Merveille Goblet (ex-Tubize) est sans club: "Je prends ça comme une leçon de vie"
Après avoir découvert le football professionnel pendant six ans, Merveille Goblet se retrouve sans club.
- Publié le 30-11-2018 à 12h02
- Mis à jour le 30-11-2018 à 12h34
Après avoir découvert le football professionnel pendant six ans, Merveille Goblet se retrouve sans club. Passé par le FC Brussels lorsqu’il était gamin avant d’être transféré au Standard de Liège, toujours chez les jeunes, c’est à l’AFC Tubize que Merveille Goblet a effectué ses premiers pas en tant que professionnel. Un passage qui lui a ensuite permis de découvrir la D1 puisque Waasland-Beveren est venu le chercher. Alors que sa carrière semblait lancée, le gardien est aujourd’hui… sans club. Une expérience qu’il a accepté de nous raconter.
Merveille, comment vivez-vous votre situation actuelle ?
"C’est une situation compliquée. En ayant joué dans un club en D1, je pensais que j’allais facilement retrouver un club. Bien sûr, j’ai reçu des propositions concrètes mais soit elles ne me plaisaient pas vraiment, soit le timing n’était pas bon. J’en avais notamment reçu une bonne en provenance de Roumanie mais c’était en juin. À ce moment-là, je me suis dit que le mercato était encore long et que je pourrais peut-être viser un championnat qui me plaisait plus. Le temps est passé et je n’ai pas trouvé ce qui me correspondait."
Prolonger à Waasland était impossible ?
"Ils m’ont proposé de resigner il y a un peu moins d’un an. À l’époque, sur les conseils d’un agent, j’avais refusé cette proposition, dans l’espoir de recevoir d’autres opportunités. Après coup, je me dis que j’aurais peut-être dû resigner."
Une situation à laquelle vous n’étiez pas vraiment préparé ?
"Pas du tout. Ça fait six ans que j’étais professionnel et là, je suis passé du tout au rien. Pour la première fois de ma carrière, je connais un passage à vide. Mais je prends ça comme une leçon de vie. Ça me permet de voir le football autrement. Je me rends compte qu’une carrière n’est pas éternelle et que la vie ne tourne pas uniquement autour du football. Le jour où je reprendrai dans un club, j’aurai cette expérience en plus pour m’aider."
Mentalement, comme gérez-vous ça ?
"Ça a été difficile au début. Je voyais la fin du mercato arriver et je n’avais toujours pas de club. C’était difficile à vivre, comme le début du mois de septembre. Et puis j’ai décidé de reprendre le dessus, de ne pas me laisser aller et de me remettre au travail. Je ne suis pas le premier joueur à se retrouver sans club. Et si je dois descendre de niveau pour trouver un club et rebondir, je le ferai."
Vos espoirs sont donc tournés vers le mercato de janvier ?
"J’attends le mercato de janvier pour tenter de trouver un club. Je suis libre, prêt à signer à tout moment. Sinon, je devrai attendre. Mais aujourd’hui, vu ma situation, je ne serai pas difficile car je dois rebondir."
Il joue à… l’Abssa
Pour garder la forme, Merveille Goblet fréquente une salle de fitness et s’octroie quelques séances d’entraînement pour conserver ses réflexes. Plus étonnant, le samedi, il évolue avec une équipe… d’Abssa. Pas comme gardien, mais comme joueur de champ. “C’est une équipe d’amis avant tout. Et puis cela me permet de m’entretenir physiquement. Avec les entraînements et les matchs, ça me permet de conserver une certaine endurance. Et puis j’en profite pour améliorer mon jeu au pied.”
Passer de la D1 à l’Abssa, une descente pas facile pour un pro que Merveille Goblet aborde positivement mais qui a suscité quelques questions de la part de ses équipiers et de ses adversaires, étonnés de le voir sur un terrain d’Abssa. “Les équipiers ont été étonnés de me voir débarquer dans le vestiaire et lors des matchs, ceux qui me reconnaissent me demandent pourquoi je suis là. Moi je vois ça uniquement comme une façon de garder le niveau. Et puis, en évoluant dans une fédération comme l’Abssa, cela me permet de pouvoir signer à tout moment dans un club à l’Union belge.”
“Le Standard, c’était un rêve de gosse”
Du FC Brussels à Waasland-Beveren en passant par le Standard et Tubize. Les premiers pas de Merveille Goblet sur un terrain, ce n’est pas dans les cages mais bien dans le jeu qu’il les a effectués. “J’ai commencé à l’âge de 5 ans… comme joueur. Je marquais des buts et puis un jour, à l’entraînement, le coach m’a mis au goal. Comme j’étais bon, je n’ai plus quitté ce poste. Je me suis alors retrouvé au Brussels où je suis devenu champion de Belgique en U13 et en U14, avec des garçons comme Januzaj et Malanda. Ce qui m’a permis de décrocher un transfert au Standard.” Au Standard, il a vécu un rêve éveillé. “C’est un de mes plus beaux souvenirs. Signer dans un club de D1, c’était un de mes rêves de gosse. Et ça a été au-delà de mes espérances puisqu’il s’agissait du Standard. C’était l’époque où le Standard jouait la Champions League et l’Europa League. Et comme j’étais troisième gardien, j’ai vécu ces soirées européennes.”
Même s’il a peu joué, le jeune gardien a beaucoup appris à Liège. “J’ai appris énormément de choses en m’entraînant aux côtés de grands joueurs comme Tchité, Witsel, Mangala… Mon passage au Standard m’a permis de grandir.”
Mais c’est à Tubize que la carrière professionnelle de Merveille Goblet a débuté. “Mon premier match professionnel, c’était avec Tubize, sur la pelouse de Westerlo. J’avais 18 ans et j’en garde un excellent souvenir puisque j’avais été élu homme du match après avoir livré une très bonne prestation.”
Une première expérience professionnelle qui lui a permis de gagner en expérience. “Ma première année à Tubize a été compliquée par moments. J’ai dû digérer le passage des jeunes à un noyau pro. J’ai alterné entre passages sur le banc et titularisations avant d’exploser lors de la seconde saison où j’ai réalisé 12 clean-sheets.”
À Tubize, il a fait connaissance avec l’emblématique Thierry Berghmans. “C’est le meilleur entraîneur de gardiens que j’ai eu. Que ce soit mentalement ou physiquement, il est au top dans son approche.”
Il y a ensuite eu la découverte de la D1 avec Waasland. “Je suis arrivé dans la peau du numéro 2 mais j’ai gagné ma place comme titulaire, pour vivre trois belles saisons.”
Au-delà des clubs, il y a aussi eu l’équipe nationale. “J’ai connu les sélections nationales des U15 aux Espoirs. J’ai vécu les coupes d’Europe avec une génération de qualité. Je pense notamment à cette période avec les Espoirs qui fut très agréable. Ça avait un caractère plus important puisque nous étions très suivis.”