Dominique Monami: "Le Top 5 ? Il faut une finale en Grand Chelem"
- Publié le 20-02-2017 à 06h34
- Mis à jour le 20-02-2017 à 06h42
Dominique Monami est la première Belge à être entrée dans le Top 10. Sa vie a changé ce jour d’octobre 1998. L’histoire n’a pas oublié que la première Belge à avoir poussé les portes du Top 10 se nomme Dominique Monami. Avant la consécration de Justine Henin et de Kim Clijsters, la Verviétoise avait repoussé les limites noir-jaune-rouge le 12 octobre 1998 en accrochant la 9e place à la WTA. Elle n’a jamais quitté le milieu du tennis. Actuellement, elle cumule deux fonctions majeures : directrice sportive du tournoi Challenger de Mons et capitaine de Fed Cup sans oublier son rôle chez Snauwaert.
Dominique Monami, si David Goffin n’oubliera jamais février 2017, vous vous avez gravé une autre date : octobre 1998. Dans quel contexte avez-vous mis un pied dans le Top 10 ?
"Je suis entrée dans le Top 10 par la grande porte. Je n’ai pas profité d’une joueuse qui partait à la retraite ou qui dégringolait au ranking. J’ai battu Martina Hingis qui était à l’époque numéro un mondial lors des demi-finales à Filderstadt."
En plus, vous n’auriez jamais dû vous rendre dans la ville allemande…
"Comme j’étais malade, je m’étais désinscrite. La direction du tournoi m’a rappelée le dimanche soir car elle voulait toutes les joueuses du Top 20. Je m’y suis rendue sans trop de repères. J’ai sorti le grand jeu notamment contre Venus Williams. Quand j’ai sorti Hingis, j’étais vraiment lessivée."
Cet objectif était-il devenu une obsession pendant les mois qui précédaient ?
"Je n’y ai pas pensé tout de suite. En 1997, j’ai sorti une grande année. Tout a commencé dans ma tête en 1998 à Wimbledon lorsque je me hisse au 4e tour. Je perds contre Nathalie Tauziat ce qui m’empêche d’entrer dans le Top 10. J’étais déçue car je perds au 3e set alors que j’avais les moyens de la battre. Pour que je sois Top 10, il fallait juste que Tauziat n’atteigne pas la finale. La Française l’a fait. Je me souviens que j’y avais cru. J’avais tellement espéré que je pensais que je n’y arriverais plus."
Le Top 10 figurait dans vos plans ?
"Non, je n’y avais jamais trop pensé, mais quand on s’y rapproche, on veut toujours plus."
Vingt ans plus tard, cette accession parmi ce Top ten a-t-elle eu un impact sur votre vie ?
"Le Top 10, c’est un club select. Des supers VIP. J’ai tout de suite vu le regard des joueuses qui avait changé. Quand j’étais en Roumanie pour la Fed Cup il y a quinze jours, je sentais que les gens me respectaient plus en apprenant que j’avais été Top 10. On se rend compte que le classement a quand même de l’importance. Et puis, avouons-le, sur un curriculum vitae, ça le fait."
De quoi êtes-vous la plus fière ? Vos titres ou votre Top 10 ?
"Le plus beau reste ma médaille olympique car on y ajoute une dimension patriotique qui m’a toujours tenu à cœur. Le Top 10 passe après. Si je devais compléter le podium, j’ajouterais mon quart de finale à l’Open d’Australie en 1997."
Votre présence dans le Top 10 fut assez éphémère…
"En réalité, je suis restée longtemps dans le Top 11-Top 15. Lors de ma première entrée dans le Top 10, je suis restée quinze jours. Deux ans plus tard, je perds la finale du tournoi de Luxembourg contre Kim Clijsters et je retourne pour quinze jours dans le Top 10. Je dirais que de 1998 à 2000, j’avais un niveau entre les 9e et 13e places."
Justement, en parlant de Kim Clijsters et de Justine Henin. Elles ont focalisé toute l’attention. Elles n’auront juste pas pu vous prendre le titre de première joueuse Belge à avoir intégré le Top 10…
"Je serai toujours la troisième derrière Kim et Justine, mais je n’oublierai pas cet exploit d’octobre 1998. Je n’avais jamais osé rêver d’une 9e place mondiale. Je n’avais pas la beauté d’un jeu comme Justine. Je n’avais pas la puissance d’un jeu comme Kim. J’avais mon mental. J’ai vite compris que le Top 5 était une étape impossible. J’étais trop limitée sur deux plans : tennistique et physique. Je compensais avec une volonté à 200 %. Les gens aimaient cette image de battante. Je pouvais mourir sur le terrain. Je pouvais même jouer en étant blessée."
Revenons à David Goffin. Comment a-t-il géré, selon vous, cette attente avant d’entrer dans le Top 10 ?
"David n’est pas un joueur qui avait fait de son classement un objectif. Il n’aime pas trop l’entendre. Il préfère voir match après match. Il veut être performant toute la saison. Le classement n’est que la conséquence de ses résultats."
Croyez-vous qu’il peut viser l’étape suivante : le Top 5 ?
"Le Top 5 est surtout une affaire de constance. Il aura besoin d’une finale en Grand Chelem aussi."