De la victoire à Madrid jusqu'à l'exploit d'Elise Mertens: les histoires belges en Fed Cup

1997: Quand Sabine Appelmans dominait Arantxa Sanchez !

La première participation de la Belgique à la Fed Cup remonte à 1963, à l’époque de Christiane Mercelis. Michèle Gurdal, Sandra Wasserman et Ann Devries signèrent ensuite, ici ou là, quelques belles performances. Mais c’est en 1997 que, pour la première fois, notre pays défraye réellement les chroniques de l’épreuve. À Sprimont, en quart de finale, la formation du capitaine Steven Martens s’offre le scalp de l’Espagne. Et de quelle façon : un 5-0 bien frappé ! Au terme d’un match passionnant, Sabine Appelmans prend notamment le meilleur sur Arantxa Sanchez Vicario (9-7 dans la dernière manche). Sur la terre battue niçoise, en demi-finale, la qualification se joue lors du dernier double. Au terme d’un vrai thriller, les Françaises Nathalie Tauziat et Alexandra Fusai arrachent la victoire (8-6 dans le dernier set) face à la paire composée par Els Callens et Dominique Monami. Qu’importe : le tennis féminin belge a affiché clairement ses ambitions et se positionne sur la carte du monde avec une nouvelle génération de championnes.

2000: Tout près du banco à Las Vegas

L’an 2000 marque les véritables débuts de l’âge d’or du tennis féminin belge. Kim Clijsters et Justine Henin viennent de se lancer dans la carrière professionnelle et affichent, aussitôt, leurs ambitions. Notre équipe de Fed Cup entre, du coup, dans une autre dimension. L’édition 2000 de l’épreuve propose un format hybride. Après s’être extirpée de la phase qualificative en Russie, c’est à Las Vegas que la Belgique est conviée pour la phase finale où elle se retrouve, en demi-finale, face aux Américaines, grandissimes favorites. Kim (17 ans) et Justine (18 ans) sont au rendez-vous aux côtés de Els Callens et de Dominique Monami. Malgré une belle résistance, la Rochefortoise tombe sous les balles de Monica Seles tandis que la Limbourgeoise s’incline face à Lindsay Davenport. Mais les deux jeunes héroïnes belges ne tarderont pas à savourer une belle revanche.

2001:Kim et Justine sortent le grand jeu et offrent le trophée à la Belgique

La phase finale de l’édition 2001 se dispute à Madrid, juste après les fameux attentats de New York. Tenantes du titre, les Américaines déclarent d’ailleurs forfait. Cela n’enlève rien au mérite de l’équipe belge du capitaine Ivo Van Aken où l’on retrouve Els Callens, Laurence Courtois et, bien sûr, les deux nouvelles princesses du tennis mondial. Unies comme les cordes d’une raquette - ce ne sera pas toujours le cas - Kim Clijsters et Justine Henin sortent le grand jeu. 3-0 face à l’Allemagne, 3-0 face à l’Australie, 3-0 face à l’Espagne et 2-1, en finale, contre la Russie de Nadia Petrova et Elena Dementieva. À l’arrivée, elles offrent à la Belgique ce qui est encore, à l’heure actuelle, le seul grand titre en tennis de son histoire, dans la section équipe nationale.

2006: La déception du Spiroudome

La Fed Cup n’a pas toujours fait partie des priorités de Justine Henin et de Kim Clijsters. Nos deux championnes ont ouvertement, certaines années, privilégié leur carrière individuelle. Et, bizarrement, elles n’ont finalement joué ensemble qu’à de rares reprises sous le maillot national ! C’était théoriquement le cas en 2006, où elles décident, l’une et l’autre, de répondre à l’appel de la nation et du capitaine Carl Maes. Ensemble, elles dominent la Russie (3-2) en quart de finale. Mais la coopération s’arrête là. La Rochefortoise est blessée pour la demi-finale face aux États-Unis où Kim dicte sa loi (4-1). Et, lors de la finale face à l’Italie, c’est la Limbourgeoise qui déclare forfait en raison d’un poignet douloureux. Sur la scène du Spiroudome, Justine remporte ses deux simples face à Penetta et Schiavone. Mais dans le double décisif, associée à Kirsten Flipkens, elle est obligée d’abandonner, souffrant du genou. Quelle désillusion ! Justine ne jouera plus qu’une seule fois en Fed Cup. En 2010, où elle perdit face à l’Estonienne Kaia Kanepi.

2017: L’exploit d’Elise Mertens

Avec les retraites de Henin et Clijsters, l’équipe belge rentre forcément dans le rang. Elle touche même carrément le fond en 2013 où elle se retrouve reléguée en troisième division. Dur, dur ! Heureusement, cette chute aux enfers ne dure pas trop longtemps. En 2016, grâce à l’éternelle Kirsten Flipkens et à Yanina Wickmayer, la Belgique réintègre le Groupe 2 et, l’année suivante, elle retrouve enfin l’élite du Groupe Mondial grâce à une remarquable victoire en Russie. À Moscou, face à Elena Vesnina et Anastasia Pavlyuchenkova, l’équipe de Dominique Monami ne part pourtant pas favorite, loin s’en faut. Mais elle trouve en Elise Mertens une combattante de premier niveau. La Limbourgeoise ne doute de rien, renvoie tout et s’adjuge ses deux simples sans trembler. Dans le double décisif, associée à An-Sophie Mestach, elle porte l’estocade. Une nouvelle ère commence.