André Stein, président de la Fédération Belge de Tennis, tire les leçons de la Coupe Davis: "Tout le monde doit soutenir Darcis"

STEVE DARCIS: "À cause de lui… qu’on est en finale"

"Je l’ai croisé dimanche soir à deux reprises. Je n’ai pas manqué de lui dire que c’est à cause de lui… qu’on était en finale. On ne réalise pas un exploit sur commande. Il en a déjà réalisé tant. Il ne doit pas se décourager. Il est sorti avec deux scores très durs. Je regrette juste sa blessure au mauvais moment. Par le passé, il a toujours tout donné. Chaque fois qu’il a touché le fond, il a rebondi de la plus belle des manières. À Lille, il a pris un coup au moral. Je veux entendre tout le monde le soutenir. La Belgique a encore besoin de lui."

DAVID GOFFIN: "Il peut viser plus haut"

"On a beau connaître son potentiel, il nous étonne encore. Il va toujours plus haut. Moi, je crois qu’il ira plus haut encore. David a achevé l’année en 7e position alors qu’il s’est bêtement blessé à Roland-Garros. Il ose tout. Sa vitesse, son calme, sa confiance, son culot, autant de qualités qu’il possède. Au Masters et en Coupe Davis, il a battu le top mondial. Si je devais sortir trois de ses qualités, je dirais sa vitesse de jeu, sa facilité de rester calme en apparence et son comportement de gentleman. Il suscite l’admiration de tous car il ne fait pas de vagues en dehors des terrains."

ET DEMAIN? "David sera là en 2018"

Le premier tour de 2018 se jouera à Liège contre la Hongrie de Marton Fucsovics. "Si j’avais un message à transmettre aux gens, il serait le suivant : ‘Venez au premier tour les encourager !’ Les joueurs ont besoin de leurs encouragements. La billetterie sera lancée mi-décembre. Les Belges seront favoris contre les Hongrois. Nous devons passer ce tour pour rester dans le groupe mondial. À l’heure actuelle, il n’y a aucune raison de penser que David Goffin soit absent. C’est trop tôt pour le dire. Ce week-end, sa présence n’a pas été remise en cause en tout cas. En plus, les matchs auront lieu chez lui, à Liège. Il faudra voir son parcours à l’Open d’Australie qui a lieu la semaine qui précède. Steve sera aussi là."

LE REVEIL DU LUNDI: "Nous sommes passés à côté"

Lundi matin, il s’est levé de bonne heure. "J’étais dans le même état qu’hier. Cette finale a offert une pub terrible au tennis. Par rapport à la finale de 2015 contre les Anglais où nous n’avions rien à perdre, nous sommes passés à côté en 2017. Je n’accuse personne. D’ailleurs, ce n’est la faute de personne. Sur le double, nous avions une chance, pas dans le 5e match. Steve n’était pas à 100 %."

BUSINESS: "La campagne a rapporté de l’argent à l’AFT"

André Stein n’était pas très loquace sur les montants perçus par les joueurs et la fédération. La somme de 100.000 euros est hypothétique mais crédible. Seule certitude, une présence en finale de Coupe Davis rapporte moins qu’un beau parcours en Grand Chelem. "L’ITF verse une somme à la Belgique qui la reverse en partie aux joueurs en prenant au passage les frais d’organisation. Une finale à l’extérieur ne rapporte quasi rien. En 2015, Gand avait rapporté de l’argent. La campagne 2017 est positive, mais les bénéfices des quarts et des demis ne souffrent pas la comparaison avec une finale. Certaines années sont grasses, d’autres maigres. On cherche surtout à économiser. Un match à la maison peut nous faire perdre de l’argent. Entre les joueurs, les sommes sont réparties équitablement. Le 5e joueur perçoit un montant moindre. On s’arrange entre nous. Pour David, une semaine de Coupe Davis ne lui rapporte pas beaucoup. Pour les autres, la somme est intéressante." Les Belges ont gagné quelques dizaines de milliers d’euros alors que David Goffin avait touché un chèque de plus d’un million d’euros au Masters une semaine plus tôt.

JOHAN VAN HERCK: "Il n’a pas de contrat"

Johan Van Herck est un bon capitaine. En 6 ans, il a construit cette équipe sans commettre de fausses notes. En finale, il aurait pu ou dû aligner David Goffin en double. A-t-il manqué de cran ? On ne le saura jamais. Il n’en reste pas moins l’homme de la situation. "Le sport n’est pas une science exacte. Il a la confiance de tous ses joueurs. Si un jour, ce n’est plus le cas, il devra partir, mais son départ n’est pas à l’ordre du jour. Son contrat ? Il n’en a pas. Il est employé par Tennis Vlaanderen comme entraîneur. L’aile flamande le libère pour la Coupe Davis. Nous voyons au cas par cas pour ses missions. Tout le monde voit son apport et en est content."