Remember Belgium: le jour où Philippe Washer a fait trembler le Central du Léo
Une évocation de Miguel Tasso.
- Publié le 12-09-2017 à 23h19
- Mis à jour le 12-09-2017 à 23h21
Une évocation de Miguel Tasso. C’est sans doute en 1957, lors de la finale de la zone européenne, que la Coupe Davis attisa le plus de passion dans notre pays. Sur le court Central du Royal Léopold Club, devant un public en transe, l’équipe belge, emmenée par le tandem composé par Philippe Washer et Jacky Brichant, s’imposa 3-2 face à l’Italie au terme d’un match homérique et mémorable. Tout se décida dans le dernier simple qui opposait Philippe Washer à Nicolas Pietrangeli, l’un des meilleurs joueurs mondiaux de l’époque. Interrompu par la nuit le dimanche, le duel reprit le lundi. Mené deux sets à un, le champion belge, survolté et porté par la foule, remonta son handicap et arracha une improbable victoire dans une ambiance de folie. Il y avait même des spectateurs dans les arbres. Et, sur les ondes de la radio nationale, Luc Varenne, déchaîné lui aussi, fit vibrer toute la Belgique en occupant l’antenne sans discontinuer ! La Belgique disputa ensuite la finale des Interzones qui réunissait les lauréats des différents continents. Le tournoi se disputait chez le tenant du titre, en l’occurrence l’Australie. Mais sur le gazon de Brisbane, les héros du Léo furent logiquement battus 3-2 par les États-Unis. Ils n’avaient évidemment rien à se reprocher. Face à l’Italie, ils avaient défrayé toutes les chroniques de l’époque et écrit l’une des plus belles pages du sport national. "On a été porté en triomphe et élevé au rang de héros nationaux", se plaisait à raconter ensuite le regretté Philippe Washer. De sept mille, le nombre de licenciés à la Fédération belge de tennis passa, en l’espace de quelques mois, à quinze mille ! Un véritable phénomène qui n’est pas sans rappeler celui qui, bien des années plus tard, accompagna les succès de Justine Henin et de Kim Clijsters. L’histoire n’est qu’un éternel recommencement…