Australian Open: Bemelmans, qualifié pour le deuxième tour, "a vraiment mérité cette victoire"
- Publié le 15-01-2018 à 18h54
- Mis à jour le 16-01-2018 à 12h26
En battant le 18e mondial, Bemelmans a signé la plus belle perf de sa carrière. Le 117e joueur mondial a encore prouvé qu’il valait tellement mieux que ce classement en sortant Lucas Pouille au premier tour, lundi. Il y avait beaucoup de sobriété dans la victoire chez Ruben Bemelmans, mais que ça devait tout de même bouillir à l’intérieur !
Le Belge a tout de même sorti le très grand jeu dans un match sous très haute tension pour se défaire de Lucas Pouille, 18e joueur mondial 6-4, 6-4, 6-7 (4), 7-6 (6). Si on connaît le talent de sa patte gauche, c’est sans aucun doute sa solidité mentale qui a le plus impressionné lundi.
Constamment sous pression dans les deux derniers sets, voyant les opportunités s’envoler à l’image de ce 4-1 dans le premier jeu décisif, ou le quatre jeux à un du quatrième set, il n’a jamais craqué. Claquant des aces, expédiant des missiles en coup droit, se ruant au filet : en patron, il est allé chercher ce match.
De quoi mettre beaucoup d’incertitudes au placard. "Je n’ai jamais douté pendant ce match, mais je me sentais quand même nerveux. Sinon, je n’aurais pas pu sauver toutes ces balles de break ni commencer le quatrième set si fort."
Il irradie de bonheur. "Battre un Top 20 au premier Grand Chelem de l’année, c’est clair que ça fait du bien ! Et aussi la manière avec laquelle j’ai fait ça, c’était du bon niveau. Lucas n’a pas très bien joué dans les deux premiers sets et moi j’étais très solide : je n’ai rien donné, j’ai bien servi ; tactiquement, c’était très bien. A partir du troisième set, il a commencé à jouer de manière plus agressive, à se relâcher, mais j’ai quand même bien tenu. J’ai sauvé beaucoup de balles de break, et ça montre que mentalement je suis là. J’ai vraiment mérité cette victoire."
Dans le manque d’euphorie de Bemelmans, on trouve beaucoup d’optimisme pour la suite de sa saison. Ce garçon souriant au regard franc connaît sa valeur et sait où il veut aller cette saison.
"Cette victoire peut sûrement m’aider à m’améliorer, car là j’ai vraiment montré le niveau que je peux atteindre. Donc, oui, ça peut m’aider pour le futur. Ce match me montre que je suis sur la bonne voie et que je dois continuer. Le travail fait pendant l’année passée paie. Il faut toujours trouver des petits détails que je peux améliorer. Le but, cette année, est de faire quelques exploits et puis avoir une constance dans les petits tournois comme les Challengers ou les ATP 250. Avoir un niveau beaucoup plus constant et faire des résultats plus réguliers. Si j’y parviens, je pense que je serais Top 70 d’office."
Alors, évidemment, on se prend à imaginer des "si". Devrait-on remonter le temps et aligner Ruben Bemelmans à la place de Steve Darcis dans ce cinquième match décisif de la finale de Coupe Davis ? Là encore, Bemelmans est Mister Zen :
"Non. Je pense que c’était une autre histoire. Steve a déjà montré tellement de fois qu’il est capable de gagner des cinquièmes matchs que… non…"
On ne l’y prendra pas ; on ne le plongera pas dans les regrets. Bemelmans veut aller de l’avant et a déjà la tête tournée vers son prochain adversaire, le Géorgien Nikoloz Basilashvili. "C’est un deuxième tour jouable face à un joueur qui frappe sur tout, les yeux fermés. Tactiquement, ça ne doit pas beaucoup changé du match du jour. Il ne faudra surtout pas lui donner de rythme. Si je peux varier mon jeu, avec mes slices, jouer un peu plus vite, je pense que je peux lui faire quand même beaucoup de mal."
Mardi , il a prévu un petit entraînement de quarante-cinq minutes et puis beaucoup de récupération, soins et passage dans le bain glacé. Histoire de continuer à parfaitement bien gérer sa préparation depuis cet hiver. Cet exploit face à Pouille, Bemelmans le doit aussi à sa lucidité de l’hiver.
"En décembre, je n’ai pas joué beaucoup, je me suis concentré sur le physique car je sais qu’il y a deux ans, on avait aussi eu la finale de la Coupe Davis et moi, après deux mois, je me suis blessé au dos et j’ai été out pendant trois mois. Je ne voulais pas reproduire ça. La dernière semaine et demie j’ai recommencé à jouer. J’avais fait beaucoup de matchs l’année passée, donc ce n’était pas vraiment nécessaire de beaucoup jouer au tennis."
Le calme et la sagesse, voilà deux qualités qui pourraient bien changer la trajectoire du gaucher belge cette saison.