Tsonga : "De bons souvenirs à Anvers"
Le tenant du titre est de retour en Belgique en espérant mettre un terme à tous ses ennuis de 2018.
- Publié le 15-10-2018 à 20h44
- Mis à jour le 15-10-2018 à 20h45
Le tenant du titre est de retour en Belgique en espérant mettre un terme à tous ses ennuis de 2018. En compagnie de Kyle Edmund, Gaël Monfils et Milos Raonic, Jo-Wilfried Tsonga a tapé la balle sur la Groenplaats d’Anvers. Arrivé dans la Métropole samedi, le Manceau est venu en mission en Belgique. Après une année très compliquée, il est en quête de matches afin de préparer sa saison 2019.
"Je suis content de revenir ici. Cet endroit me rappelle de bons souvenirs. Ma victoire de l’an passé appartient aux bons moments de ma carrière. Sébastien Grosjean m’avait convaincu de venir. Cette année, c’est Dick Norman qui a pris le relais."
Le joueur a changé. Les conditions de sa venue aussi. "Je suis encore plus concentré sur mon tennis que d’habitude", nous a-t-il confié dans l’enceinte de la Lotto Arena. "Mes journées sont longues car je travaille beaucoup. J’ai besoin de retrouver mes sensations afin de préparer au mieux la saison 2019", poursuit qui vient en provenance directe de chez lui. "Je n’ai pas pris le temps de visiter la ville même si je suis sorti au restaurant samedi soir."
D’Anvers, il n’a vu que cette boîte de chocolats qui l’attendait à sa chambre d’hôtel. L’European Open concentre toute son attention. Il a goûté à nouveau à ce court central qui lui avait déjà rendu le sourire en 2017. "J’aime les conditions de jeu en indoor. Cette surface correspond le mieux à mon jeu."
En 2017, il avait compté sur ce tournoi belge pour relancer une fin de saison plus positive. "Mais, la situation est différente. L’an passé, j’étais un peu mieux car je n’avais pas connu un long arrêt. Je n’avais pas souffert de graves blessures."
En 2018, il manque donc de repère assurément. Jo-Wilfried Tsonga n’a joué que trois tournois : l’Open d’Australie, Montpellier et Metz. Il n’a pas signé une victoire depuis son abandon en demi-finale à Montpellier en février. "Comme je souffrais du genou, je ne pouvais pas faire d’efforts si je voulais guérir. Je dois oublier au plus vite cette saison. Je n’ai pas eu l’occasion de défendre ma chance en tournoi."
Dans ce contexte délicat, il a appris à ne plus se fixer d’objectifs trop lointains. À Anvers, il veut d’abord retrouver le rythme des matches. "Je n’ai aucune certitude. Je ne me fixe pas d’objectif. J’espère juste que, le jour où je quitterai Anvers, j’aurai le sentiment que je peux encore jouer et enchaîner les tournois. La passion reste intacte."
Physiquement, le Nordiste se sent bien. Il prononce ces quelques mots avec une prudence de Sioux. "Je touche du bois, mais je me sens bien. J’espère continuer sur cette voie."
Andy Murray, Rafael Nadal, Roger Federer, Novak Djokovic, Stan Wawrinka, David Goffin, Gaël Monfils, Kei Nishikori, Jo-Wilfried Tsonga : autant de joueurs qui ont connu le top mondial avant d’être victimes de blessures plus ou moins graves. La liste ne cesse de s’allonger. Il devient rarissime de voir tous les leaders prendre rendez-vous lors du Masters.
"Les raisons sont multiples. Je pointerais d’abord la moyenne d’âge. La jeune génération débarque, mais les anciens ne partent pas. Les joueurs âgés sont plus usés par des années de circuit. Les efforts demandés sont plus durs, ce qui rend la casse inévitable."
Il met ensuite en exergue les conditions imposées par l’ATP. "Le rythme imposé par le tennis professionnel est élevé. Nous avons l’obligation de jouer certains tournois en fonction de notre classement. Au final, le nombre de matches ne cesse de grimper. Moi, en plus, je joue la Coupe Davis. Il m’est arrivé d’être loin de chez moi durant 41 semaines sur une année. Il faut accepter qu’une carrière de 10-15 ans use l’organisme."
À 33 ans, il a vécu les montagnes russes des émotions sur les circuits ATP et ITF. Quand il voit ces deux organes mondiaux se lancer dans un conflit houleux, il adopte une position de retrait. "Évidemment, je me sens concerné, mais, égoïstement, je sais que, dans quelque temps, j’aurai terminé ma carrière. J’aime mon sport. J’aimerais qu’il reste prospère et que tous les efforts que nous avons accomplis servent pour les générations futures."
Concentré sur son retour, il a balayé d’un revers long de ligne une question sur les chances de sa présence en finale de Coupe Davis. Il ne voit pas si loin. "Je veux d’abord gagner des matches. Disputer la finale de Coupe Davis n’est pas le sujet du jour, ni même un objectif pour le moment."
Jo-Wilfried commencera la défense de son titre mardi à 18 h 30 face à l’Argentin Guido Pella.