine vu qu’il a déjà été sacré à 3 reprises alors qu’il a gagné 4 finales en indoor à Paris.
Et si les deux champions achevaient l’année à égalité ?
Djokovic a 18 % de chances de signer le doublé
La tournée américaine est assez brève. L’ATP 500 de Washington avait lancé doucement la campagne US. Zverev était un peu seul dans un tableau boudé par tous les membres du Top 10 sauf John Isner. L’Open du Canada avait mis le feu aux poudres entre les favoris. Cincinnati, attendu comme le rendez-vous majeur avant de débarquer à New York, sert traditionnellement de baromètre.
Le vainqueur dans l’Ohio arrive à Flushing Meadows dans la peau de l’homme à battre. Pourtant, quand on jette un œil dans le palmarès de l’ATP, il est compliqué de signer le doublé Cincinnati - New-York. Depuis 1990, seuls 4 joueurs ont réussi cette performance. Dans les années ‘90, Sampras, Agassi et Edberg auraient pu signer le registre, mais ils ne les ont jamais remportés la même année. En 1998, Pat Rafter mettait fin à la malédiction. En 2003, Andy Roddick imitait l’Australien. Seul Roger Federer a poussé la performance un cran plus loin en actant un doublé en 2005 et 2006. Le terrien Rafael Nadal domptait son allergie du ciment en 2013 avec ce doublé. Depuis, aucun joueur n’a été en mesure de perpétuer cette tradition. Djokovic a toujours aimé rejoindre Federer et Nadal en affolant les statistiques. Il est en bonne position pour le faire cette année même s’il n’a que 18 % de chances de mettre son nom la même année sur les trophées de Cincinnati et de New York.
Un titre historique pour Djoko, le Golden Masters
Plusieurs pros de la raquette ont quitté Cincinnati avec un moral tout neuf. Kiki Bertens, qui songeait à mettre un terme à sa carrière en fin d’année, a remporté le plus beau titre en battant, qui plus est, la n°1 mondiale Simona Halep. Dans une moindre mesure, David Goffin, malgré sa blessure, est reparti avec son premier tournoi-référence en 2018.
Mais, le plus heureux de tous vient de Serbie. Novak Djokovic a confirmé de manière éclatante qu’il était en voie de guérison totale. Ses maux appartiennent presque au passé. Son titre à Roland-Garros l’avait poussé dans une forme de dépression dont les symptômes sont invisibles et donc plus pernicieux. À force de remise en question, il a fini par renouer avec la victoire. À Wimbledon, il avait frappé fort. À Cincinnati, il a confirmé. Il s’est en plus offert un succès face à Roger Federer himself en le surclassant nettement. Il effaçait en une balle ses 5 défaites en finale dans ce même temple du tennis.
Ce 31e titre en Masters 1000 est également son premier à Cincinnati. Grâce à cette performance, il a signé un authentique exploit en devenant le premier joueur à remporter le grand 9. c’est-à-dire les 9 tournois Masters 1000. “J’ai déjà joué cinq finales ici et la plupart d’entre elles, je les ai perdues, contre cet homme exceptionnel, Roger… Merci de m’avoir laissé gagner une fois à Cincinnati, a plaisanté Djokovic. C’est un rêve qui se réalise.”
Federer n’a jamais remporté l’épreuve à Monte-Carlo tandis que Nadal coince toujours à Miami, Shanghaï et Paris. Le grand Serbe s’est montré le plus complet.