Daniil Medvedev lucide après sa défaite surprise: “Mon niveau de jeu ? Très mauvais”
Le Russe s’est laissé piéger en huitièmes de finale à Londres face à Hubert Hurkacz.
- Publié le 06-07-2021 à 20h34
- Mis à jour le 07-07-2021 à 08h19
Medvedev a peut-être déjà 25 ans, mais il n’a pas encore suffisamment d’heures de vol dans les sommets du classement pour en connaître toutes les ficelles.
Après cette défaite (2-6, 7-6 (2), 3-6, 6-3, 6-3) face à Hubert Hurkacz, qui, lui, n’avait pas gagné un match en simple sur herbe cette saison avant Wimbledon, Daniil pourra ajouter cette mauvaise surprise dans son lot d’expériences vécues sur le circuit.
En tête deux sets à un lundi en soirée face à Hubert Hurkacz mais mené 4-3 dans le quatrième set, il a vu son match interrompu par la pluie. Wimbledon avait envoyé le n°2 mondial sur le court 2, sans toit, malgré les prévisions météorologiques.
Première leçon : quand tu es n°2 mondial et que ça sent le piège à plein nez, il faut toujours tenter d’aller rappeler au tournoi le numéro de ton dossard.
Deuxième leçon : quand, par miracle, le superviseur vient demander si tu préfères finir ton match le soir même sur le central sous le toit, même au risque d’attendre un peu la fin du match précédent : tu dis “oui”.
Quand le tournoi et ton adversaire semblent penser que ce serait quand même mieux de rentrer à l’hôtel sans attendre et de revenir frais le lendemain, tu dis “non, je veux finir ce soir”.
Pourquoi ? Dans le cas de Medvedev, parce qu’il avait déjà fait cinq sets face à Marin Cilic et pouvait s’épargner d’arriver avec deux jours de suite de match dans les jambes face à un Roger Federer frais et disponible, et parce qu’en revenant le lendemain, il y avait quelqu’un d’autre qui était plus frais qu’avant : Hubert Hurkacz. Or les grandes jambes du Polonais avaient plus de chance de continuer à décliner la veille, et donc à pousser moins sur son énorme service et à compenser de moins en moins bien ses petites lenteurs de déplacement à l’échange.
Mardi, après une bonne nuit de sommeil, Hurkacz a joué le match parfait de l’outsider qui a hérité d’un bonus.
Il a mis la pression d’entrée et a cueilli Medvedev à froid. En revenant comme ça le lendemain devant un central plein qui a envie d’une rallonge, toute la pression du monde était sur les épaules du Russe. Et toute la confiance accumulée au cours de ce match qu’il avait en mains s’était envolée. “Oui, le superviseur m’a demandé ce que je préférais faire. Je ne savais même pas que je pouvais avoir ce type de choix. Cela m’a semblé une bonne idée de reporter… Roger en était à 5-5 dans le premier set, ça pouvait durer. Je ne sais pas…”
Sauf que ça n’a pas duré. Et qu’au final le récent vainqueur du tournoi de Majorque qui visait d’abord un premier quart à Londres et ensuite la possibilité de devenir n°1 mondial lundi prochain, est passé totalement à travers mardi. “Je n’ai pas mis une balle dans le court, ce qui a grandement facilité la tâche de mon adversaire. Perdre en huitièmes quand tu es n°2 mondial, c’est très mauvais. Mon niveau de jeu du jour ? Très mauvais aussi. Voilà.”
Au moins, il aura été très perspicace.