Trois coachs remerciés en une saison pour Mertens: phénomène interpellant, et inquiétant?
Jamais deux sans trois s'exclameront les philosophes de la petite balle noire-jaune-rouge.
- Publié le 20-09-2018 à 14h00
- Mis à jour le 21-09-2018 à 20h04
Jamais deux sans trois s'exclameront les philosophes de la petite balle noire-jaune-rouge. Après Robbe Ceyssen (son compagnon à la vie), le Néerlandais Rick Vleeschouwers (qui l'avait entraînée dans le passé), c'est au tour de l'Allemand Dieter Kindlmann (qui l'avait rejoint après Wimbledon) d'être remercié par la numéro 1 belge cette saison.
Elise Mertens, ou l'art de manier le paradoxe de la constance. Entre son box et ses performances sur les courts.
Alors que la saison de la n°15 mondiale se révèle émaillée de coups d'éclats retentissants (demi-finale à l'Open d'Australie, succès à Hobart, Lugano et Rabat) et d'une régularité remarquable (43 victoires pour 16 défaites à ce jour), la Louvaniste fait valser ses entraîneurs à une cadence expéditive.
"Lorsqu'on observe ses stats' victoires-défaites cette saison, elle fait jeu égal avec des filles comme Halep ou Kerber!", souligne Michel Bouhoulle, consultant et ancien coach de Yanina Wickmayer.
Rapide flashback. A l'issue d'une période de 18 mois "riche en victoires" (dixit le communiqué de la joueuse), Mertens libère Robbe Ceyssen de ses obligations professionnelles pour "profiter davantage de moments privilégiés" de leur vie de couple. Rick Vleeschouwers, qui avait déjà travaillé avec Elise à la Kim Clijsters Academy, reprend le flambeau mais pas pour longtemps. Deux trophées remportés sur terre, un huitième à Roland et un troisième tour à WImbledon puis s'en va.
Pour la tournée américaine, c'est l'ex-coach de Madison Keys qui encadre la Flandrienne de 23 ans. Dieter Kindlmann assiste à une demie (San José), deux quarts (Open du Canada et Cincinnati ) et un huitième à l'US Open.
Avant d'attaquer la saison asiatique, la Belge vient donc de se séparer du tacticien allemand.
"Elle réalise une saison très stable, ces adaptations d'entourage sont interpellantes, c'est vrai. Mais réellement inquiétantes? Je ne pense pas. Ses résultats sont là pour témoigner de la bonne dynamique sur laquelle elle surfe", analyse Michel Bouhoulle. "Avec la série qu'elle réalise cette année, elle pourrait peut-être même signer la plus belle saison du tennis belge, devant Goffin! Il n'y a donc pas le feu et rien de grave à pointer dans ces remaniements, mais on peut se demander qu'est ce qui les motive."
Bref, tant que les résultats se montrent cohérents, pas besoin de nourrir de tracas quant à ces substitutions. "Par contre, si au début de la saison 2019, on la voit à nouveau procéder à deux nouveaux changements, là, on pourra réellement se poser des questions. Jusqu'ici, cela a sans doute aussi pu être causé par des causes circonstancielles", poursuit Bouhoulle.
Le coach d'Arthur De Greef voit dans la marge de progression d'Elise Mertens davantage d'éléments permettant de se réjouir. Plutôt que de se faire du mauvais sang. "A son âge, quand on voit sa courbe de progression en quelques années, c'est impressionnant. Elle n'a pas connu de véritable coup de mou cette année, contrairement à bien d'autres membres du Top 50".