Gauff et Raducanu en mode tornades: un vent de fraîcheur souffle sur Wimbledon
L’Américaine (17 ans) et la Britannique (18 ans) seront au rendez-vous du "Manic Monday", ce lundi où tous les tickets pour les quarts sont en jeu.
- Publié le 03-07-2021 à 22h50
- Mis à jour le 04-07-2021 à 22h27
Pour la plus prodige des deux, c’est en fait un retour puisque Gauff avait déjà disputé les huitièmes ici en 2019. Mais cette fois, elle sort d’un quart à Roland-Garros et semble avoir pris pleinement ses marques sur le circuit et face à ses propres ambitions. Quant à Raducanu, c’est son entrée dans la cour des grandes : la 338e mondiale n’avait encore jamais disputé un grand tableau de Grand Chelem ! Samedi, Gauff a dominé Kaja Juvan (6-3, 6-3), 20 ans et protégée de Philippe Dehaes. Elle défiera désormais Angelique Kerber, titrée à Wimbledon en 2018 et qui vient de s’imposer à Bad Hombourg. Raducanu a, elle, créé la surprise face à Sorana Cirstea, tombeuse de Victoria Azarenka, mais qui s’est cassé la puissance sur la vista et le sens du contre de la Britannique (6-3, 7-5).
Elle jouera une place en quarts face à Ajla Tomljanovic. Il y a un an, Dehaes était le coach de Raducanu et avait déjà prédit son ascension : "C’est leur pépite, c’est un grand espoir en Angleterre. Le plus intéressant dans son profil, c’est qu’elle a été à l’école jusqu’à la fin des secondaires. Elle est super fraîche mentalement, elle n’a pas passé 25 heures par semaine sur le terrain depuis qu’elle a douze ans. Si tout se met bien, dans deux ans, Emma peut être top 30."
Désormais entraînée par Nigel Sears, Raducanu profite de cette phase d’insouciance où la pression en Grand Chelem n’existe pas. Sur le court 1, celle qui est née à Toronto d’un père Roumain et d’une mère Chinoise a joué sans aucun signe de stress. Arrivée en Grande-Bretagne à l’âge de deux ans, elle est aujourd’hui la dernière Britannique en course à Wimbledon, fait les gros titres de tous les médias nationaux et a été adoptée par le public. "Après la balle de match, je comprenais à peine ce qui venait de se produire. C’est dingue. Rien que la chance de jouer sur ce court 1… Pour l’instant avant chaque match, je me dis ‘pourquoi pas ?’. J’ai envie de rester encore un moment ici, je m’amuse beaucoup." Si son jeu moderne, rapide et en cadence, donne de beaux gages pour la suite, il faudra voir comment elle digère cette entrée dans la lumière.
Gauff, elle, en a désormais l’habitude, alors elle n’ira pas sans pression face à Kerber : la 23e du classement ira pour continuer sa montée vers le sommet du tennis mondial. Ces problèmes au service ont été résolus cette année et elle impose une puissance athlétique telle que personne ne l’aura à l’usure : il faudra lui arracher chaque point tout en se protégeant de la lourdeur de son coup droit.
"Je n’ai jamais aussi bien servi ! Et ça va compter face à Kerber qui retourne tellement bien. D’une manière générale, j’ai appris à mieux gérer la pression et à me calmer quand je sens que je suis nerveuse. J’essaie de rester dans le moment présent. C’est mon père qui s’occupe de faire les plans pour ma carrière !", a souri Gauff. Attention à ne pas se fier à leurs visages angéliques : cette jeunesse-là a les dents longues.