Dans l’auto de Roger Federer: les confidences d'un suiveur de Roland Garros
En 29 éditions à RG, Vincent Cognet de L’Équipe a vécu des moments rares.
- Publié le 08-06-2018 à 12h29
- Mis à jour le 08-06-2018 à 12h30
En 29 éditions à RG, Vincent Cognet de L’Équipe a vécu des moments rares. La destruction du court Philippe Chatrier est programmée lundi matin. La chute du stade entraînera la mise à mort du centre de presse. Les plus vieux journalistes y laisseront leurs souvenirs. Vincent Cognet, journaliste à L’Équipe, était déjà présent en 1990. "La plus grande différence se situe au niveau de la proximité entre les journalistes et les joueurs. Nous n’avions pas de GSM mais, paradoxalement, nous entrions plus facilement en contact avec les joueurs. L’argent n’était pas omniprésent."
Près de trente ans plus tard, le décor a bien changé. Néanmoins, il a vécu des moments forts aux bords des terrains de la Porte d’Auteuil. En 2005, il a obtenu un rendez-vous à Zurich avec Roger Federer qui venait de recevoir son titre de champion des champions dans L’Équipe. "Nous avions droit à 45 minutes avec Rodgeur. Après 1 h 30, c’est sa femme qui lui a rappelé qu’il avait un autre rendez-vous. Il était seul face à nous. Il s’est livré sans regarder sa montre. L’interview est devenue une conversation."
Il a revu à de nombreuses reprises la légende suisse. Il sort du lot une rencontre étonnante en 2009, lors du sacre de Federer à Roland-Garros. "Nous étions 150 journalistes. L’Équipe avait été retenu parmi les 3 médias pour un face à face. Le programme n’avait pas été suivi au point qu’il devait partir alors que nous n’avions pas eu notre interview."
Le responsable de presse a sorti le plan B. "J’ai fait l’interview sur la plage arrière de la voiture qui le menait au pied de la tour Eiffel. J’ai eu la chance que la voiture a été bloquée dans les embouteillages. Au final, j’ai eu droit à 30 minutes. Il était super détendu. Je ne réalisais pas à quel point je vivais un moment exceptionnel."
À Rome, il eut l’honneur d’interviewer Nadal. "Il est le mec le plus respectueux qui soit."
Il regrette qu’aujourd’hui, les stars mettent des clauses d’interdiction de parler à la presse pour les membres de leur staff. "Avec les jeunes d’aujourd’hui, la situation n’est plus pareille. On m’a raconté que, dans les années 70, il y a 5 à 10 journalistes qui faisaient les interviews. La démultiplication des médias a rendu ces rencontres impossibles."