Indian Wells, le cinquième Grand Chelem : “C’est le paradis du tennis”
Le tournoi californien que les joueurs et joueuses adorent commence ce mercredi.
- Publié le 05-03-2024 à 06h54
On en parle souvent comme du cinquième tournoi du Grand Chelem. Si être la cinquième roue d’un carrosse n’a rien de positif, ce n’est en rien le cas pour ce Masters 1000 d’Indian Wells. Les plus grands joueurs sont venus chercher fortune et gloire en Californie depuis 1987. Suprême honneur : le tournoi est l’un des rares à débuter le mercredi. Explications en cinq points d’un phénomène…
1. Tournoi préféré
Le cadre bucolique, le soleil, les installations mais aussi le prize-money intéressant. Indian Wells est le tournoi préféré des joueurs. Depuis 2014, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes, il est ainsi distingué par celles et ceux qui fréquentent le circuit. “Cela fait cinq ans, soit trop longtemps, avant de participer à nouveau à l’un des meilleurs tournois du monde, a expliqué Novak Djokovic, qui s’est imposé cinq fois en Californie. C’est probablement le Masters préféré de nombreux joueurs, moi y compris. Je me souviens encore de ma première victoire à Indian Wells. À ce moment, c’était l’un des plus beaux titres à mon palmarès.”
2. Un accent belge
Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Pendant plusieurs saisons, le tournoi a pris l’accent belge. Et pas seulement une fois ! Alors que Kim Clijsters atteint la finale en 2001, battue par Serena, elle connaît un sort plus heureux en 2003, avant de voir Justine Henin lui succéder l’année suivante pour reprendre ensuite son trône en 2005. Elise Mertens est, elle, couronnée en double (2019, 2021). Chez les hommes, par contre, c’est la soupe à la grimace. Pas de vainqueur, pas de finaliste en simples. On pourra toutefois noter la demi-finale atteinte par David Goffin en 2016. En double messieurs, Xavier Malisse, associé à l’Ukrainien Alexandr Dolgopolov, s’était imposé en 2011 face à la paire suisse Federer-Wawrinka.
3. Tommy Haas comme directeur
Il ne s’y est pas imposé, il n’a même pas été en finale. Mais Tommy Haas, ancien n°2 mondial, est devenu directeur du tournoi en 2016, où son meilleur résultat est un quart de finale (2007, 2008) . “Quand on voyage 36 à 40 semaines par an, on recherche toujours ce genre de choses qui rendent la vie plus facile, assure celui qui a pris sa retraite des courts en 2018 mais n’hésite pas à jouer les sparring-partners de luxe, comme cette année avec Sinner. Ici, la météo est quasi parfaite tout le temps. Tu peux t’entraîner à 9 h ou 16 h, tu es quasiment sûr d’avoir du soleil et des conditions parfaites. Les hôtels sont proches, il n’y a pas de trafic. Les restaurants sont à proximité. Au point de vue tennistique, on fait jouer les hommes et les femmes en même temps, comme lors des tournois du Grand Chelem. C’est le paradis du tennis.”
4. Une Belge a réussi le “Sunshine double”
Dans le calendrier, Indian Wells, c’est le deuxième tournoi le plus important de l’année qui débute après l’Open d’Australie. Il se déroule juste avant celui de Miami (20-31). Mais faire la doublette Californie-Floride n’est pas donné à tout le monde. Cororico, une petite Belge y est parvenue : Kim Clijsters en 2005. Elle est accompagnée par de prestigieuses consœurs : Steffi Graf (1994, 1996), Victoria Azarenka (2016) et Iga Swiatek (2022). Les hommes sont plus nombreux à avoir réalisé le “Sunshine double”, qui n’est pas le nom d’un burger, mais que Roger Federer, Novak Djokovic, Jim Courier, Michael Chang, Pete Sampras, Marcelo Rios et Andre Agassi ont dévoré. À qui le tour ?
5. Le boycott de Serena
En 2001, les soeurs Williams s’affrontent en demi-finale mais Venus abandonne avant le match en raison d’une blessure. La rumeur enfle : le père Williams aurait décidé de faire gagner la cadette. Le public californien prend la cadette en grippe et la hue lors de la finale, face à Kim Clijsters, qu’elle finit par remporter (4-6, 6-4, 6-2). Les Williams parlent alors de racisme et boycottent le tournoi. Cela a duré quatorze ans pour Serena, toujours traumatisée par l’événement… “Même lorsque j’y suis retourné quatorze ans plus tard, cela a été très traumatisant, a-t-elle avoué. C’était vraiment dur pour moi. Je me souviens être montée dans la voiture. J’étais à la station-service. Et je pleurais, je pleurais, je pleurais…”