Gilles Deusings, l'un des nombreux belges de Maastricht: "Je sais que mon heure viendra"
- Publié le 26-09-2018 à 11h18
- Mis à jour le 26-09-2018 à 13h41
À 21 ans, Gilles Deusings poursuit son apprentissage au MVV Maastricht Titulaire à 16 ans dans notre ancienne D2, alors qu’il portait les couleurs de Visé, Gilles Deusings a déjà pas mal bourlingué, malgré son jeune âge. Après ses furtifs passages à Aachen et à Seraing, c’est au MVV Maastricht qu’il a déposé ses gants au début de la saison écoulée.
Gilles, racontez-nous votre parcours !
"J’ai toujours joué au but. Dès l’âge de 4 ans à Dalhem, dans mon village, avant de passer par Eupen. Mais c’est surtout à Visé que j’ai fait mes classes, jusqu’en équipe A. J’y ai disputé mon premier match à Virton, alors que j’avais à peine 16 ans. Un fameux souvenir, même si nous avions encaissé un cinglant 5-0… Puis, j’ai mis le cap sur Aachen, Seraing et enfin le MVV l’an dernier. J’ai signé un nouveau contrat de 1+1 cet été."
Comment cela se passe-t-il pour vous au MVV ?
"Mon intégration s’est mieux déroulée que prévu, en fait. J’appréhendais quelque peu, car je ne suis pas bilingue, mais désormais, tout va mieux de ce côté, grâce aux cours de néerlandais que je suis. J’évolue dans une belle structure professionnelle, à seulement quinze minutes de chez moi. Le seul bémol, c’est que je ne joue pas…"
Expliquez-nous votre situation.
"Le titulaire est Coopmans, un gardien expérimenté prêté par le PSV. J’attends mon heure derrière lui et je sais qu’elle viendra. Il n’y a pas de championnat des réserves ici et je dois donc me contenter des rencontres amicales, mais je ne me plains pas, même s’il est clair que ce n’est pas toujours évident de rester sur le banc. Je bosse dur et j’apprends. Mon ambition est de gratter (sic) quelques rencontres cette saison et de gagner mes galons de titulaire l’an prochain."
Quel est le niveau de la compétition ?
"Très intéressant ! Cette Eerste Divisie (NdlR : l’équivalent de notre D1B) compte 20 équipes, avec des formations comme Twente, Roda, NEC ou le Sparta Rotterdam. Sans oublier les U23 de l’Ajax, AZ ou PSV. À domicile, notre moyenne est de 4 à 5.000 spectateurs et on attend le double pour le derby contre Roda. Le stade est magnifique, avec uniquement des places assises. Ici, on joue plus vite vers l’avant, avec une touche technique importante. Je m’entraîne tous les matins et le mercredi après-midi, nous avons des activités avec les jeunes du club."
Maastricht, terre d'accueil pour les Belges
Le noyau pro du MVV accueille pas moins de sept joueurs de notre pays
La superbe ville de Maastricht n’attire pas que les amateurs belges de shopping. Sa proximité géographique en a fait une terre d’accueil privilégiée par nos footeux. Cette saison, ils sont en effet sept à porter les couleurs du MVV.
"La ville est très agréable, avec un piétonnier convivial. Jérôme Déom et Dimitri Lavalée sont arrivés cette saison du Standard. Mais il y a également plusieurs joueurs flamands, comme Maxime Gunst, Tuur Houben, Marnick Vermijl et Pieter Nys", explique Gilles Deusings, qui n’est donc pas seul dans cette aventure. "L’environnement est idéal. On évolue dans de très bonnes conditions, les stades sont magnifiques et l’engouement bien présent. J’ai reçu des propositions de clubs belges de D2 amateurs, mais je n’envisage pas encore de revenir en Belgique. Je préfère rester dans une structure pro et faire mes preuves au MVV. Je suis encore jeune, non ?"
D’autant que ses différentes expériences l’ont considérablement endurci. "J’ai acquis de la maturité. J’ai mal vécu mon éviction à Seraing, car je ne l’ai pas comprise. On m’a reproché un manque d’implication. J’avais pourtant livré cinq bonnes rencontres quand Maxime Mignon était blessé et je pensais avoir montré que l’on pouvait compter sur moi."
On se souvient notamment d’un gros match de sa part à Geel entre les perches sérésiennes. Mais cette non-reconduction chez les Métallos va servir de détonateur.
"Avec le recul, cette décision m’a été bénéfique, car un déclic s’est produit dans ma tête. Je me prépare davantage comme un pro et je fais attention à tous les détails. J’ai perdu du poids, je travaille seul, j’apprends le néerlandais, je me donne à 100 % à chaque entraînement. Je suis très bien dans ma tête désormais et je suis prêt à saisir ma chance."
"Jong Ajax, c’est du costaud !"
Alors que notre pays va de réforme en réforme (avortée ou non), les Pays-Bas ont intégré depuis longtemps leurs meilleurs U23 aux compétitions adultes et leur antichambre est riche de 20 formations (contre 8 chez nous) avec une compétition très attrayante. Autre pays, autre vision. "Et je peux vous dire que c’est du costaud ! La saison écoulée, Jong Ajax a d’ailleurs remporté le titre, mais sans pouvoir monter. À domicile, le MVV s’était incliné 0-4 et Jong Ajax a fêté ses lauriers contre nous, lors du retour. Hormis à Utrecht, on n’évolue pas sur le terrain A des clubs de l’élite quand on se déplace chez eux, mais dans leurs centres de formation", indique le gardien. "Je pense que la Eerste Divisie est comparable à l’ancienne D2 belge. Un club comme le NEC Nimègue ne ferait pas tache en D1A. On joue le vendredi soir généralement, avec des retransmissions télévisées. L’an dernier, le MVV a été éliminé au premier tour des PO. On espère faire mieux cette saison." À quelques minutes à peine de la frontière, Maastricht n’a pas fini d’attirer nos compatriotes…